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Test d’Assassin’s Creed Odyssey : L’irrésistible ascension

04 octobre 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test d'Assassin's Creed Odyssey : L'irrésistible ascension

En résumé

Avec cette nouvelle odyssée, Assassin’s Creed franchit encore un cap vers un idéal qui n’est définitivement pas pour nous déplaire. Palpitant, même lorsqu’on se contente de graviter autour des enjeux les plus consistants, le titre trouve encore dans sa thématique de la chasse à l’homme une manière supplémentaire de nous retenir dans son univers.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Les charmes et les tumultes de la Grèce antique
  • Un mode « exploration » moins dirigiste et bienvenu
  • Le système d'affaiblissement des dirigeants, très cohérent
  • La galerie des mercenaires à identifier façon L'Ombre du Mordor
  • L'immense jeu de piste lié à la traque des membres du culte
  • Enfin un premier rôle féminin par l'intermédiaire de Kassandra
  • Les recrutements entièrement libres pour le navire
  • Une multiplicité de fins différentes pour une durée de vie gargantuesque
Les moins
  • Une majorité d'emprunts à l'épisode Origins
  • Des chargements toujours agaçants lors des déplacements rapides

Notre test détaillé

Encore sous le choc du dépaysement brûlant consécutif au voyage en Egypte délivré par l’épisode Origins, nous embarquons déjà pour une nouvelle épopée, impatients de renouer avec une série galvanisée par son dernier succès. Et c’est avec une rage toute spartiate qu’Assassin’s Creed Odyssey convoque les tumultes de la Grèce antique pour redéfinir les nouveaux contours de la série.
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)

Comment se résoudre à chasser les souvenirs laissés par l’Égypte ptolémaïque d’Assassin’s Creed Origins pour se convaincre qu’ils font déjà partie du passé ? Bien décidé à placer la barre encore plus haut, Assassin’s Creed Odyssey s’approprie cette fois les charmes authentiques de la Grèce antique dans un but précis : nous offrir un heureux et long voyage que même le vénérable Ulysse n’aurait pas renié. Un périple propice aux mythes et peuplé de figures mythiques dont l’histoire se mêlera intimement à celle de Kassandra ou d’Alexios, selon votre choix de départ. Au-delà de l’importance que représente cette décision, première d’une longue série, on saluera le fait que la franchise daigne enfin mettre en avant un premier rôle féminin. N’ayant rien à envier à son frère de sang en termes de prestance à l’écran, l’héroïne devra tenter de trouver des réponses aux questions qui entourent le drame de son passé pour peut-être graver son nom dans la légende.

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Tour operator en Grèce

Un autre choix intéressant propre à cet épisode réside dans la possibilité d’opter soit pour un mode « guidé » traditionnel, soit pour un mode « exploration » moins dirigiste que l’on ne saura que trop vous recommander. Le soft semble en effet clairement avoir été pensé pour cette approche moins linéaire qui nous invite à recouper les informations obtenues afin d’identifier l’emplacement de nos objectifs à travers l’immensité du monde. Sachant que le voyage reste de toute façon largement balisé, dans le sens où les facultés de détection de l’aigle Ikaros nous mâchent incroyablement le travail, il n’y a aucune raison de bouder cette nouveauté qui témoigne d’une envie d’aller vers une expérience moins assistée. Car, à l’instar de son prédécesseur, Assassin’s Creed Odyssey vaut en premier lieu pour la générosité de son contenu annexe, tout étant fait pour nous dérouter constamment de notre intention première en nous poussant à vagabonder au hasard des mystères que nous réserve ce nouveau terrain de jeu.

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Choix et recrutements

S’il ne se prive pas de multiplier les emprunts à Origins, ce nouveau volet s’efforce pourtant bel et bien de se démarquer à sa manière, en intégrant notamment un système de choix qui trahit la volonté des concepteurs d’accentuer l’impact de la narration sur l’ensemble de l’aventure. Bien que cet élément mériterait encore des approfondissements, ses conséquences se ressentent tout de même en orientant le dénouement des quêtes de façons diverses. À terme, certaines décisions capitales orientent l’arc narratif principal vers neuf finalités différentes. D’une manière générale, tout est fait pour nous permettre de personnaliser notre expérience de jeu en nous autorisant par exemple à recruter librement n’importe quel individu ennemi pour le convaincre de rejoindre nos rangs. Aux commandes d’un navire, notre protagoniste doit en effet renforcer ses effectifs en dérobant des lieutenants à l’ennemi. Concrètement, il suffit d’assommer la personne de son choix pour l’incorporer à notre équipage, ce qui a aussi pour effet d’affaiblir le potentiel militaire de la région dans laquelle ce soldat était déployé.

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De la suite dans les idées

On touche là à un aspect fondamental de cet opus qui s’articule largement autour du rapport de forces entre Sparte et Athènes. Débouchant régulièrement sur des batailles auxquelles le joueur peut prendre part, cette idée impressionne surtout en nous autorisant à orienter en amont le sens du conflit. Bien que les manœuvres que cette approche implique soient facultatives, le fait de pouvoir affaiblir les dirigeants des différentes provinces en brûlant leurs ravitaillements pour les forcer à quitter leur Q.G. et les neutraliser plus facilement légitime finalement toutes ces quêtes optionnelles. Parce qu’elles ont une utilité logique dans la trame globale du jeu, elles perdent ce caractère insignifiant qui les auraient rendues peu motivantes aux yeux du joueur. C’est précisément cette cohérence globale qui fascine le plus dans Assassin’s Creed Odyssey, davantage encore que cette direction artistique grandiose propice aux clichés les plus fous.

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L’ombre du mercenaire

En tirant un trait sur l’anonymat des mercenaires envoyés pour nous tuer à chaque fois que l’on commet des actes répréhensibles, le titre reprend à son compte l’un des éléments les plus pertinents du Seigneur des Anneaux : L’Ombre du Mordor. Le fait de pouvoir identifier ces guerriers d’élite qui nous prennent en chasse sans répit en leur associant un nom et un visage n’a de cesse de nous inciter à passer du statut de proie à celle de chasseur. Sachant que ces tueurs sont de plus en plus nombreux à nous traquer à mesure que nos actions ont des retentissements autour de nous, il est indispensable de les neutraliser. On peut alors soit les affronter directement pour les rayer de la liste des mercenaires déjà identifiés, soit payer toutes les primes que les commanditaires ont mis sur notre tête, ou encore se faire oublier, tout simplement…

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Dans le même ordre d’idées, Assassin’s Creed Odyssey nous invite – à partir d’un certain point du jeu – à démasquer, débusquer et éliminer les membres d’un culte pour annihiler une société secrète qui cherche à contrôler le monde. Dans les faits, cela donne lieu à un jeu de piste passionnant qui nous conduit vers des cibles de plus en plus haut gradées sur l’échelle du pouvoir. Quelle que soit la manière dont on l’aborde, le titre s’appuie ainsi sur une structure résolument flexible pour permettre à chacun d’entre nous de se focaliser sur le type d’objectifs qui le motive le plus sans chercher à le pénaliser. Une approche rafraîchissante qui se retrouve jusque dans le développement des compétences d’assassin, d’archer ou de guerrier qui contribue là encore à faire de chaque partie une expérience unique.

Conclusion

Avec cette nouvelle odyssée, Assassin’s Creed franchit encore un cap vers un idéal qui n’est définitivement pas pour nous déplaire. Palpitant, même lorsqu’on se contente de graviter autour des enjeux les plus consistants, le titre trouve encore dans sa thématique de la chasse à l’homme une manière supplémentaire de nous retenir dans son univers.

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