Depuis le 27 septembre et jusqu’au 19 février prochain, l’Institut du monde arabe (Paris) interroge les représentations artistiques des identités sexuelles et de genre, et les luttes encore nécessaires à leur existence et à leur reconnaissance.
Comment représenter les identités sexuelles et de genre ? Comment autoriser leur circulation ? Comment penser leur existence, souvent politiquement menacée ? C’est autour de ces questionnements que les trois commissaires de l’exposition Habibi, les révolutions de l’amour – Elodie Bouffard, Khalid Abdel-Hadi et Nada Madjoub – ont rassemblé les œuvres de dix-neuf créateurs. Sur plus de 750 m2, répartis sur deux étages, se dévoile alors une formidable diversité artistique, qui mêle photographie, peinture, vidéo, performance, littérature et animation.
Ces artistes LGBTQIA+, queer et allié.e.s sont, pour la plupart, originaires d’un pays arabo-musulman – Liban, Maroc, Tunisie, Syrie, Soudan, Arabie Saoudite, Iran, Jordanie, Algérie. Pour interroger le regard que la société et l’individu portent sur les personnes queer dans un monde ou leur présence n’est toujours pas acceptée, les artistes proposent des représentations amoureuses et sexuelles – et repoussent les limites du genre imposé.
Par leurs récits singuliers, par leurs exigences formelles, ils rendent ainsi compte des questionnements qui traversent les sociétés du monde arabe. Entre intime et politique, ils explorent le quotidien, le rapport au corps ou l’engagement, autant qu’ils militent, par exemple, contre les lois pénalisant les actes homosexuels et le déni des identités transgenres.
Dévoilant une facette inédite du monde arabe, Habibi, les révolutions de l’amour rend surtout visibles et accessibles des œuvres bouleversantes, parfois exubérantes, des œuvres sur le fil entre lutte et résilience, des œuvres tournées vers la liberté – celle d’exister, d’aimer et de créer.
