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7 séries d’horreur à regarder à Halloween pour se faire (vraiment) peur

30 octobre 2022
Par Agathe Renac
Dans “The Haunting of Bly Manor”, Mike Flanagan nous parle de mort, de fantômes et de traumatismes.
Dans “The Haunting of Bly Manor”, Mike Flanagan nous parle de mort, de fantômes et de traumatismes. ©Netflix

C’est officiel, la saison d’Halloween est ouverte. Qu’elles soient old school, gores ou paranormales, ces séries explorent toutes les facettes du genre horrifique. Préparez les pop corn, sortez votre plus gros plaid et suivez le guide : le marathon de l’horreur peut commencer.

1 The Haunting of Hill House et Bly Manor sur Netflix

Impossible de réaliser une sélection de séries d’horreur sans mentionner le nom de Mike Flanagan. Après un passage au cinéma (avec des œuvres comme Doctor Sleep et Pas un bruit), le cinéaste américain s’est finalement révélé sur le petit écran. Les premières séries nées de sa collaboration avec Netflix sont des pépites – le genre qu’on voudrait oublier pour pouvoir les découvrir une nouvelle fois, avec autant d’émerveillement. The Haunting of Hill House pourrait être une simple (mais excellente) histoire de maison hantée. On y retrouve en effet tous les codes de l’horreur, avec son ambiance sombre, ses phénomènes paranormaux et son lot de fantômes terrifiants cachés dans le décor. Cependant, Hill House est bien plus qu’un show horrifique. C’est une production sensible et complexe.

En 1980, la famille Crain emménage dans une vieille maison au milieu de nulle part. Son objectif : la rénover, puis la revendre. Mais le plan ne va pas se dérouler comme prévu. Les enfants vont assister à de nombreuses manifestations paranormales et regarder, impuissants, leur mère adopter un comportement étrange. Une nuit, la situation dégénère et ils finissent par abandonner la maison en fuyant avec leur père. Les années passent, chacun évolue de son côté, tentant de survivre à cette tragédie. Mais, 20 ans plus tard, un nouvel événement va les renvoyer à Hill House.

Avec cette série, Mike Flanagan a montré sa capacité à insuffler de l’émotion dans le genre horrifique. Les personnages sont attachants, l’histoire est touchante et certaines scènes sont vraiment angoissantes. Tantôt ému, tantôt effrayé, le spectateur passe par de nombreuses sensations.

Deux ans plus tard, le maître de l’horreur est revenu sur la plateforme au grand N avec une autre série d’exception, The Haunting of Bly Manor. La recette est la même : une maison, des entités, de l’angoisse et beaucoup d’émotions. Les acteurs sont excellents et nous permettent de plonger complètement dans l’histoire qu’ils nous racontent. « Dani Clayton, une jeune institutrice au passé trouble, est engagée pour veiller sur Flora et Miles, deux orphelins vivant dans un manoir isolé en pleine campagne. Les enfants, comme tous ceux qui vivent dans la demeure, cachent un terrible secret qui ne va pas tarder à bouleverser la vie de la nouvelle employée. Peu à peu, d’effrayantes apparitions viennent la hanter. » Happé par le récit, on ne peut s’empêcher d’enchaîner les épisodes – quitte à subir des nuits de cauchemars et d’insomnies.

Si ces deux premières séries sont des incontournables du genre, la dernière création de Mike Flanagan, sortie en octobre dernier, nous a moins emballés. Midnight Club est un show horrifique plus « classique », avec son lot de jumpscares et de clichés. Il reste néanmoins un très bon divertissement d’Halloween, et vous provoquera de nombreuses frayeurs.

2 Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro sur Netflix

Guillermo del Toro a une fascination sans limites pour les monstres et l’a prouvé à travers de nombreuses œuvres horrifiques et fantastiques : en 2006, avec Le Labyrinthe de Pan et ses créatures dérangeantes, ou encore en 2017 avec La Forme de l’eau, qui lui a valu l’Oscar du meilleur film. Tout comme Mike Flanagan, le cinéaste mexicain ne se limite pas aux jumpscares et aux codes classiques du genre. Ses productions nous dérangent et nous interrogent sur notre propre nature. Sa nouvelle série anthologique, Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro, va encore plus loin. Dans cette dernière, les huit épisodes sont indépendants les uns des autres. Ils ont tous été réalisés par des cinéastes différents, qui racontent une histoire inédite, avec des créatures uniques.

