Avec la gamme AF9, Sony propose des téléviseurs OLED associés à une partie audio élaborée. Nous nous sommes intéressés cette fois au modèle de 65 pouces, le KD-65AF9, qui s’est soumis à notre batterie de tests Labo. Verdict dans les lignes qui suivent.
En résumé
Si à vos yeux (ou plutôt vos oreilles), le son a autant d’importance que l’image, surtout avec du contenu grand spectacle, le Sony KD-65AF9 est fait pour vous. À l’instar du Philips 65OLED903, il permet de s’affranchir d’une barre son et peut même s’intégrer dans un système multicanal, puisqu’il remplace alors l’enceinte centrale. La qualité des images est également au rendez-vous, même si la colorimétrie et l’uniformité de la dalle de 65 pouces restent perfectibles.
Note technique
Les plus et les moins
- Les six tweeters et les deux woofers
- Le taux de contraste
- La possibilité d’intégrer le téléviseur comme enceinte centrale dans un Home Cinema
- La richesse des couleurs
- L’uniformité de la dalle de 65 pouces
Détail des sous notes
Notre test détaillé
L’ergonomie et le design
Après le KD-55AF9, nous nous intéressons cette fois à son grand frère de 65 pouces. Ce modèle succède lui aussi à la gamme A1 qui offrait d’excellentes performances à la fois en termes d’image et de son.
Dépourvu de pieds, le téléviseur repose directement sur son support avec sa dalle OLED, inclinée de quelques degrés. Le cadre est épuré et les bords extrêmement fins permettent d’exploiter tout le potentiel des images. Pour tenir en équilibre, le Sony KD-65AF9 repose sur une béquille qui renferme la connectique et la partie audio. Changement majeur par à celle du A1, elle s’habille désormais d’un cache au formes triangulaires plutôt que d’une simple toile acoustique. L’angle de la béquille impose d’installer le téléviseur sur un meuble suffisamment profond.
La connectique comprend quatre entrées HDMI 2.0b, trois ports USB, une sortie audio numérique optique, des connecteurs d’antenne et une sortie casque. Côté sans fil, le KD-65AF9 dispose du Bluetooth et du Wi-Fi ac. Un port USB, un port HDMI et le lecteur de cartes PCMCIA sont intégrés sur les côtés de la béquille pour un accès plus aisé. La base du support est équipée d’un système de gestion des câbles.
Outre sa dalle OLED, l’autre particularité de la gamme AF9 réside dans le système audio évolué, à l’inverse de la plupart des téléviseurs actuels qui offrent le strict minimum. Six tweeters de 13 W chacun et deux woofers de 10 W chacun sont intégrés dans le KD-65AF9. Sony propose également sa technologie Acoustic Surface qui met à profit les haut-parleurs qui sont intégrés directement au dos de la dalle en verre afin de la faire vibrer et générer du son. Le résultat se fait immédiatement entendre avec un rendu puissant et de vraies basses qui trop souvent font défaut aux téléviseurs. Plus besoin d’investir dans une barre ou dans un Home Cinéma, même si ce dernier ajoute en plus la spatialisation avec des effets arrière bien positionnés. Le KD-65AF9 peut d’ailleurs s’intégrer dans ce type d’installations grâce à la technologie Acoustic surface Audio+. Le téléviseur joue ainsi le rôle d’enceinte centrale. Sony propose en outre d’autres technologies propriétaires comme ClearAudio+ qui affine automatiquement le son en fonction du programme regardé, ou encore S-Force Front Surround qui reproduit les champs sonores tridimensionnels grâce à seulement deux haut-parleurs avant.
Les propriétaires de smartphones Android seront en terrain connu avec Android TV 8.0 Oreo qui anime le Sony KD-65AF9. Les autres devront en revanche s’y habituer surtout face à la profusion d’icônes. La navigation est fluide et les applications sont nombreuses. Pour les amateurs, Netflix et YouTube bénéficient d’un bouton d’accès direct sur la télécommande. Android TV propose également des fonctionnalités avancées telles que le Chromecast qui permet de diffuser du contenu à partir d’un terminal mobile, ou encore Google Assistant. Grâce aux micros qui sont intégrés directement dans le téléviseur, il est désormais possible de l’invoquer en disant « OK Google ». En revanche s’il est possible de lui poser n’importe quelle question ou de lancer la recherche d’une vidéo sur YouTube, la télécommande redevient indispensable pour la sélectionner dans la liste. De la même façon, alors que Google Assistant peut commander des objets connectés tels que les ampoules Philips Hue, il n’est toujours pas possible d’allumer le téléviseur à la voix pour le moment.
