Apple déploie enfin en France son intelligence artificielle sur iPhone avec iOS 18.4 bêta développeur. Que vaut cette intégration de l’IA sur smartphone ? Voici notre premier test sur l’iPhone 16 Pro.
« Voulez-vous que j’utilise céachateugépété [ChatGPT] pour répondre à ça ? » Bienvenue dans la version bêta d’Apple Intelligence en version française ! Qui dit bêta, dit version non finalisée, ce qui explique ce petit bug de prononciation pas bien méchant. Depuis quelques heures, il est possible de télécharger iOS 18.4 bêta en version développeur sur un iPhone récent (toutes les versions de l’iPhone 16 ainsi que l’iPhone 15 Pro et Pro Max), ainsi que sur certains iPad, ordinateurs et même le casque Vision Pro.
Apple Intelligence, c’est quoi ? Une IA intégrée directement au cœur du système, capable d’améliorer l’expérience utilisateur tout en préservant la confidentialité des données, car une bonne partie de son activité se passe en local, sans interagir avec des serveurs. Sur le papier, c’est alléchant. Mais, dans la pratique, cette intelligence artificielle est-elle utile et efficace? Nous l’avons testée. Spoiler : il y a du bon, du moins bon… et quelques surprises.
Une installation simple, mais gourmande
L’installation d’Apple Intelligence ne demande aucune manipulation compliquée, mais elle exige de la patience. Après la mise à jour vers iOS 18.4 bêta développeur, il faut laisser l’iPhone télécharger quelque 6 gigaoctets de données pour activer les modèles d’IA. Une connexion wifi rapide est indispensable, et mieux vaut brancher l’appareil sur secteur pour éviter toute interruption. Ensuite, il faudra surveiller la température de votre appareil. Comme c’est une bêta, elle pourrait consommer la batterie plus rapidement que de coutume, mais cela reste assez aléatoire.
Une fois tout installé, aucune interface dédiée ni message d’accueil flashy n’est proposé. Apple Intelligence se fond discrètement dans l’écosystème iOS, activant de nouvelles fonctionnalités ici et là. C’est une approche typique d’Apple : pas de révolution visible, mais des améliorations qui se découvrent au fil de l’usage. Pour autant, si vous vous adressez à Siri, vous verrez immédiatement la différence. En lieu et place d’une bulle en bas à droite de l’écran, c’est désormais toute la bordure de l’écran qui se colore d’un joli dégradé arc-en-ciel. Une réussite visuelle (et il y a fort à parier que cela sera imité par la concurrence). Autre changement : davantage de voix, notamment la voix 3, qui rappelle celle d’un adolescent.
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Des outils d’IA au cœur du quotidien
Dès les premières minutes d’utilisation, Siri montre un net progrès, sans devenir magique pour autant. La version finale d’Apple Intelligence n’est pas encore là. Néanmoins, nous avons constaté une nette amélioration. Il comprend mieux les requêtes, reformule les réponses de manière plus naturelle et peut même déléguer certaines questions à ChatGPT en cas de besoin. Pour cela, il faut accepter son utilisation (optionnelle). Vous pouvez même y connecter votre compte si vous le souhaitez, un plus si vous avez souscrit à la version premium. L’ensemble est plus fluide, plus précis, mais encore limité : il faut souvent insister pour qu’il passe le relais à l’IA d’OpenAI et certaines réponses restent étrangement génériques.
Apple Intelligence s’insère un peu partout dans l’iPhone. Dans Messages et Mail, les résumés intelligents permettent de condenser les conversations longues en quelques lignes. Pratique pour éviter de scroller indéfiniment, même si l’algorithme manque encore de finesse en français. Parfois, c’est un peu comme une série de mots-clés mis les uns à côté des autres. Safari bénéficie aussi d’un outil de résumé d’articles web : en un clic, l’IA extrait les points clés d’un texte trop long. L’idée est excellente, mais, là encore, la qualité des résumés est inégale.
Apple Intelligence brille surtout dans Photos. La fonction Clean Up permet d’effacer un élément indésirable d’une image en un instant, et le rendu est impressionnant la plupart du temps. Il faut vraiment un arrière-plan très complexe pour que la fonction soit prise en défaut. Un vrai plus pour les retouches rapides, bien que moins avancé que les outils similaires qu’on trouve chez Google.
Enfin, les ajouts plus ludiques, comme Genmoji et Playground, apportent une touche de créativité. Genmoji génère des emojis personnalisés à partir de descriptions textuelles, tandis que Playground permet de créer des images en quelques secondes, y compris à partir de photos de vos contacts, en les mettant en situation (à la mer, en tenue de bricolage…). Sympa pour s’amuser.
Finalement, Apple Intelligence sur iPhone 16 Pro offre une série d’améliorations bienvenues, même si ce n’est pas encore la révolution annoncée. Les premiers tests sont intéressants et laissent entrevoir de vraies améliorations. L’intégration est fluide, les outils pratiques, mais certains restent perfectibles. Reste à voir comment Apple affinera son IA avec les futures mises à jour.
