
Après une première saison saluée pour sa fidélité et son souffle visuel, l’adaptation du comics culte de Neil Gaiman revient pour une ultime salve d’épisodes. Mais cette suite très attendue divise la critique.
La série fantastique Sandman poursuit son périple métaphysique sur Netflix. Trois ans après une première saison qui avait séduit critiques et public, devenant l’un des plus gros succès de la plateforme, le Seigneur des Rêves revient pour conclure son histoire. Cette dernière saison s’étale sur deux volumes : six épisodes parus le 3 juillet, cinq autres le 24 juillet, avant un ultime chapitre le 31 juillet.
On y retrouve Tom Sturridge dans le rôle-titre, aux côtés de Gwendoline Christie (Lucifer), Kirby Howell-Baptiste (Death), Mason Alexander Park (Desire) ou encore Jenna Coleman (Johanna Constantine). Cette saison adapte plusieurs arcs majeurs du comics et introduit de nouveaux personnages comme Destiny, Delirium ou encore Orphée, incarné par Ruairi O’Connor.
Un accueil critique en demi-teinte
Si la première saison avait enthousiasmé par son ambition esthétique, cette suite semble avoir perdu une partie de sa magie. Plusieurs critiques regrettent une structure plus décousue, une narration éclatée et des dialogues alourdis.

The Guardian lui attribue 2 étoiles sur 5 et voit en cette seconde saison un « drame emo […] si prétentieux qu’il gâche tout ». Le critique raille un héros « lunatique en long manteau noir qui se promène en agaçant tout le monde d’un ton monocorde et apitoyé sur son sort ». Même les séquences les plus riches semblent engluées dans une mise en scène morose : « Ce qui pourrait être des aventures fantastiques sont toujours menées à bien avec hésitation, comme s’il s’agissait d’obligations fastidieuses ».
Même constat du côté de The Independent, qui épingle une narration trop éclatée : « On se sent pris au piège d’un tourbillon d’intrigues, qui ne se matérialise jamais en quelque chose de suffisamment solide pour être compris ». La série, malgré des épisodes isolés réussis, « devient un diorama excessivement complexe des mythologies communes de l’humanité ».
Quelques éclats dans la brume
Tous les médias ne se montrent pas aussi sévères. Dans une tribune signée John Kirk, le site Original-Cin salue une adaptation « remarquable » – en dépit du contexte controversé entourant Neil Gaiman, accusé à plusieurs reprises d’agressions sexuelles.

L’auteur souligne « la précision époustouflante » de Tom Sturridge et salue les choix narratifs : « Une série de joyaux soigneusement sélectionnés parmi ce riche recueil d’aventures de Dream ». Il évoque notamment l’épisode inspiré du Songe d’une nuit d’été, qu’il qualifie de « chef-d’œuvre », porté par Jack Gleeson. Le Telegraph, de son côté, accorde quatre étoiles à ce second chapitre, saluant son caractère « merveilleusement surréaliste ».