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L’Ukraine parvient à lever près de 25 millions de dollars en cryptomonnaies

01 mars 2022
Par Kesso Diallo
Les cryptomonnaies utilisées pour aider l'Ukraine.
Les cryptomonnaies utilisées pour aider l'Ukraine. ©Wit Olszewski / Shutterstock

Des dons en cryptomonnaies et sous d’autres formes numériques ont été faits après un appel du gouvernement ukrainien à participer au financement de ses efforts de guerre.

Le 26 février, l’Ukraine a lancé un appel aux dons en cryptomonnaies pour l’aider dans la guerre l’opposant à la Russie. « Soutenez le peuple ukrainien. Nous acceptons désormais les dons en cryptomonnaies », avait alors déclaré Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre du pays sur Twitter. 24,6 millions de dollars en monnaies numériques ont été collectés depuis selon Elliptic, une entreprise londonienne fournissant des analyses sur la blockchain. Cette levée aurait été réalisée avec plus de 26 000 dons en cryptomonnaies aux adresses mentionnées dans le tweet du vice-Premier ministre.

D’après l’entreprise, la plupart de ces derniers ont été reçus en bitcoin et en ether. D’autres formes numériques, comme les stablecoins en dollars américains et les NFT, ont également été utilisées. En dehors des réseaux sociaux, des collectes de fonds sont par ailleurs organisées pour soutenir l’armée ukrainienne. Une organisation autonome décentralisée appelée Ukraine DAO cherche par exemple à collecter des dons qui seront reversés à l’ONG Come Back Alive.

Vers un blocage des cryptomonnaies en Russie

Si l’appel de l’Ukraine a attiré les dons, il intéresse également les arnaqueurs qui cherchent à tirer profit de la situation actuelle selon Elliptic. L’entreprise indique avoir identifié des escroqueries de collecte de fonds en cryptomonnaies. De plus, d’autres appels aux dons ont été lancés par des individus sur des plateformes, à l’image de celui avec une collection de NFT sur la plateforme OpenSea, où les fondateurs affirment que les bénéfices des ventes seront reversés à l’ONG Come Back Alive. Elliptic recommande cependant la prudence, précisant que les affirmations des fondateurs n’ont pas été vérifiées.

Mykhailo Federov a utilisé Twitter pour obtenir de l’aide, mais aussi pour demander aux plateformes d’échange de cryptomonnaies de bloquer les adresses des utilisateurs russes. Alors que la Russie pourrait faire appel aux monnaies numériques pour faire face aux sanctions économiques, le vice-Premier ministre estime qu’il est « crucial de geler les adresses liées aux politiciens russes et biélorusses, mais aussi de saboter les utilisateurs ordinaires ». Sa demande a néanmoins été refusée par plusieurs plateformes dont Binance, qui a déclaré qu’il « ne va pas geler unilatéralement les comptes de millions d’utilisateurs innocents » à CNBC. Elle a précisé que seuls les comptes de personnes figurant sur les listes de sanctions seront bloqués. De même, le PDG de Kraken, Jesse Powell a déclaré sur Twitter que la plateforme « ne peut pas geler les comptes de [ses] clients russes sans obligation légale de le faire ». Il a cependant ajouté que « les Russes doivent être conscients qu’une telle exigence pourrait être imminente ».


Enfin, une plateforme d’échange de cryptomonnaies fait exception. D’origine ukrainienne, Dmarket a annoncé que toutes les relations avec la Russie et la Biélorussie avaient été coupées à la suite de l’invasion. Ainsi, les personnes dans ces pays ne peuvent plus s’y inscrire et les comptes des utilisateurs ont été gelés.

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Journaliste
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