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Nintendo Switch : l’UFC-Que Choisir porte plainte pour obsolescence programmée

22 septembre 2020
Par Thomas Estimbre
Nintendo Switch : l’UFC-Que Choisir porte plainte pour obsolescence programmée

Après une première alerte en novembre 2019, l’UFC-Que Choisir passe à l’action et porte plainte contre Nintendo. L’association de consommateurs accuse le géant japonais d’obsolescence programmée et pointe du doigt son immobilisme dans l’affaire du « Joy-Con Drift ».

L’UFC-Que Choisir avait décidé de se saisir de l’affaire du Joy-Con Drift en novembre 2019, accusant Nintendo d’obsolescence programmée. Près d’un an plus tard, la célèbre association de consommateurs va plus loin en déposant sa première plainte contre Nintendo pour « obsolescence programmée ». L’UFC-Que Choisir reproche au géant japonais de « vendre des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d’utilisation », une pratique réalisée « en connaissance de cause » qui persiste « malgré les engagements de Nintendo ».

 © Nintendo
© Nintendo

Depuis son lancement, l’immense succès de la Switch s’accompagne d’une polémique qui nuit à sa réputation. De nombreux joueurs évoquent des problèmes de fonctionnement avec les manettes – les Joy-Cons – de leur console hybride. Les plaintes se sont multipliées au fil des mois et le problème touche également la Switch Lite. Il se traduit par des mouvements fantômes du joystick, entraînant des actions non désirées à l’écran. Face à la situation, Nintendo a présenté des excuses et l’association note que le PDG de Nintendo France s’est engagé à réparer les manettes sans difficulté, même hors garantie. Avant cela, la firme proposait une facture de 45 euros pour remplacer le Joy-Con défectueux (et 15 euros en cas de refus de la part du client).

Néanmoins, l’UFC-Que Choisir assure que les signalements « ont continué d’affluer » et que les chiffres « parlent d’eux-mêmes ». « 65 % des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes ». Elle apparaît quel que soit le profil ou l’âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l’achat, malgré la faible utilisation de la console », indique le communiqué.

L’UFC-Que choisir attaque et regrette la relative inaction de Nintendo

L’association ajoute qu’elle a recueilli les témoignages de plus de 5000 d’utilisateurs concernés par le problème en seulement 48h. Une situation qui l’a poussé à agir et « diligenter une expertise sur plusieurs manettes défectueuses, plus ou moins récentes ». Les résultats ont démontré que des modifications ont été réalisées par la firme japonaise, mais pas au niveau du problème à l’origine des pannes. Une situation que regrette l’UFC-Que Choisir : « Alors que Nintendo était informée de ce dysfonctionnement, le géant nippon a choisi de ne pas intervenir sur les composants sujets à cette panne (…) La nature de la panne, sa fréquence d’apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l’inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement… sont autant de caractéristiques qui indiquent que Nintendo s’adonne à des pratiques d’obsolescence programmée ».

L’association ajoute que le fait d’« échanger ou réparer des produits, qui ont une probabilité non négligeable de tomber à nouveau en panne sous un an, ne peut être qu’un remède provisoire ». Et d’ajouter : « le dysfonctionnement étant connu depuis 3 ans, il est indispensable que le géant nippon suive désormais un scénario curatif plutôt que correctif ». Lancée en mars 2017, la Switch fêtera ses quatre ans dans quelques mois et ne semble pas s’inquiéter de l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles.

À sa manière, l’UFC-Que Choisir profite également de cette annonce pour faire un clin d’œil au 35e anniversaire de Super Mario Bros. Pour l’association, il « serait ironique de constater que le père du célèbre plombier ne parvienne pas à colmater un problème d’étanchéité de ses manettes… ». En attendant, l’association met à disposition un guide pour obtenir la réparation gratuite d’une manette défectueuse, ainsi qu’un formulaire pour signaler un éventuel refus de prise en charge.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste