Test Labo

Test Labo du Samsung 65Q900R : la 8K servie par une excellente dalle QLED

12 novembre 2018
Par Pierre Blanc, Driss Abdi
Test Labo du Samsung 65Q900R : la 8K servie par une excellente dalle QLED

La 4K UHD est désormais bien installée avec des modèles proposés à tous les niveaux de prix. L’occasion pour Samsung de passer la vitesse supérieure et de commercialiser le tout premier téléviseur 8K du marché. La qualité d’image s’en trouve-t-elle améliorée ? Et quid du contenu 8K quand celui en 4K est encore rare ?

En résumé

Note LABOFNAC

Avec la nouvelle gamme Q900, Samsung fait passer ses QLED à l’ère de la 8K. Et en l’absence de contenu compatible, le constructeur propose un système d’upscaling qui permettra de profiter de la qualité d’image impressionnante de ce téléviseur. Luminosité très élevée, couleurs d’une extrême richesse et contraste digne de la technologie OLED sont quelques-uns des points forts de ce 65Q900R. Pour ne rien gâcher, celui-ci s’accompagne d’une interface parmi les plus réussies aujourd’hui et seul le design un peu plus industriel que le reste de la gamme QLED peut éventuellement laisser l’utilisateur sur sa faim. Voici donc un téléviseur haut de gamme très performant et d’ores et déjà prêt pour la 8K UHD.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Le taux de contraste digne d’un téléviseur OLED
  • La richesse des couleurs
  • Le boitier One Connect avec son unique câble
  • Le système Tizen
Les moins
  • Pas de miracle avec les sources en basse définition
  • Le design plus massif que le reste de la gamme QLED

Détail des sous notes

Contraste
Le contraste d'un écran est sa capacité à afficher des images très sombres et très lumineuses. On parle de taux de contraste (le rapport d'intensité lumineuse entre le point le plus blanc et le point le plus noir).
Progressivité
Ceci est la mesure des dégradés. Chaque niveau de gris ne doit ni être trop clair, ni trop sombre.
Couleur
Nous mesurons la fidélité de la couleur. Plus la note est haute, plus les couleurs sont proches de la réalité
Directivité
Être capable de regarder l'écran quelque soit la position du spectateur (garder la même qualité d'image de face comme sur les côtés)
Uniformité
Une image de même qualité, couleur, luminance sur toute la surface de la dalle

Notre test détaillé

L’ergonomie et le design

Samsung avait fait sensation lors du dernier salon de l’IFA à Berlin. À l’instar de ses concurrents, le constructeur coréen présentait lui aussi un téléviseur 8K. Ou plutôt des téléviseurs, répartis en une gamme allant de 65 à 85 pouces. Et comme si ce n’était pas suffisant, Samsung annonçait carrément une commercialisation au mois d’octobre à des prix relativement abordables, à partir de 4990 euros pour le 65 pouces. C’est ce dernier modèle qui est arrivé au Labo.

Samsung QE65Q900R

© Samsung

Un gros bébé dont le design emprunte le cadre du Samsung Frame et qui permet de dissimuler son épaisseur. En effet, contrairement aux autres modèles 4K UHD de la gamme QLED, ce 65Q900R est relativement épais.

Samsung QE65Q900R

© Samsung

Fini également le pied unique. Il est remplacé par deux pieds qui peuvent paraître moins raffinés. Ceux-ci peuvent être placés soit pratiquement aux extrémités du téléviseur, soit plus près du centre grâce à un système de fixation intégré au dos du téléviseur. Cela permet de poser ce dernier sur pratiquement n’importe quel meuble, à condition qu’il soit suffisamment profond.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

La solution One Connect sous forme de boîtier déporté pour la connectique est à notre sens l’un des points forts des téléviseurs haut de gamme de Samsung. Il regroupe toute la connectique et peut être placé à l’écart du téléviseur. Et comme les derniers QLED, un seul et unique câble de 5 mètres fait transiter à la fois les signaux audio/vidéo et l’alimentation électrique du téléviseur. Cela facilite grandement l’installation sur un mur, sans pour autant nécessiter de creuser une tranchée ou de placer une goulotte pour les câbles.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Le boitier One Connect regroupe quatre entrées HDMI 2.0, trois ports USB, dont deux 5V/0,5A et un 5V/1A, une sortie audio numérique optique, des prises antennes, un port Ethernet RJ45 et un connecteur CI+. Le téléviseur dispose en outre du Bluetooth et du Wi-Fi.

