Après des années d’absence, Dragon Ball revient sur le devant de la scène avec Daima. Très attendu, cet anime oscille entre nostalgie et modernité, ravivant l’essence de la saga grâce à une animation modernisée.
Quarante ans. Le 20 novembre prochain, Son Goku soufflera ses 40 bougies depuis sa toute première apparition dans les pages du Weekly Shōnen Jump. Quatre décennies durant lesquelles l’œuvre magistrale du regretté Akira Toriyama, disparu le 1ᵉʳ mars dernier, a transcendé son statut de simple manga pour devenir une véritable saga tentaculaire.
Décliné en séries animées, jeux vidéo et innombrables produits dérivés, Dragon Ball s’est imposé comme un monument incontournable de la pop culture mondiale. Cette année, marquée par l’ombre de son créateur, la franchise célèbre cet anniversaire avec un nouveau chapitre animé : Dragon Ball Daima.
Des attentes gigantesques et un défi immense
Depuis son annonce, Daima a éveillé une curiosité teintée d’excitation chez les fans, impatients de redécouvrir une œuvre qui, pour beaucoup, a marqué leur enfance. Mais le défi était immense : comment proposer une direction artistique moderne tout en conservant l’essence singulière de la saga originelle ? Comment renouveler le schéma narratif sans trahir l’héritage laissé par Toriyama ?
Après les réceptions mitigées de Super (2015-2018) et, pour certains, de GT (1996-1997), les attentes étaient colossales. Pourtant, avec la diffusion du premier épisode sur Crunchyroll et ADN le 11 octobre, une nouvelle ère semble s’ouvrir pour Dragon Ball. Et Toei Animation, aux côtés de Toriyama, qui ne verra malheureusement jamais l’accomplissement de cette œuvre, nous offre un début des plus prometteurs.
Une mise en bouche récapitulative
L’histoire de cette sixième itération animée débute après les événements de l’arc Buu dans Dragon Ball Z. Au début de ce premier épisode, Gomah, le nouveau roi des démons, observe les derniers grands affrontements – notamment la défaite de Babidi, Buu et Dâbra –, offrant ainsi aux téléspectateurs un récapitulatif des arcs précédents.
Certains fans de longue date pourraient déplorer cette introduction familière, préférant une approche plus inédite et audacieuse, mais les nouveaux venus ou les spectateurs moins assidus y trouveront un résumé efficace des 167 épisodes de DBZ. Surtout, ce récapitulatif offre quelques moments sublimés de l’anime historique, avec une nouvelle animation modernisée, d’une fluidité impeccable et aux couleurs éclatantes. De quoi susciter l’envie d’une relecture visuelle complète de la saga.
Recyclage ou nouveauté ?
D’emblée, le synopsis de Daima ne brille pas par son originalité. Victimes d’une mystérieuse conspiration orchestrée par Gomah, Goku et ses compagnons se retrouvent transformés en enfants. Ce nouvel arc s’annonce comme une quête à travers le royaume des Démons, avec son lot de périls, pour retrouver leur apparence adulte.
L’intrigue évoque sans surprise Dragon Ball GT et la transformation accidentelle de Goku. Certains y verront la simple répétition d’un schéma usé ; d’autres y percevront plutôt un clin d’œil et la promesse d’une continuité fidèle, sans bouleverser les codes de la saga.
Et si ce choix scénaristique pourrait sembler facile, voire paresseux, Daima parvient rapidement à soulever des questions intrigantes qui captiveront l’attention des spectateurs – comme l’idée que chaque personnage aux oreilles pointues serait en réalité issu du royaume des Démons, et lance le débat sur l’origine des Nameks. De plus, ce premier épisode ne manque pas de jouer sur la fibre nostalgique en offrant aux fans un duel entre Goku et Vegeta, tout juste sortis de table. Un équilibre subtil entre la nouveauté et l’hommage, aux racines de la série.
Des débuts séduisants
En bref, ce premier épisode nous offre une démonstration éclatante de la revitalisation de Dragon Ball, captivant dès les premières minutes. L’animation, à la fois moderne et vibrante, propulse la saga vers de nouveaux sommets visuels, avec des combats d’une fluidité remarquable qui ne manqueront pas de ravir les fans de la première heure. Le retour en force des héros emblématiques, longtemps absents, lance une aventure qui oscille habilement entre la nostalgie et l’envie d’attirer un nouveau public.
Cependant, maintenir un équilibre entre ces deux générations de spectateurs peut s’avérer délicat. La densité des références aux arcs passés pourrait dérouter les néophytes – à moins qu’ils ne saisissent cette occasion pour rattraper leur retard et plonger dans la saga légendaire ? Il serait temps. Reste à voir si Daima saura rendre un hommage à la hauteur de l’héritage d’Akira Toriyama, en perpétuant sa vision intemporelle.