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Le Prix Fisheye de la création visuelle a décoré la photographe Juliette Alhmah

20 juin 2023
Par Apolline Coëffet
Juliette Alhmah remporte la première édition du Prix Fisheye de la création visuelle.
Juliette Alhmah remporte la première édition du Prix Fisheye de la création visuelle. ©Juliette Alhmah

Lancé à l’occasion du 10e anniversaire du magazine dédié à la photographie contemporaine, le Prix Fisheye de la création visuelle a rendu son verdict. Juliette Alhmah devient sa première lauréate.

Cette année, Fisheye fête ses dix ans. Afin de marquer l’évènement comme il se doit, le magazine a décidé de donner une nouvelle dimension à sa devise « raconter, inspirer, révéler » en créant le Prix Fisheye de la création visuelle. Cette récompense inédite cherche à mettre en lumière les photographes émergents qui, à travers leurs clichés, se plaisent à expérimenter avec leur médium pour capturer des récits singuliers. Toutes les écritures étaient les bienvenues, seule l’originalité de la démarche était de mise. Après avoir écumé plus de 1300 dossiers, le jury, dont Cécile Trunet-Favre, directrice de la communication et des affaires publiques du groupe Fnac Darty faisait partie, s’est accordé sur un nom : celui de Juliette Alhmah. 

Le sommeil comme espace intime et politique

Fidèle à sa pratique, dans sa série intitulée Toujours Diane, la photographe donne à voir un monde sensible à l’aura poétique, dans lequel le soleil demeure au zénith. Ses tirages argentiques s’entremêlent avec justesse à des images d’archives, puisées dans la collection de l’Observatoire de Paris, et s’augmentent d’un texte de sa plume, également imprégné d’onirisme.

Ici, l’astre de feu n’enveloppe pas les êtres d’une chaleur caressante, mais les assomme, les éblouit. Il les pousse à trouver refuge dans le sommeil et les rêves, à quérir cette Lune que la mythologie romaine associait à Diane. À l’instar de la déesse chasseresse, les protagonistes de cette série rejoignent alors une forme de résistance.

Diplômée de l’École nationale supérieure Louis-Lumière, Juliette Alhmah est familière des sciences sociales. Sa série décorée imagine une réalité parallèle dans laquelle le projet d’astronomie russe Znamia aurait abouti. Celui-ci entendait abolir la nuit grâce à des satellites capables de réfléchir la lumière à la fin des années 1990. S’inspirant des recherches collectives, initiées par Éloïse Vo, qui admettent que le sommeil est le dernier espace intime et politique de l’être humain, Toujours Diane s’impose comme un véritable plaidoyer qui s’inscrit dans l’actualité.

Ces derniers temps, plusieurs entreprises ont essayé de faire du sommeil une donnée rentable. C’est notamment le cas de Pokémon Sleep. Lancé cet été, le jeu mobile cherchera à inciter les utilisateurs à mieux dormir en transformant cette inactivité nocturne en une source de divertissement. Pour ce qui est des photographies de Juliette Alhmah, elles seront exposées à la Fisheye Gallery arlésienne le temps des Rencontres d’Arles.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste
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