La télécommande est minimaliste et elle reprend la finition toute en aluminium de la génération 2017 de QLED (les modèles 2018 sont livrés avec un modèle en plastique noir). Elle permet d’accéder facilement à toutes les fonctionnalités du téléviseur et s’avère aisée à manipuler à l’aveugle.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Pas de changement par rapport aux téléviseurs QLED du côté de l’interface SmartHub du système d’exploitation Tizen, et on ne s’en plaindra pas tellement celle-ci est pratique et agréable. Elle s’affiche sous la forme d’un bandeau qui vient se superposer à la partie inférieure de l’image et qui donne accès à toutes les fonctionnalités du téléviseur en un clin d’œil. Simple à utiliser même pour un novice, elle permet même désormais de piloter des objets connectés divers et variés. Nous n’avons toutefois pas été en mesure de tester cette fonction.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Un mot enfin sur le mode Ambiant qui a fait ses débuts sur la gamme QLED 2018 et qu’on retrouve bien évidemment sur le Samsung 65Q900R. Transition toute trouvée pour vous parler du nouveau mode Ambiant. Celui-ci permet d’afficher du contenu sur le téléviseur lorsqu’il n’est pas utilisé. Une manière astucieuse de l’intégrer dans son intérieur plutôt que d’avoir un gros rectangle noir en plein milieu du salon.

Samsung QE65Q900R

© Samsung

Si le 65Q900R peut afficher une photo ou des informations (heure, météo, etc.), le plus impressionnant reste encore de le prendre en photo avec un smartphone pour lui indiquer l’arrière-plan. Le téléviseur peut alors afficher le même motif ou la même couleur afin de se fondre dans le décor tel un caméléon. Un bel effet, surtout si le mur à l’arrière du téléviseur est à motif ou en brique par exemple.

La gamme Q900R représente désormais le nec plus ultra du constructeur coréen. Toujours basée sur la technologie QLED qui lui permet de venir se frotter à l’OLED sans rougir, elle passe désormais à la 8K UHD, soit 7 680 x 4 320 pixels. Soit quatre fois plus de pixels que dans une image 4K UHD, et même 16 fois plus que dans une image Full HD. Cependant, si le contenu 4K UHD commence petit à petit à se développer, la 8K reste rare et limitée à des programmes de démonstration. 

Samsung QE65Q900R

© Samsung

Pour contourner le problème Samsung utilise un processeur Quantum 8K qui va adapter le contenu SD, HD, Full HD et UHD en 8K UHD. Cet upscaling ne se contente pas d’analyser l’image de façon structurelle et technique comme c’est la norme. Au lieu de cela, Samsung utilise les technologies actuelles telles que l’intelligence artificielle et le big data. En analysant des milliers d’images et en comparant la version en faible résolution avec une image de référence à 8K, le processeur Quantum 8K sait quel filtre appliquer pour un rendu censé être optimal.

Samsung QE65Q900R

© Samsung

Dans la pratique, le résultat est plutôt positif, mais, sans surprise, il dépend tout de même de la qualité de la source. Nous avons par exemple visionné plusieurs vidéos en local et streaming 480p, 720p, 1080p et en 4K. Pas de miracle en 480p, avec un crénelage apparent et un rendu plutôt grossier. Le saut qualitatif est évident dès qu’on passe à la source 720p, et le rendu est meilleur encore lorsque le fichier d’origine est en 4K UHD. Nous vous réservons par ailleurs un article plus détaillé sur l’upscaling  8K proposé par le téléviseur de Samsung.

Les contrastes

Nous avons procédé aux tests habituels sur le Q900R, à commencer par une mesure d’homogénéité pour évaluer le contraste du Samsung 65Q900R. Le niveau de lumière bat tous les records avec une valeur mesurée de 611 cd/m2. Il est donc supérieur au score affiché par le Samsung QE65Q8C, qui mettait déjà tout le monde d’accord avec ses 553 cd/m2. Et que dire des noirs qui descendent à la limite de notre sonde avec 0,006 cd/m2 (plus ce chiffre est proche de zéro et plus les noirs sont profonds) ? Samsung pousse la technologie QLED au maximum pour positionner le 65Q900R comme une alternative à l’OLED, l’extrême luminosité en plus.

Les fuites de lumière sont extrêmement bien gérées également avec 0,01 cd/m2 au dessus de notre cache, 0,006 cd/m2 à gauche, 0,005 à droite et enfin 0,008 cd/m2 en dessous.

 Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Le contraste est excellent et au niveau des téléviseurs OLED les plus performants, avec un rapport du blanc sur le noir de 101 833. Pour vous donner une idée, l’excellent Samsung QE65Q8C affichait une valeur de 4464. Conclusion, le 65Q900R affiche le meilleur contraste jamais vu sur un téléviseur autre qu’un OLED.

Contraste
9

La progressivité

La courbe de gamma est pratiquement linéaire et le Samsung 65Q900R affiche un signal en sortie fidèle à la source.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Nous effectuons aussi des mesures de directivité à partir de cinq zones d’observation avec un angle qui varie de 45 degrés pour simuler les différentes positions d’observation du téléviseur(assis en face, à droite et à gauche). Si la luminosité est très élevée au centre de la dalle (611 cd/m2), elle tombe néanmoins à 207 et 212 cd/m2 respectivement à gauche et à droite. Des valeurs qui restent suffisantes pour profiter d’une qualité d’image correcte.

Progressivité
7.9

La directivité

Le test de directivité nous permet d’évaluer la dérive des couleurs en fonction du point d’observation. Pour ce faire, la luminosité est réglée sur la valeur maximale pendant toute la durée du test. Le balayage est réalisé sur plusieurs points avec des positions d’observation différentes. 

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Comme nous l’avons vu plus haut, les noirs sont particulièrement profonds, avec une valeur relevée de 0,006 cd/m2 au centre de la dalle, et 0,023 cd/m2 aussi bien à droite qu’à gauche. Le contraste (ratio du blanc sur le noir) est impressionnant où qu’on se trouve avec un taux de 101 833 dans l’axe, et aux alentours de 9000 à droite et à gauche. C’est excellent là encore.

Directivité
7.6

La colorimétrie

Samsung promet des couleurs d’une richesse sans pareille et on ne pourra pas dire le contraire. Les couleurs affichées par le 65Q900R dépassent très largement le triangle de référence EBU, en particulier dans le rouge. Et non content d’afficher une superbe palette de couleurs, le téléviseur limite également la dérive.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Couleur
8.1
Richesse des couleurs
9.3

L’uniformité

On le répète à longueur de tests, plus la dalle des téléviseurs est grande, plus la gestion de l’uniformité des images est compliquée, à de rares exceptions près. Et d’exception il s’agit encore ici, puisque le 65Q900R qui affiche un écart d’uniformité de luminance de seulement 27 %. En revanche, c’est plus moyen en matière d’uniformité des couleurs. Nous avons relevé un Delta U’V’ de 0,0066.

Samsung QE65Q900R

© LaboFnac

Enfin, la luminosité est au plus fort en plein centre de la dalle avec une valeur relevée de 462 cd/m2 quand le minimum est atteint en haut à droite. Cependant, avec 343 cd/m2, le Samsung 65Q900R fait encore mieux que la plupart des téléviseurs LCD aujourd’hui.

Conclusion

Note LABOFNAC

Avec la nouvelle gamme Q900, Samsung fait passer ses QLED à l’ère de la 8K. Et en l’absence de contenu compatible, le constructeur propose un système d’upscaling qui permettra de profiter de la qualité d’image impressionnante de ce téléviseur. Luminosité très élevée, couleurs d’une extrême richesse et contraste digne de la technologie OLED sont quelques-uns des points forts de ce 65Q900R. Pour ne rien gâcher, celui-ci s’accompagne d’une interface parmi les plus réussies aujourd’hui et seul le design un peu plus industriel que le reste de la gamme QLED peut éventuellement laisser l’utilisateur sur sa faim. Voici donc un téléviseur haut de gamme très performant et d’ores et déjà prêt pour la 8K UHD.

Note technique

Détail des sous notes

Contraste
Progressivité
Couleur
Directivité
Uniformité
Article rédigé par
Pierre Blanc
Pierre Blanc
Responsable des tests TV et écrans
Driss Abdi
Driss Abdi
Journaliste
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