Secte satanique, folie démoniaque, pilleurs de tombe, confrontation avec la mort, autopsies, peintures maudites, dimensions parallèles, créatures effrayantes, maison hantée, fantômes… La série est riche et revisite toutes les thématiques de l’horreur. Chaque épisode développe son propre univers, tantôt du côté de la comédie horrifique, tantôt dans du policier fantastique. De Lovecraft à Edgar Allan Poe, en passant par Henry Kuttner, les références sont nombreuses.

Il faut dire que, pour son Cabinet des curiosités, Guillermo del Toro a fait appel à des habitués du genre. On retrouve notamment Guillermo Navarro (Le Labyrinthe de Pan, Cronos, L’Échine du Diable), Vincenzo Natali (Le Cube, Dans les hautes herbes), Keith Thomas (The Vigil), ou encore Catherine Hardwicke (Twilight). On reconnaît aussi des visages familiers au casting : la star de The Walking Dead, Andrew Lincoln, est de la partie, tout comme Rupert Grint (Harry Potter, Knock at the Cabin) et F. Murray Abraham (Amadeus, Moon Knight).

Pour résumer, cette anthologie nous offre tout ce dont on a besoin en termes d’horreur : du gore, du surnaturel et des shoots d’adrénaline en continu.

3 Dahmer – Monstre : l’histoire de Jeffrey Dahmer sur Netflix

Entre 1978 et 1991, Jeffrey Dahmer a tué 17 personnes, dont des mineurs, et aurait mangé les organes de certains d’entre eux. Après avoir terrorisé les États-Unis, le criminel a été condamné à 957 ans de prison, avant d’être tué par l’un de ses codétenus en 1994, à l’âge de 34 ans. Trois décennies plus tard, Netflix a décidé de s’emparer du sujet pour raconter son histoire. Pour ce faire, la plateforme a fait appel à un maître de l’horreur : Ryan Murphy (American Horror Story, The Watcher, Ratched). Et le résultat est glauque. Très glauque. De nombreux spectateurs ont abandonné la série dès le premier épisode, trop dérangés par son ambiance et son personnage principal. Dahmer – Monstre ne cache rien et nous dévoile tous les détails sordides de l’affaire.

Fascination pour la taxidermie, préparation des meurtres, exécution, têtes dans le frigo… Toute la vie de ce cannibale nécrophile est décortiquée et rapportée à l’écran. On entend aussi les doutes des voisins et on assiste, impuissants, aux interpellations ratées. Entre le documentaire et la fiction, cette série nous plonge dans l’intimité de l’un des tueurs en série les plus connus d’Amérique. Une expérience perturbante, qui vous causera des cauchemars et quelques crises de paranoïa.

4 American Horror Story sur Disney+

Oui : on assume complètement ce choix très mainstream. Mais, en 2011, American Horror Story a débarqué sur nos petits écrans et a révolutionné le genre de l’horreur. Le génie de Ryan Murphy et de Brad Falchuk lui a permis de s’imposer comme l’une des séries horrifiques de référence, et de continuer à susciter l’intérêt des spectateurs, 11 ans après son lancement. Chaque saison est construite de manière indépendante et nous plonge dans des univers très différents.

On retrouve cependant les mêmes acteurs d’une salve à l’autre, et on prend plaisir à voir ces visages familiers dans des rôles changeants. Certaines icônes de la pop culture, comme Lady Gaga, Naomi Campbell ou encore Adam Levine ont même joué des rôles (plus ou moins importants) dans le show. Evan Peters, Sarah Paulson, Emma Roberts, Jessica Lange… Le casting peut aussi compter sur des acteurs de renom, au jeu impeccable.

Ils nous racontent des histoires paranormales et mystérieuses, des légendes urbaines et des faits divers sordides. Ces dernières jouent généralement avec le gore, la peur, le psychologique et le sexe. À chaque saison sa thématique horrifique : la première nous parle de maison hantée, la deuxième se déroule dans un hôpital psychiatrique, la troisième nous embarque avec un clan de sorcières, la quatrième s’intéresse au « freak show » (ou l’exhibition de « monstres humains »), la cinquième nous fait voyager dans un hôtel étrange et sanglant… Les 11 saisons disponibles balaient tous les mécanismes de l’horreur et satisferont sans aucun doute les envies horrifiques de chacun.

5 Scream Queens sur Disney+

Scream Queens est l’ovni d’Halloween. La série est un savant mélange entre le gore, le slasher movie, la comédie et le teen drama (avec son lot de clichés). On suit l’histoire de Grace Gardner, une étudiante qui fait son entrée dans l’université Wallace. Son objectif : rejoindre la sororité des Kappa Kappa, afin de se rapprocher de sa défunte mère, qui appartenait au groupe durant ses années universitaires. La jeune femme va être confrontée à deux problèmes. Le premier s’habille en tailleur rose et se nomme Chanel Oberlin – l’insupportable cheffe des Kappa Kappa. Le deuxième s’est glissé dans le costume de la mascotte du campus pour tuer les candidates. Les meurtres s’accumulent et semblent être liés à un événement qui s’est déroulé 20 ans auparavant.

