Le héros emblématique de DC Comics célèbre cette année ses 85 ans. L’occasion parfaite pour étudier l’Homme d’acier sous toutes les coutures. Et si le premier constat, c’est qu’il n’a pas pris une ride, la suite de l’examen révèle quelques données surprenantes.
| Superman, c’est… un senior à peine plus âgé que ce petit jeunot de Batman
La première aventure du Kryptonien a été publiée le 18 avril 1938, dans le fameux Action Comics #1, soit un tout petit peu moins d’un an avant le Detective Comics #27 paru le 30 mars 1939, qui a vu naître Batman. C’est donc Superman l’aîné et le plus vieux des super-héros, mais son cadet ne démérite pas pour autant.
En moins d’un an, ces deux-là ont en effet défini les limites du spectre super-héroïque. D’un côté, un personnage surpuissant, solaire et quasi divin ; de l’autre, un simple mortel, au pinacle des capacités humaines, œuvrant dans la nuit. À eux deux, ils forment l’étalon à partir duquel tous les autres super-héros ont été créés.
| Superman, c’est… un astronaute bien plus chevronné que Neil Armstrong et Thomas Pesquet réunis
Kal-El, de son vrai nom, est le plus célèbre des extraterrestres (encore qu’il se dispute le titre avec E.T.). Originaire de la planète Krypton, il est arrivé sur Terre alors qu’il n’était que nourrisson. Mais c’était déjà le plus grand des explorateurs spatiaux. Rendez-vous compte : le vaisseau qui l’a amené jusqu’à notre planète a parcouru 27,1 années-lumière avant d’atterrir au Kansas. Une distance astronomique calculée par le célèbre scientifique américain Neil deGrasse Tyson à la demande de DC Comics. Selon cet éminent spécialiste, Krypton serait située dans la constellation de Corvus et tournerait en orbite autour d’une étoile à l’état de naine rouge baptisée LHS 2520.
Bien entendu, un tel voyage, même avec la technologie avancée kryptonienne, a nécessité un peu de temps. Les différentes variantes de l’histoire des origines de Superman parlent d’un voyage d’un à trois ans. Ce qui, dans tous les cas, resterait très raisonnable quand on sait que la distance Terre-Krypton équivaut à plus de 664 milliards de fois la distance Terre-Lune. Et on ne vous parle même pas d’un trajet jusqu’à la Station spatiale internationale, située à seulement 408 km, soit l’équivalent, en ressenti, d’un trajet en RER en heure de pointe.
| Superman, c’est… une bien meilleure affaire que Neymar
Si la recrue star du PSG a coûté 222 millions d’euros au club parisien, Superman, lui, n’a coûté que 130 dollars à DC Comics. Les observateurs économiques vous diront qu’en 1938, l’année de la création du super-héros, le dollar était plus fort, mais ça reste quand même un mercato très économique pour l’éditeur qui a acquis les droits du personnage pour une bouchée de pain très vite rentabilisée.
Outre les qualités sportives inégalables du surhomme, la vente de ses aventures et des produits dérivés a en effet généré des milliards de dollars. De quoi faire râler à juste titre ses créateurs Jerry Siegel et Joe Shuster. Ces derniers, puis leurs héritiers, ont entrepris plusieurs démarches légales, au fil des décennies, pour récupérer, ou au moins mieux renégocier les droits de Superman. S’ils ont plusieurs fois obtenu gain de cause (et les millions qui allaient avec), cette affaire connaît régulièrement de nouveaux soubresauts juridiques.
| Superman, c’est… Un mariage heureux, mais qui s’est fait attendre
Ils l’ont fait ! Clark Kent et Lois Lane se sont dit oui dans un numéro spécial publié en octobre 1996… Après 60 ans à se tourner autour ! Superman a bien eu quelques amourettes avant, avec notamment Lana Lang ou Lori Lemaris (toutes portant les initiales L. L. pour celles et ceux qui se demanderaient quel est son type de femmes), mais Lois a toujours eu une place à part dans son cœur.
Voilà pourquoi leur mariage a eu un tel retentissement dans les comics, mais aussi à la télévision, puisque la publication de cet album a coïncidé avec la diffusion d’un épisode spécial consacré à cette union, dans la série Lois & Clark : les nouvelles aventures de Superman.
| Superman, c’est… aussi bénéfique qu’une séance chez l’orthophoniste
Lex Luthor, Zod, Darkseid… La galerie des ennemis de Superman compte de nombreux adversaires aussi terribles que charismatiques. Mais le plus redoutable reste sans doute Mr. Mxyzptlk. Oh, ce facétieux lutin magique ne semble pas bien dangereux de prime abord, et les mauvais tours qu’il joue à l’ange de Métropolis ne paraissent pas insurmontables.
Le souci, c’est qu’il est invincible et que l’unique façon de s’en débarrasser nécessite de réussir à lui faire prononcer son nom à l’envers. Quand on voit qu’il ne comporte qu’une seule voyelle, il y a déjà de quoi se faire une crampe à la langue en le prononçant à l’endroit… Alors, entraînez-vous à le dire en sens inverse et n’hésitez pas à nous prévenir si vous pensez pouvoir sauver le monde des machinations de cet insupportable Mr. Mxyzptlk.
| Superman, c’est… un citoyen américain à part entière
Même s’il a déclaré en 2011 ne plus vouloir être citoyen américain pour devenir citoyen du monde, le super-héros n’en reste pas moins très attaché aux États-Unis. En tout cas, l’Administration américaine, elle, reste très attachée à lui. La preuve, il dispose toujours d’un numéro de sécurité sociale américain : 092-09-6616.
Un numéro qui lui a été attribué en 1966 dans les pages d’Actions Comics, après avoir été emprunté, sans raison apparente, à Giobatta Baiocchi, un New-Yorkais totalement inconnu, décédé un an auparavant.
| Superman, c’est… un sacré budget en antihistaminiques
Heureusement que Clark Kent est enregistré à la sécurité sociale américaine. Parce que l’Homme d’acier n’est pas si invincible que ça : il est allergique à la kryptonite ! Et si le grand public connaît bien ce caillou vert originaire de Krypton, il ne se doute pas forcément qu’il en existe 32 variétés, toutes avec des couleurs et des effets différents, parfois très surprenants.
La kryptonite à pois mauve oblige ainsi le super-chien Krypto à chasser sa propre queue, tandis que celle couleur pervenche transforme Clark Kent en séducteur doté d’incroyables talents de danseur.
| Superman, c’est… un mort plutôt en forme
C’est bien connu, les super-héros ne meurent jamais vraiment. En tout cas, pas pour longtemps. N’empêche, la disparition de Superman a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Mise en images dans Superman #75 de janvier 1993, elle a suscité un tel engouement que les lecteurs faisaient la queue dans la rue, sur plusieurs pâtés de maisons, pour en acquérir un exemplaire.
Une excellente affaire pour DC Comics, qui a ainsi récolté 30 millions de dollars, rien que le jour de la sortie de l’album. Au total, plus de six millions d’exemplaires ont été vendus à des fans en deuil. Petit spoiler : Superman a bien fini par ressusciter… comme toujours.
| Superman, c’est… une star de cinéma
Personnage de bande dessinée, le Kryptonien est aussi très populaire sur grand ou petit écran. En témoignent les nombreuses adaptations qui lui ont été consacrées. Mais pas facile de trouver un acteur capable d’incarner ce héros sculptural de 1,90 m pour 107 kg de muscles. Au total, dix comédiens s’y sont pourtant essayés, avec plus ou moins de bonheur.
Si Christopher Reeves reste le plus iconique, chacun, de Georges Reeves à Henry Cavill en passant par Tom Welling ou Dean Cain a tenté de marquer les esprits. Le seul qui n’a pas eu cette chance, c’est Nicolas Cage, retenu dans les années 1990 pour interpréter l’Homme d’acier dans un film de Tim Burton qui n’a jamais vu le jour.
| Superman, c’est… une valeur refuge supérieure à l’or
Le célèbre Action Comics #1 qui marque la naissance du héros a été le premier comic-book à être vendu plus de 3 millions de dollars, lors d’enchères sur eBay, en 2014. Un record battu en avril 2021 avec une vente privée établie à 3,25 millions de dollars, soit légèrement plus que le prix de 50 lingots d’or de 1 kg. C’est plus rentable que de revendre les bijoux de sa grand-mère… Surtout que l’on parle d’un album qui valait 10 cents à sa sortie en 1938. Ah, si seulement Mamie avait été lectrice de BD !
