
Rompant avec des années de secrets industriels jalousement gardés, la startup américaine bientôt valorisée à 300 milliards de dollars montre patte blanche.
Souvent critiquée – a fortiori à la lueur de certains modèles chinois comme DeepSeek – pour l’opacité dans laquelle elle déploie les modèles de langage alimentant ses IA, OpenAI annonce qu’elle va proposer, en libre accès, les « paramètres de pondération » d’un prochain modèle de langage. Peut-être ChatGPT-5 ?
OpenAI à cœur (presque) ouvert
Dans un message posté sur X, le PDG de l’entreprise, Sam Altman, écrit que l’idée lui trotte dans la tête depuis un moment, mais que « d’autres priorités ont pris le dessus ». On ignore s’il parle en particulier du pillage du style esthétique des films d’animation Ghibli, qui lui vaut une belle polémique depuis la sortie de son nouvel outil de génération d’images, mais le fait est qu’à l’avenir, OpenAI veut se montrer plus transparent.
En clair, il ne s’agit pas à proprement parler de rendre l’un des modèles de la startup open source, c’est-à-dire de rendre son code, la façon dont il est conçu, consultable librement par n’importe qui. Il s’agit ici de le rendre « open-weight ». Comme le Chinois DeepSeek, OpenAI veut lever le voile qui entoure les paramètres qui guident les réponses de ChatGPT lorsqu’un internaute lui envoie une requête.
Une ouverture notable pour une entreprise habituée au secret le plus total, mais qui reste selon certains observateurs insuffisante, notamment pour s’assurer que les modèles d’OpenAI ne sont pas entraînés sur des contenus protégés par le droit d’auteur (un doute qui, à la lueur de ces derniers jours, ne semble plus permis).
Un modèle à venir dans les mois qui viennent
Pour l’heure, OpenAI s’en tient à son annonce. Pas question pour l’entreprise d’intelligence artificielle de soulever le capot de ChatGPT-4.5, qu’il vient tout juste de lancer. Le nouveau modèle open-weight sera dévoilé dans les prochains mois, reprend Altman sur X, ajoutant que différents événements allaient être organisés à San Francisco, en Europe et en Asie afin d’en faire la démonstration aux développeurs – les principaux intéressés ici.
OpenAI rejoint ainsi la startup française Mistral, mais aussi Google ou encore Meta dans le club des entreprises qui jouent franc-jeu (au moins en partie) quant à la recette utilisée pour concevoir leurs intelligences artificielles.
Une annonce qui fait suite à une grande nouvelle pour OpenAI : celle d’une nouvelle levée de fonds de 40 milliards de dollars, lui permettant de dépasser les 300 milliards de valorisation. La plus importante pour une entreprise non cotée en bourse, analyse Le Monde.