La télécommande est relativement chargée, et faute de place, les flèches de navigation sont un peu petites, ce qui est source d’erreurs. Cependant il y a fort à parier qu’on arrive à s’y faire après plusieurs jours d’utilisation. Notez enfin que les touches affichent un léger relief qui permet de les manipuler à l’aveugle dans le noir.
Le Sony Bravia KD-65AF9 est équipé d’une dalle OLED de 65 pouces en 4K UHD (3840 x 2160 pixels). Le processeur 4K HDR X1 Extreme qui équipait l’A1 et qu’on retrouve sur l’AF8 laisse la place à un X1 Ultimate qui prend en charge le traitement d’image. Sony indique que grâce à la technologie Object-based Super Resolution, le téléviseur détecte les objets présents dans les images pour améliorer individuellement leur résolution. Il en va de même pour le contraste avec l’ « Object-based HDR remaster » tandis que l’AF9 met à profit le Big Data pour améliorer le traitement d’image. Deux bases de données sont utilisées, la première pour réduire le bruit à l’écran, la seconde pour un upscaling. Une technologie similaire à celle utilisée par Samsung sur ses derniers modèles 8K.
Les contrastes
Pour évaluer le contraste du Sony KD-65AF9, nous avons effectué une mesure d’homogénéité et une mesure de zonage à l’aide d’une mire à damier. Tout comme l’AF1 en 55 pouces, le téléviseur affiche une luminosité de 251 cd/m2.
Forcément, s’agissant d’un modèle OLED, les noirs sont irréprochables : les pixels sont totalement éteints. Il n’y a aucune fuite de lumière à déplorer et le taux de contraste est excellent. Nous l’avons mesuré à 251 000.
La progressivité
Lors du test de progressivité, nous mesurons d’une part le gamma et d’autre part la directivité. Le premier permet de relever le niveau de lumière émis par l’écran en fonction du niveau de pilotage de la dalle. Le second correspond à cinq zones d’observation du téléviseur avec un angle qui varie de 45 degrés, ce qui correspond aux différentes positions d’observation du téléviseur. La courbe de gamma du Sony KD-65AF9 est parallèle à la courbe de référence, ce qui atteste de la fiabilité du signal en sortie.
Le téléviseur affiche aussi d’excellents résultats au test de directivité avec une luminosité qui passe de 251 cd/m2 au centre de l’image à 179 cd/m2 à droite et 178 cd/m2 à gauche.
La directivité
Pour le test de directivité, nous évaluons la dérive en couleur en fonction du point d’observation. Pour ce faire, la luminosité est réglée sur la valeur maximale et elle ne varie pas durant le test. Le balayage est réalisé sur plusieurs points avec des positions d’observation différentes.
L’OLED permet d’obtenir des noirs irréprochables, quel que soit l’angle de vision, et donc un excellent taux de contraste où que soit assis le téléspectateur. En revanche, la directivité est plus marquée au niveau des couleurs qui varient en fonction du point d’observation.
La colorimétrie
S’il s’est jusqu’à présent montré excellent dans tous nos tests, le Sony KD-65AF9 est légèrement en retrait quand on se penche sur la colorimétrie. Tout comme son petit frère le KD-55AF9, il fait un peu moins bien que le vieillissant KD55A1. Le KD-65AF9 couvre bien le triangle EBU de référence, gage d’une belle richesse des couleurs, mais il est à la peine dans les rouges et dans les bleus.
De plus, la dérive est marquée notamment dans le bleu. Globalement la colorimétrie reste très bonne d’autres modèles OLED tels que le Philips 65OLED803 font encore mieux.
L’uniformité
Le Sony KD-55AF9 ne nous avait pas vraiment impressionnés par l’uniformité de sa dalle, et son grand frère ne fait pas mieux. La perte de lumière est de 36 % entre les zones les plus et moins lumineuses. Le niveau le plus faible relevé n’excède pas 109 cd/m2, dans le coin inférieur droit de la dalle. Le blanc le plus élevé se situe quant à lui juste en dessous du centre, et s’établit à 170 cd/m2.
Enfin, l’écart d’uniformité de chrominance est là aussi décevant, avec un Delta U’V’ de 0,0085.
Conclusion
Si à vos yeux (ou plutôt vos oreilles), le son a autant d’importance que l’image, surtout avec du contenu grand spectacle, le Sony KD-65AF9 est fait pour vous. À l’instar du Philips 65OLED903, il permet de s’affranchir d’une barre son et peut même s’intégrer dans un système multicanal, puisqu’il remplace alors l’enceinte centrale. La qualité des images est également au rendez-vous, même si la colorimétrie et l’uniformité de la dalle de 65 pouces restent perfectibles.