
En juillet 2025, le catalogue Netflix se renouvelle et plusieurs films majeurs tirent leur révérence. De la trilogie « Retour vers le futur » au monumental « Oppenheimer », découvrez notre sélection de la « dernière chance » à rattraper d’urgence avant qu’il ne soit trop tard.
L’été est souvent synonyme de rattrapage. Ce mois-ci, Netflix vous donne une dernière occasion de voir ou revoir des œuvres incontournables qui s’apprêtent à quitter la plateforme. Palme d’Or, comédie culte, blockbuster oscarisé ou monument de la pop culture… Voici les dix films à ne pas laisser filer en juillet.
Titane, Julia Ducournau (jusqu’au 11 juillet)
Palme d’or à Cannes en 2021, Titane est un choc. Porté par le duo magnétique Agathe Rousselle–Vincent Lindon, le film de Julia Ducournau orchestre une sidérante métamorphose, fusionnant body-horror et drame filial dans un ballet de chair et de métal.
Le film ne se contente pas de questionner l’identité : il la fait voler en éclats pour la réinventer, dynamitant au passage les notions de genre, de corps et de filiation. Il explore ainsi comment l’amour peut se loger jusque dans les interstices de la monstruosité. Une expérience sensorielle puissante, dont la poésie brute marque la rétine au fer rouge.
Rencontre avec Joe Black, Martin Brest (jusqu’au 15 juillet)
Plutôt que de prendre une vie, la Mort décide de la goûter. Tel est le pari fou de Rencontre avec Joe Black de Martin Brest, où la Grande Faucheuse, sous les traits d’un Brad Pitt candide et énigmatique, passe un accord avec sa prochaine victime. En sursis, un magnat des médias (Anthony Hopkins, impérial) doit lui servir de guide dans notre monde. S’engage alors une fable métaphysique ample et soignée sur les passions humaines, le temps qui reste et l’amour comme ultime découverte.
Le temps d’un week-end, Martin Brest (jusqu’au 15 juillet)
Et parce qu’un Martin Brest peut en cacher un autre, on retrouve le réalisateur dans un tout autre registre pour le film qui valut enfin à Al Pacino son unique Oscar. Dans ce remake inspiré du classique de Dino Risi, Parfum de femme, l’acteur livre une composition magistrale en lieutenant-colonel à la retraite, aveugle et tempétueux. Le temps d’un week-end, il entraîne sous son aile un jeune étudiant fauché (Chris O’Donnell) pour une folle escapade new-yorkaise. Un duo magnifique, rythmé par des tirades explosives et une inoubliable scène de tango.
Trilogie Retour vers le futur, Robert Zemeckis (jusqu’au 15 juillet)
Nom de Zeus ! C’est un pilier de la pop culture qui s’apprête à disparaître de la plateforme au N rouge. Chef-d’œuvre d’horlogerie scénaristique signé Robert Zemeckis et produit par Steven Spielberg, la trilogie Retour vers le futur, c’est bien sûr l’odyssée culte de Marty McFly (Michael J. Fox) et Doc Brown (Christopher Lloyd).
À bord de leur mythique DeLorean, le duo nous embarque dans un voyage fou à travers le temps, des années 1950 au Far West, avec une escale mémorable en 2015. Un cocktail millimétré de science-fiction, d’aventure et d’humour qui reste encore, 40 ans plus tard, un pur régal.
Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, d’Alain Chabat (jusqu’au 16 juillet)
Est-il encore necessaire de présenter cette Mission Cléopâtre ? Coup de génie d’Alain Chabat, ce film se veut bien plus qu’une adaptation : c’est une réinvention pop, truffée de gags absurdes et de trouvailles anachroniques. Porté par un casting en état de grâce – Jamel Debbouze en tête, une Monica Bellucci souveraine et Édouard Baer le temps d’un monologue d’anthologie –, cette relecture tout en espièglerie est une fête de chaque instant.
Une potion magique anti-morosité, dont les répliques sont devenues un véritable trésor national… On aime trop beaucoup ça !
Oppenheimer, Christopher Nolan (jusqu’au 20 juillet)
Triomphe absolu des Oscars, Oppenheimer de Christopher Nolan est une fresque monumentale sur l’homme qui a donné à l’humanité le pouvoir de s’autodétruire.
Tissant avec une maestria folle plusieurs temporalités, le film se déploie comme une implacable réaction en chaîne, mêlant l’épopée scientifique du projet Manhattan au huis clos paranoïaque des auditions politiques. Face à un Cillian Murphy totalement habité, Robert Downey Jr. est exceptionnel en adversaire acharné. Un biopic spectaculaire et cérébral, qui laisse une trace indélébile.
Shaolin Soccer, Stephen Chow (jusqu’au 23 juillet)
Comment populariser le kung-fu auprès des masses ? En l’associant à l’autre sport le plus populaire au monde : le football. Sur ce postulat génial, Stephen Chow dynamite la comédie hongkongaise en bâtissant un maelstrom de gags visuels et de références loufoques.
En résulte une comédie d’action unique, croisement improbable entre Olive et Tom pour la dramaturgie et Dragon Ball Z pour les chorégraphies martiales. Ce Shaolin Soccer est un film d’une générosité folle qui pulvérise les lois de la physique au profit d’un spectacle total, aussi hilarant qu’inventif.
Effacer l’historique, Benoît Delépine et Gustave Kervern (jusqu’au 23 juillet)
Dans notre monde hyperconnecté, trois voisins en galère décident de partir en guerre contre les géants du Web. Le duo Delépine–Kervern trouve ici un terrain de jeu idéal pour sa verve sociale. Avec leur regard à la fois tendre et féroce, ils filment les déboires d’un touchant trio de « bras cassés » (Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero).
Récompensé par un Ours d’Argent à Berlin, Effacer l’historique transforme l’angoisse numérique en une satire hilarante et, au fond, terriblement humaine.
Mr Wolff, Gavin O’Connor (jusqu’au 24 juillet)
Expert-comptable autiste le jour, tueur à gages implacable la nuit : c’est sur la base de cette dualité inédite que Gavin O’Connor a choisi de dérouler ce thriller virtuose autour d’un Ben Affleck à l’expression marmoréenne.
Loin du simple film d’action, prenant les clichés du genre à rebours, Mr Wolff se déploie comme un puzzle narratif complexe où les scènes de combat sont menées avec la précision méthodique d’un audit financier. Le portrait fascinant d’un personnage hors norme, doublé d’un redoutable jeu de pistes.
The Suicide Squad, James Gunn (jusqu’au 27 juillet)
Le cahier des charges tenait en une ligne : carte blanche. Il n’en fallait pas plus à James Gunn pour se lancer dans une œuvre-somme de son cinéma : un carnage délicieusement régressif et virtuose. Son Suicide Squad est un grand huit de violence grand-guignolesque, orchestré avec un plaisir de sale gosse particulièrement communicatif. Mais derrière ce déchainement tout feu tout flamme, le film s’offre le luxe d’avoir une âme, s’attachant à une galerie de supervilains magnifiquement ratés, du charismatique Bloodsport (Idris Elba) au pathétique Polka-Dot Man, en passant par une Harley Quinn (Margot Robbie) plus explosive que jamais.