À compter de ce jeudi 9 mars 2023, la Fisheye Gallery réunit cinq photographes animées par une préoccupation commune : le devenir de l’environnement. À la lisière des approches artistiques et scientifiques, chacune d’elles donne à voir une écologie du sensible, dont elles se font les alchimistes.
Après Alarming Beauty, une exposition dans laquelle la jeunesse ukrainienne évoquait la guerre qui scarifie sa terre, la Fisheye Gallery fait la part belle à l’écologie avec Les Alchimistes du sensible. Au cours des deux mois à venir, il sera possible d’y contempler les œuvres de cinq femmes photographes et plasticiennes qui ont fait du devenir de l’environnement l’un de leurs sujets de prédilection.
La fragilité du monde alentour
Dans un entremêlement d’approches aussi différentes que complémentaires, les clichés de Léa Habourdin, Almudena Romera, Laure Winants, Ilanit Illouz et Tamaki Yoshia déclinent une variation sur le même thème. Sel, végétaux, charbon ou fragments d’érosion… Partageant une réelle inclination pour les démarches à la fois scientifique et artistique, à l’exception de la dernière, qui utilise des produits toxiques, toutes font usage d’une matière première brute et naturelle, dépourvue de toute transformation humaine.
Uniques et encore inédits pour la plupart, les clichés présentés tendent vers un même point de convergence : donner à voir l’invisible. Cette part de mystère, inhérente à la démarche des cinq artistes, cristallise toute la fragilité de la nature qui nous entoure, sublime dans la beauté évanescente autant que dans la puissance délétère qu’elle porte en elle. L’expression de ce paradoxe propre à l’existence est à découvrir gracieusement à la Fisheye Gallery du 10e arrondissement parisien jusqu’au 6 mai 2023.
Les Alchimistes du sensible, à la Fisheye Gallery, du 9 mars au 6 mai 2023.