
Le spectacle britannique adapté de la série sera présenté à la Seine Musicale du 12 au 30 mars, transposant l’univers sombre et envoûtant de Thomas Shelby en une fresque chorégraphique intense.
Avec Peaky Blinders : The Redemption of Thomas Shelby, la célèbre saga criminelle s’offre une renaissance spectaculaire sur scène. Porté par la Rambert Dance Company, le spectacle allie théâtre, danse et musique live dans une fresque imaginée par Steven Knight, créateur de la série, et mise en mouvement par le chorégraphe Benoit Swan Pouffer.
Présenté à la Seine Musicale du 12 au 30 mars après une tournée triomphale au Royaume-Uni, ce ballet retrace le destin de Thomas Shelby, entre blessures de guerre, ascension criminelle et tragédie amoureuse.
Au cœur du Birmingham des années 1920
Dès son ouverture sur les tranchées des Flandres, le spectacle plonge dans la psyché tourmentée de son antihéros. Tommy Shelby, figure charismatique et brisée, navigue entre luttes de pouvoir et sentiments refoulés dans le Birmingham industriel des années 1920.
La danse devient un langage expressif pour raconter son ambition et ses tourments. « La couleur surnaturelle de la série est présente, on y montre comment Tommy cherche et trouve son chemin vers la paix », confie Steven Knight à Télérama.

La mise en scène alterne entre violence et instants suspendus, notamment lors des séquences où Grace, amour perdu de Tommy, revient hanter ses pas. À travers des tableaux chorégraphiés, la Rambert Dance Company donne vie aux tensions sociales et aux batailles internes du personnage principal.
Une bande-son entre rock, folk et techno-pop
L’accompagnement musical, dirigé par Roman GianArthur, reprend les sonorités rock et folk emblématiques de la série, de Red Right Hand de Nick Cave and The Bad Seeds à des compositions inédites. « Le compositeur y a ajouté une touche techno-pop et composé une bande-son où résonne aussi la presse métallique des usines de l’époque », détaille Télérama.
Une critique unanime
Salué par la critique britannique, The Redemption of Thomas Shelby suscite également un accueil enthousiaste en France. Télérama loue un « ballet emballant », notant la puissance des interprétations, notamment celles de Conor Kerrigan en Tommy Shelby et Dylan Tedaldi en Arthur.

Le journal insiste sur la capacité du spectacle à restituer la tension sociale et émotionnelle de la série, tout en explorant une forme chorégraphique audacieuse. « La première partie du ballet s’ouvre ainsi sur un tableau évoquant l’effet traumatisant de la guerre sur les corps ; la seconde, sur les consolations offertes par les paradis artificiels dans les fumeries d’opium », décrit l’article. Deux ambiances aux mouvements opposés, « tranchés et mécaniques d’abord, suaves et souples ensuite », qui traduisent la transformation de Tommy.
Une lecture chorégraphique intense
« Un corps raconte toujours beaucoup d’histoires », raconte Benoit Swan Pouffer auprès de Transfuge, qui qualifie la prestation de « zéro kitsch et 100% énergie rebelle ». « Nous avons mené de longues recherches avec les danseurs pour comprendre ce que Shelby, Grace et les autres nous racontent, poursuit l’artiste. De fil en aiguille, j’ai trouvé les qualités de mouvement de chacun. »

De son côté, Vanity Fair salue un « show inclassable et fascinant », mettant en avant la puissance émotionnelle du ballet et le charisme écrasant des Shelby. « Plus il bouge, plus il en impose », explique Steven Knight auprès du titre. « La diversité des styles se reflète dans celle du casting, et ce sont les femmes qui mènent la danse », poursuit le média avant de conclure : « Thomas Shelby y perd quelques plumes, mais jamais sa superbe ».