
Après un anime à succès diffusé en 2018 sur la plateforme de streaming, le manga signé Homura Kawamoto s’offre une nouvelle adaptation en prises de vue réelles, disponible le 15 mai sur Netflix.
Avant que le live-action Bet ne mise sur les écrans du monde entier, il y eut une table, des cartes, et un regard écarlate prêt à tout faire sauter. Cette table, c’est celle de l’Académie Hyakkaō. Ce regard, celui de Yumeko Jabami. Et cette mécanique, celle de Gambling School, le manga japonais au succès mémorable qui fait du hasard un art absolu.
Une école où l’on mise sa vie
Signé par Homura Kawamoto au scénario et Tōru Naomura au dessin, Gambling School (titre original : Kakegurui) est publié depuis mars 2014 dans le magazine Gangan Joker de Square Enix. Dix-huit tomes sont parus au Japon, traduits en français par Soleil Manga dès 2017. L’œuvre, à la croisée du thriller psychologique et du drame lycéen, a séduit plus de 6,8 millions de lecteurs dans le monde (chiffre de 2022).

L’histoire s’ouvre sur une école où l’avenir ne se décide pas à coups de notes, mais de mises. Élèves de l’élite japonaise, les pensionnaires s’affrontent dans des jeux d’argent aux règles aussi sadiques qu’élaborées. Perdre, c’est perdre bien plus qu’une partie. C’est devenir un « animal domestique », soumis aux humiliations des vainqueurs.
L’extase du chaos
Dans ce décor de domination malsaine, l’arrivée de Yumeko, une nouvelle élève, fait l’effet d’un ouragan. Elle ne joue pas pour l’argent ni pour le pouvoir ; mais pour jouir du vertige. Chaque pari devient un duel de regards, et ce peu importe les conséquences.
Le dessin de Tōru Naomura épouse cette tension. Regards déments, rictus pervers : tout dans l’esthétique de Gambling School traduit l’extase morbide des affrontements. Une atmosphère unique, qui a contribué à son engouement planétaire.
Une œuvre tentaculaire
Rapidement, l’univers de la série s’est étendu. Une préquelle, une mini-série déjantée, deux light novels, plusieurs dramas live-action japonais et deux films, sortis en 2019 et 2021. Mais c’est l’anime, produit par le studio MAPPA, qui a catapulté l’œuvre hors du Japon. Diffusé en 2017, puis en 2019 pour sa deuxième saison, il arrive sur Netflix en 2018.
C’est donc cette aura déjà conséquente qui inspire aujourd’hui Bet, une relecture occidentale en prises de vue réelles, disponible sur Netflix depuis le 15 mai. Si l’adaptation prend ses distances avec l’univers nippon, elle en conserve l’essence : celle d’un monde où le pouvoir se gagne sur tapis vert, parfois au prix de la vie.