La mini-série est devenue un phénomène dans le monde entier et le Premier ministre britannique envisage déjà une diffusion dans les établissements du Royaume-Uni.
96,7 millions : c’est le nombre de vues cumulées par les quatre épisodes d’Adolescence en seulement 17 jours. Un chiffre impressionnant, qui lui permet d’intégrer le très sélect Top 10 des séries anglophones les plus visionnées de tous les temps sur Netflix – juste devant la saison 3 de Stranger Things (94,8 millions de vues). Diffusée depuis le 13 mars sur la plateforme, cette production britannique s’est très rapidement hissée dans le classement des programmes les plus visionnés dans le monde entier, notamment en France.
Sa force ? Un jeu d’acteur brillant, un sujet brulant – un adolescent de 13 ans accusé d’avoir poignardé une collégienne –, mais aussi une réalisation captivante, la totalité de l’œuvre étant tournée en plan séquence. Salué par la critique et le public, le show aborde des thématiques essentielles, telles que les influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes en ligne. Des sujets pertinents qui soulèvent de nombreuses questions et ouvrent le débat auprès des spectateurs.
Une diffusion massive dans les établissements britanniques
« On n’aurait jamais cru que ça aurait autant d’impact, a confié le 18 mars à la BBC Stephen Graham, coscénariste et acteur de la production. On a fait cette série avec intégrité, respect et humanité. » Pourtant, Adolescence a déjà dépassé les limites de la fiction pour s’inscrire dans la réalité. En effet, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé le 31 mars que l’œuvre serait diffusée dans les collèges et lycées du pays.
« C’est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d’élèves à regarder le programme, explique-t-il. […] [Ce dernier] met en lumière un problème de société lié à de multiples facteurs, face auquel beaucoup de gens ne savent pas comment réagir. […] Parler ouvertement des changements dans leur façon de communiquer, du contenu qu’ils voient et avoir connaissance des conversations qu’ils ont entre eux est essentiel si nous voulons les aider correctement […] à faire face aux influences néfastes. »
Quid de la France ? Invitée de l’émission Les 4 vérités sur France 2 le jeudi 3 avril, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a affirmé avoir vu la série, « mais pas en entier » et pense que « c’est une bonne idée de sensibiliser tous les élèves au risque des réseaux sociaux, de la violence, du sexisme ». Cependant, la femme politique n’envisage pas pour autant de diffuser l’œuvre en France, estimant « qu’on a aussi de bonnes séries [locales] ». Quelles productions seront projetées dans les établissements du pays ? La ministre n’a pas cité d’exemples, mais a assuré être « déterminée à lutter contre toutes les violences à l’école ».
