Actu

La photo du mois : dans le désert de Wim Wenders

24 juin 2025
Par Lisa Muratore
Wim Wenders, Christmas Day, Urulu, Northern Territory, Australia, 1977
Wim Wenders, Christmas Day, Urulu, Northern Territory, Australia, 1977 ©Wim Wenders. Courtesy of Wim Wenders Images Acquisition 1997/Collection photographique de la Fnac/Dépôt au musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon

Pour son 70e anniversaire, la Fnac célèbre son fonds photographique au moyen de Regards, un beau-livre publié aux éditions Gallimard. À cette occasion, la rédaction de L’Éclaireur revient sur quelques-uns de ces tirages qui ont marqué le 8e art. Ce mois-ci, lumière sur l’un d’eux, signé Wim Wenders.

Les célébrations autour des 70 ans de la Fnac se poursuivent. À l’occasion de cet anniversaire commémoratif, l’enseigne a mis en place plusieurs initiatives et a notamment imaginé le livreRegards aux éditions Gallimard, retraçant 100 ans d’images en noir et blanc ou en couleurs. De Brassaï en Martin Parr, ce beau-livre préfacé par Quentin Bajac, le directeur du Jeu de Paume, retrace un siècle d’œuvres photographiques.

À partir de
45€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Stars, anonymes, moments clés de l’Histoire composent ses diverses pages glacées tout comme les plus beaux paysages regroupés dans le chapitre Natures mortes, paysages vivants. L’Italie de Luigi Ghirri, l’Île Dumet en noir et blanc de Bogdan Konopka ou encore le littoral corse de Thibaut Cuisset sont autant d’images saisissantes représentant des endroits dans lequel on pourrait presque se perdre.

Quand la photo nourrit le cinéma

Parmi ces photographies également, le travail de Wim Wenders dans le désert ardent d’Australie. En effet, le réalisateur des Ailes du désir (1987) n’est pas seulement un cinéaste reconnu, il est également photographe. Au début de sa carrière, dans les années 1970-1980, il capture des immenses étendues pour satisfaire son amour de l’image, et ne destine aucunement son travail à la sphère publique. Toutefois, son univers évoluant, Wim Wenders va rapidement comprendre que la photographie est un support essentiel pour ses recherches cinématographiques.

Wim Wenders, Christmas Day, Urulu, Northern Territory, Australia, 1977©Wim Wenders. Courtesy of Wim Wenders Images Acquisition 1997/Collection photographique de la Fnac/Dépôt au musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon

Quête de la lumière, repérages des lieux… Le 8e art nourrit ainsi le 7e dans l’univers du réalisateur qui imprime sa patte filmique sur ses photographies. C’est notamment le cas avec Jour de Noël, Urulu, territoire du Nord, Australie, 1977, qui ressemble au point de départ d’un des chefs-d’œuvre de Wim Wenders, Paris, Texas (1984). Le lieu et les couleurs rappellent ainsi le long-métrage porté par Harry Dean Stanton et Nastassja Kinski dans lequel un homme réapparaissait subitement après quatre ans d’errance.

Un mirage entre fiction et réalité, entre nature et humanité comme le symbolise cette photographie. Entre désert à perte de vue et empreinte de l’Homme, l’image nous apparaît duelle et transpire une beauté solitaire envoûtante avec cette plaine au sommet de laquelle on image Wim Wenders trôner.

À lire aussi

Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste