Menacés de sanctions par les États-Unis, Xiaomi et Huawei connaissent des trajectoires radicalement différentes. Le premier a été officiellement retiré de la liste noire, tandis que Huawei tente de trouver une porte de sortie.
Les fabricants de smartphones Xiaomi et Huawei ont pour point commun d’être des géants chinois, mais aussi d’avoir été dans le viseur des États-Unis. Le premier avait bénéficié d’un cadeau d’adieu de la part de l’administration de Donald Trump en début d’année : Xiaomi avait été placé sur une liste noire du gouvernement américain, qui la désignait comme une “entreprise militaire chinoise communiste”. Après un retrait temporaire, le constructeur a finalement obtenu gain de cause à la mi-mai. Les États-Unis ont officiellement retiré Xiaomi de leur liste noire, mettant fin à un conflit qui risquait de faire perdre des investisseurs américains au groupe chinois.
Xiaomi n’était pas visé par les mêmes sanctions que son compatriote Huawei, mais il se réjouit de cet accord : “Xiaomi a le plaisir d’annoncer que le 25 mai 2021 […] le tribunal de district américain de Columbia a rendu une ordonnance définitive annulant la désignation du ministère de la Défense des États-Unis de la société en tant que ‘Compagnie militaire communiste chinoise’ (CCMC). En annulant la désignation, le tribunal a officiellement levé toutes les restrictions à la capacité des citoyens américains d’acheter ou de détenir des titres de la société”, a expliqué la firme dans un communiqué.
Huawei veut se tourner vers les logiciels pour “dominer le monde”
Cette décision était attendue et permet à Xiaomi de continuer sa progression, profitant pleinement des difficultés de Huawei. L’autre géant chinois est toujours sous le coup de sanctions qui compromettent son avenir. Pour rester compétitif et retrouver son indépendance, Huawei cherche à se réinventer en mettant de côté le développement hardware pour axer sa stratégie sur le software. Selon les informations de Reuters, Huawei cherche désormais à miser sur le développement de logiciels. Dans une note interne, consultée par l’agence, le fondateur et PDG Ren Zhengei appelle les employés de la firme à “oser dominer le monde” dans le domaine des logiciels.
Il estime que ce changement de cap permettrait à l’entreprise de passer “hors du contrôle des États-Unis” et de bénéficier “d’une plus grande indépendance et autonomie”. Le projet de Huawei passe notamment par le déploiement de son système d’exploitation HarmonyOS. Toujours ambitieuse, la firme ajoute : “Une fois que nous aurons dominé l’Europe, l’Asie-Pacifique et l’Afrique, si les normes américaines ne correspondent pas aux nôtres, et si nous ne pouvons pas entrer aux États-Unis, alors les États-Unis ne pourront pas entrer sur notre territoire”.
Un discours fort de la part du PDG de Huawei, qui a récemment cédé Honor pour lui permettre de continuer son évolution. La firme chinoise devra toutefois confirmer ses dires en réussissant à convaincre le grand public sans l’écosystème Google. Le fait de pousser d’autres fabricants chinois à opter pour son système d’exploitation pourrait aider le géant de Shenzhen.