Le chanteur avait décidé de retirer sa musique de la plateforme de streaming pour marquer son opposition à la diffusion de désinformation sur le Covid-19.
Peu d’artistes lui ont emboîté le pas, mais le chanteur américano-canadien Neil Young a au moins eu le mérite de faire parler du problème de la désinformation sur Spotify. Il accusait un podcast en particulier qui est extrêmement populaire.
Quel podcast est accusé de désinformation ?
Le principal accusé est Joe Rogan, spécialiste d’arts martiaux et commentateur de l’Ultimate Fighting Championship qui s’est lancé dans le podcast en 2004. Son émission, The Joe Rogan Experience, est un énorme succès puisqu’elle totalise plusieurs millions d’écoutes par épisode. En 2015, il était écouté par plus de 11 millions de personnes par mois. Spotify a proposé en 2020 un contrat d’exclusivité estimé à 100 millions de dollars. Un investissement qui s’est révélé payant puisqu’il était le podcast le plus écouté sur la plateforme en 2021.
Là où le bât blesse, c’est que Joe Rogan a invité des personnes qui étaient bannies d’autres plateformes parce qu’elles étaient accusées de diffuser des fake news sur le Covid-19, notamment contre la vaccination. L’animateur s’est défendu sur Instagram en affirmant que ses invités étaient des médecins spécialistes, donc qu’ils étaient légitimes pour parler du Covid-19, et qu’il avait interviewé d’autres médecins qui avaient des avis différents.
Spotify propose quelques mesures timides
La plateforme de streaming suédoise ne voulant pas lâcher son podcast le plus populaire, elle a tenu à calmer les choses dans un billet de blog publié le 30 janvier. Après avoir admis que Spotify manquait de transparence concernant son règlement, le cofondateur Daniel Ek a annoncé plusieurs mesures : les règles de publication de contenu ont été rendues publiques et seront disponibles dans plusieurs langues, tout podcast sur le Covid-19 aura un avertissement contenant un lien vers un ensemble de sources de confiance, et ils insisteront directement auprès des créateurs sur ce qui est acceptable ou non sur Spotify.
Des mesures qui sont donc plus centrées sur l’éducation que sur les sanctions et peuvent sembler insuffisantes face aux contenus complotistes qui peuvent être écoutés sur Spotify. Par exemple, parmi les podcasts en français, il y a Thierry Casasnovas, pourtant visé par une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » et accusé de dérives sectaires. Spotify a expliqué au site The Verge que sa modération consistait en « divers mesures de détections algorithmiques et humaines pour s’assurer que le contenu sur la plateforme respecte bien les règles ». Cependant, si un podcast passe entre les mailles du filet, il est impossible pour un utilisateur de le signaler.