Malgré son aspect décalé, la série entre bien dans la catégorie horreur. Il suffit de regarder la quantité de sang utilisée et les images plus gores les unes que les autres. Le tueur est créatif, et laisse sur son passage des scènes de crime mémorables, qui nous rappellent celles de Destination finale ou Scary Movie. En réalité, la série multiplie les références à la pop culture. Orange is the New Black, Taylor Swift, les Backstreet Boys, Comment se faire larguer en 10 leçonsScream Queens assume son côté hybride et parodique, et propose des personnages stéréotypés, aux dialogues improbables. Évidemment, tout est à prendre au second degré (ou peut-être même au millième).

L’absurdité de certains passages nous vaut des fous rires, qui contrastent avec les jumpscares effrayants qui peuvent surgir à tout moment. Du décor à l’intrigue en passant par les acteurs, Scream Queens joue la carte du teen drama jusqu’au bout. On retrouve en effet Nick Jonas (Jonas Brothers sur Disney Channel), Ariana Grande (Victorious sur Nickelodeon), Emma Roberts (Aquamarine, Wild Child), Lea Michele (Glee), Jamie Lee Curtis (Freaky Friday) et Abigail Breslin (Little Miss Sunshine). Ce show ne vous provoquera clairement pas de cauchemars, mais c’est un très bon divertissement pour Halloween, si vous souhaitez vous faire peur sans finir traumatisé.

6 Twin Peaks sur MyCanal ou Apple TV+

Cette série culte a marqué le monde de la télévision dans les années 1990. David Lynch propose un programme certes lent, mais captivant, voire hypnotisant. Twin Peaks ne répond pas aux standards de l’horreur, mais les réinvente. Ici, c’est l’horreur de l’absurde, une création angoissante, parfois amusante, et profondément sombre. L’histoire commence quand une jeune fille, Laura Palmer, est retrouvée morte, nue au bord d’un lac, enveloppée dans du plastique. L’agent spécial du FBI Dale Cooper est alors envoyé dans la petite ville de Twin Peaks pour démasquer le ou la coupable.

C’est un casse-tête qui convoque différents genres et différentes formes horrifiques : le polar, le thriller, le surnaturel… David Lynch plonge le spectateur dans une ambiance pesante et mystérieuse, une menace planant sur la ville et les personnages. Il raconte aussi l’horreur de la vie : celle d’être confronté au deuil, à la violence, à la misère financière… La série est rythmée par une bande originale envoûtante qui accompagne les moments clés de l’intrigue et renforce cette ambiance particulière et étrange. Elle a profondément marqué l’histoire du petit écran et a notamment influencé des programmes comme X-Files, Bates Motel ou encore True Detective.

8 Chair de poule sur Netflix ou YouTube

Celle-ci est pour tous les millenials nostalgiques de leurs premiers frissons. Dans les années 1990, Chair de poule était la référence littéraire des adolescents qui voulaient se faire peur. L’adaptation télévisée a certes vieilli et ne fera pas autant l’unanimité qu’American Horror Story, mais elle reste un classique pour de nombreux fans. Regarder Chair de poule à Halloween tient plus du péché mignon. Le cultissime générique ravivera forcément de nombreux souvenirs. Les histoires originales ont marqué toute une génération et les thématiques abordées parlent à tous les adeptes du genre horrifique.

Voyages temporels, pantins maléfiques, loups-garous, vampires… Tout le monde s’y retrouve. Aujourd’hui, la réalisation et le jeu d’acteur peuvent friser le ridicule, mais il faut plus la considérer comme une madeleine de Proust qu’un chef-d’œuvre audiovisuel. Contrairement aux séries précédentes, qui proposent un contenu violent et déconseillé aux plus jeunes, celle-ci est adaptée à tous.

Les adeptes de Chair de poule qui n’arriveront pas à s’y replonger en raison de son côté vieillot devraient apprécier De l’autre côté sur Disney+. Inspirée des comics de R. L. Stine, cette collection de récits horrifiques est aussi adaptée au jeune public. Dans chaque épisode, les spectateurs suivent des adolescents dans des mondes peuplés de sorcières, d’extraterrestres ou encore de fantômes. Une sorte de Chair de poule version 2021 avec un casting XXL (notamment McKenna Grace et Nasim Pedrad).

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste