
Alors que l’Afghanistan sombre dans le chaos à l’été 2021, une poignée de diplomates, de civils et de soldats tentent de résister à l’effondrement. Kaboul, nouvelle série internationale diffusée sur France 2, retrace ces jours de chaos avec une intensité saluée par la critique.
Dernière à fermer ses portes dans une ville à l’agonie, l’ambassade de France devient l’un des ultimes refuges dans Kaboul, la nouvelle série événement de France Télévisions qui propose une reconstitution fictionnelle du chaos afghan lors de la reprise de la capitale par les talibans.
Diffusée sur France 2 à partir du 31 mars – avec les trois premiers épisodes à 21h10 – et déjà disponible en intégralité sur france.tv, cette coproduction européenne déploie six épisodes portés par un casting international, pour raconter l’effondrement d’un pays à travers l’éclatement d’une famille, la panique des chancelleries et l’urgence d’une évacuation devenue hors de contrôle.
De la détresse individuelle au chaos collectif
Cette fiction se veut un récit choral, mêlant destins individuels et décisions d’État. Zahara, procureure menacée de mort par les talibans, tente de rejoindre l’ambassade française avec son mari. Son fils Fazal, soldat en déroute, fuit vers le Panshir.
Amina, sa fille, reste à l’hôpital auprès d’une enfant qu’elle vient d’opérer. Autour d’eux, des diplomates italiens, agents du renseignement allemand et américain, policiers français, militaires et réfugiés s’entrelacent dans un ballet de décisions hâtives et de dilemmes moraux.

Créée par Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut, la série s’ancre dans une réalité documentée. Le 15 août 2021, les talibans reprennent Kaboul après un accord conclu avec l’administration Trump en 2020 à Doha. La communauté internationale, prise de court, tente d’exfiltrer ses ressortissants et alliés afghans alors que l’aéroport devient le théâtre d’une bousculade tragique, filmée en direct par les caméras du monde entier.
La critique française séduite
France Info souligne la justesse du traitement, évoquant « un haletant décryptage » de cette catastrophe diplomatique, militaire et humaine, et salue « la pédagogie » du récit dans sa manière de « rendre compte de la complexité des enjeux géopolitiques ». Le Point Pop abonde : « Toute la force de cette fiction, son authenticité, sa tension dramatique, repose sur des personnages ancrés dans le réel, et dont la vie bascule brutalement. »

Présentée en compétition internationale à Series Mania, tournée en Grèce, écrite par des Français, réalisée par deux cinéastes polonaises et portée par 11 chaînes européennes, Kaboul est une fresque internationale ambitieuse.
Ouest-France la décrit comme « une série haletante et profondément humaine », avec « un montage soutenu » et « une réalisation solide », saluant sa capacité à évoquer sans pathos « un sujet nécessaire », dédié aux Afghanes oubliées du monde.
Une fresque dense, à l’ambition assumée
Les critiques s’accordent sur la réussite de l’ensemble, tout en notant certaines limites. Télérama évoque « un thriller d’espionnage efficace », qui parvient à « recréer le chaos de ces quelques jours », mais regrette qu’il « multiplie trop les pistes narratives » et « perde un peu de sa force émotionnelle » dans la surcharge.

Premiere, au contraire, célèbre cette richesse comme une force : « Une fresque impressionnante, à l’ambition évidente et à l’atmosphère suffocante », qui rappelle Argo dans sa tension constante. « En mêlant l’intime à la grande Histoire, elle rappelle que derrière la politique, il y a des vies bouleversées, des destins brisés », écrit le magazine.
Kaboul annonce donc laisser une empreinte durable dans le paysage audiovisuel, d’autant qu’un prolongement littéraire est prévu : le livre éponyme de François Forestier, adapté de la série, paraîtra le 3 avril aux éditions Saint Simon.