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L’intelligence artificielle Aria s’invite dans Opera Mini

16 avril 2025
L'intelligence artificielle Aria s'invite dans Opera Mini
©Opera

Opera Mini, le navigateur mobile connu pour sa légèreté et son économie de données, évolue. L’éditeur norvégien y intègre désormais Aria, son intelligence artificielle maison. Cette nouveauté vise surtout à rendre les outils d’IA plus accessibles aux utilisateurs dont la connexion internet est limitée ou le coût des données mobiles élevé. Une problématique bien réelle sur le continent africain, entre autres.

Si vous êtes amateurs de navigateurs web alternatifs, vous connaissez sans doute déjà Opera. Sur ordinateurs comme sur smartphones, la société norvégienne ne ménage pas ses efforts pour démarquer ses produits de la concurrence, avec des fonctionnalités souvent plus novatrices que le mastodonte du secteur, Google Chrome. Toutefois, Opera ne s’adresse pas qu’aux utilisateurs en recherche de performances et propose aussi Opera Mini, un navigateur plus léger. Son succès est énorme puisqu’il compte à date 100 millions d’utilisateurs dans le monde.

Opera Mini doit sa popularité en grande partie à sa capacité à compresser les données, particulièrement en Afrique où il est très téléchargé. Cela permet de réduire la consommation de data et d’accélérer l’affichage des pages, même sur des réseaux lents ou des smartphones peu puissants. L’arrivée d’Aria est donc un ajout important pour ce public, qui, selon Opera, ne va pas alourdir le navigateur ni nuire à son efficacité première. L’entreprise espère ainsi faciliter l’accès aux possibilités offertes par l’intelligence artificielle.

Que peut faire Aria dans Opera Mini ?

Concrètement, que propose Aria aux utilisateurs du navigateur léger ? L’IA est accessible depuis le menu principal ou via une icône sur la page d’accueil. Elle est capable d’effectuer des recherches web en temps réel pour fournir des informations à jour. Aria sert aussi d’assistant polyvalent : elle peut résumer des pages web, aider à la rédaction de textes ou encore générer du code informatique.

Aria peut également créer des images, en s’appuyant sur le modèle Imagen3 Fast fourni par Google. Les utilisateurs peuvent donc générer des visuels sans quitter leur navigateur. Opera met aussi en avant une fonction d’apprentissage via des tutoriels interactifs pour acquérir de nouvelles compétences.

Techniquement, Aria repose sur le moteur Composer AI d’Opera. Celui-ci fait appel à plusieurs modèles de langage provenant de partenaires comme le ChatGPT d’OpenAI ou le Gemini de Google. Cette combinaison permet à Opera de piocher dans les capacités de différentes technologies. Surtout, et c’est important pour Opera Mini, l’intégration d’Aria a été réalisée de manière à ne pas augmenter la taille de l’application ni la consommation de données, en conservant les mécanismes de compression propres au navigateur.

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Gratuité et accès facilité

Mieux encore, le fait d’utiliser Aria depuis Opera Mini ne coûte rien. Interroger l’IA ou exploiter ses fonctions n’entraîne pas de frais supplémentaires. Pour le moment, cette fonctionnalité est réservée à la version Android d’Opera Mini, disponible sur le Google Play Store. Il suffit de mettre à jour l’application pour en profiter.

Pour faciliter son adoption, notamment en Afrique où le coût de la data pèse lourd sur le budget (jusqu’à 5,8 % du PIB par habitant au Nigeria), Opera a signé des partenariats avec des opérateurs télécoms locaux. Dans certains pays, les utilisateurs d’Opera Mini peuvent ainsi bénéficier de jusqu’à 1,5 Go de données offertes chaque mois. De quoi utiliser Aria plus sereinement.

Répondre aux besoins locaux

L’ajout d’Aria montre de nouveauté la capacité d’Opera d’adapter ses produits aux réalités du terrain, particulièrement en Afrique. Comme dit plus haut, le navigateur y est déjà très populaire, et l’éditeur cherche à renforcer sa présence avec des fonctions utiles localement. Au-delà de l’IA, Opera Mini propose par exemple l’affichage des scores de football en direct et intègre MiniPay, un portefeuille numérique pensé pour les microtransactions courantes sur le continent.

Et la concurrence ?

Avec Aria, Opera Mini se démarque sur le créneau des navigateurs économes, face à des applications comme Google Chrome ou Samsung Internet qui n’offrent pas d’IA intégrée nativement tout en restant légères. L’éditeur norvégien promet par ailleurs que les capacités d’Aria sur mobile sont similaires à celles proposées sur la version ordinateur du navigateur Opera.

Comme beaucoup d’IA, Aria dépend d’une infrastructure cloud pour fonctionner. Côté confidentialité, Opera assure respecter le RGPD européen pour le traitement des données. Néanmoins, la centralisation des données soulève, comme souvent avec ces technologies, des questions sur les risques potentiels dans certains pays.

Opera a déjà indiqué que d’autres fonctions spécifiques à Opera Mini arriveraient prochainement, et que les liens avec les opérateurs africains seraient renforcés. L’adoption par les utilisateurs dira si le pari est réussi ou pas.