En résumé
Véritable coup de génie appliqué à l’une des sagas les plus chères au cœur des possesseurs de Switch, Cadence of Hyrule devrait permettre de mettre un peu plus en lumière le concept incroyable de Crypt of the NecroDancer. Une fois le tempo imprimé dans nos têtes, il nous poursuit même en dehors du jeu, rythmant chacun de nos pas comme si l’on était encore sous son emprise.
Note technique
Les plus et les moins
- La combinaison détonante : aventure/jeu de rythme
- Du pixel art de haute volée sous l'influence de Zelda III
- Les personnages facilement interchangeables
- Des remix musicaux qui s'impriment dans nos têtes
- Les vocalises délirantes du marchand
- La génération aléatoire des donjons
- Parties en duo autorisées en local
- Des perspectives pas toujours facile à lire
- Trop d'objets gadgets qui ne servent presque jamais
- Des boss peu nombreux et rarement tenaces
Notre test détaillé
Ayant, depuis ses débuts, pris le soin d’accorder un place toujours significative à la musique et aux instruments lui permettant de s’exprimer, la série Zelda entre enfin dans la ronde des jeux de rythme avec Cadence of Hyrule. Reprenant à son compte les rouages de l’hypnotique Crypt of the NecroDancer pour mieux les remanier, ce titre pas comme les autres risque de vous rendre fou !
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)
Les premiers pas sont hésitants, maladroits, presque rebutants. Parcourir en rythme les écrans du royaume d’Hyrule réinventé suivant le moule de l’épisode Super Nintendo n’est pas la chose la plus intuitive qu’il nous ait été donné de voir dans notre vie de joueur, et pourtant… Une fois le cap de la surprise passé, la cadence s’imprime en nous à mesure que les remix musicaux de la saga Zelda s’ancrent sournoisement dans nos têtes. Et cela devient aussi naturel que d’apprendre à marcher. Après quelques heures passées à avancer en rythme, case par case, dans le monde de Cadence of Hyrule, attendez-vous à ce que le tempo ne vous lâche plus jamais…
Cacophonie organisée
Quelles que soient les difficultés que vous rencontrerez sans doute au lancement du jeu, ne basculez surtout pas dans la solution de facilité consistant à désactiver les contraintes rythmiques pour parcourir l’aventure sans tenir compte de la musique. Cela réduirait complètement à néant la raison d’être de ce titre qui se laisse finalement dompter en quelques minutes, pour peu que l’on se laisse porter par le tempo des remix. Les indications visuelles via les cases clignotantes ne sont là que pour appuyer la cadence et se font rapidement oublier au profit de notre seul guide : la bande-son.
Et quelle bande-son ! À la fois littéralement transformés et reconnaissables dès leur première note de musique, les thèmes issus de The Legend of Zelda participent activement à la viabilité du gameplay du titre. Chaque pulsation donne le signal d’un déplacement vers une autre case, la synchronisation étant la clef pour renforcer l’efficacité de nos attaques tout en déjouant le pattern des ennemis pour les frapper là où ça fait mal. Même lorsqu’on veut se donner le temps de la réflexion, il faut bouger en rythme tant que la musique ne s’est pas significativement calmée, ce qui ne survient qu’une fois l’écran entièrement vidé de ses occupants hostiles. Et comme l’erreur est humaine et que nous ne sommes pas des robots, les couacs ne se traduisent que par la perte des items les moins précieux. Certes, il faut tirer un trait sur les clés acquises ainsi que sur la totalité de nos rubis, mais on gagne en contrepartie la possibilité de repartir du bon pied en monnayant d’autres avantages contre une poignée de diamants.
Inventaire XXL
S’appuyant sur un pixel art magnifiquement coloré, la réalisation graphique est un plaisir pour les yeux, même si les perspectives et les profondeurs ne sont pas toujours évidentes à lire sur certains écrans. L’acquisition permanente de nouveaux bonus et objets clés renouvelle constamment la manière dont on appréhende les confrontations, le fléau donnant par exemple l’avantage de frapper automatiquement en diagonale là où des lames plus classiques ne touchent qu’en ligne droite, sur une ou plusieurs cases de distance. Si les armes les plus perforantes se brisent souvent plus facilement, il est possible d’en imprégner d’autres d’effets secondaires tels que le drain de vie ou l’empoisonnement. Cadence of Hyrule renferme ainsi quantité de surprises qui rendent les parties captivantes, et on se laisse surprendre à prolonger nos errances à mesure que nos héros voient leurs capacités décuplées.
Mariage arrangé
Si la génération aléatoire des donjons est une invitation certaine à relancer la partie, l’aventure s’achève fatalement trop vite à nos yeux tant on aimerait qu’elle dure plus que de raison. Avec ses faux airs de die & retry, Cadence of Hyrule devient rapidement un véritable plaisir à prendre en main une fois le rythme imprimé dans la gestuelle de nos personnages. Interchangeables librement, Link et Zelda offrent chacun des spécificités amusantes tout en se partageant l’essentiel de l’inventaire. Exagérément fourni, ce dernier compte, il est vrai, un nombre considérable d’objets dont on aurait pu très largement se passer, mais c’est aussi cette diversité qui favorise l’immersion dans cette redéfinition musicale des codes de The Legend of Zelda.
Pour autant, Cadence of Hyrule laisse autant s’exprimer son influence issue de Crypt of the NecroDancer que celle des aventures de Link, la carte du monde et la configuration des donjons nous ramenant à l’âge d’or de la série de Nintendo, période A Link to the Past. Et les clins d’œil se multiplient, comme ces indispensables cocottes qui s’acharnent sur nous lorsqu’on a le malheur de les faucher par erreur à plusieurs reprises, ou ces PNJ qui nous ramènent au bon souvenir de Terry, Tingle et tous les autres. Parce qu’il nous a particulièrement ému, on terminera sur l’évocation de ce marchand capable de produire des vocalises délirantes, juste pour le fun, suivant la philosophie même de ce titre dont la seule constante est l’absurdité. L’aventure est finie mais nous sommes déjà pressés d’y retourner, seul ou en duo !
Conclusion
Véritable coup de génie appliqué à l’une des sagas les plus chères au cœur des possesseurs de Switch, Cadence of Hyrule devrait permettre de mettre un peu plus en lumière le concept incroyable de Crypt of the NecroDancer. Une fois le tempo imprimé dans nos têtes, il nous poursuit même en dehors du jeu, rythmant chacun de nos pas comme si l’on était encore sous son emprise.