En juillet 2025, Netflix convoque le frisson de l’épouvante, l’intelligence d’un thriller paranoïaque, le souffle d’un biopic oscarisé ou encore le charme d’une romance parisienne. Un programme dense et exigeant.
Au programme ce mois-ci des nouveaux films à regarder en streaming sur Netflix : la solitude monumentale d’un New York rendu à la nature, la voix de Churchill défiant l’histoire dans les couloirs du pouvoir, le venin d’un thriller juridique signé Pollack, l’effroi millimétré orchestré par James Wan ou encore la tension d’un procès qui a divisé la France des années 1970.
1er juillet : Mauvaises herbes, Kheiron
Pour son deuxième film, Kheiron joue les funambules le long d’un fil tendu entre le rire et l’émotion à fleur de peau. Il y campe Waël, petit escroc au grand cœur qui vit de combines avec sa mère adoptive, Monique (Catherine Deneuve). Contraint par un ami (André Dussollier) de jouer les mentors pour une poignée d’ados en difficulté, il va devoir puiser dans son propre passé pour trouver les mots justes.
S’inspirant de son histoire personnelle, Kheiron fait de ces Mauvaises herbes une comédie sensible qui évite les clichés sur la banlieue pour se concentrer sur la puissance de la transmission et le droit à la seconde chance.
1er juillet : Split, M. Night Shyamalan
Dans Split, M. Night Shyamalan orchestre un duel à couper le souffle. D’un côté, trois adolescentes séquestrées, menées par une formidable Anya Taylor-Joy, plus coriace qu’il n’y paraît. De l’autre, leur ravisseur : un James McAvoy exceptionnel donnant corps et esprit à 23 personnalités différentes. Une performance ahurissante de maîtrise physique et vocale !
Loin du simple thriller, le film est un numéro de haute voltige psychologique, un huis clos anxiogène qui vient culminer dans un double coup de théâtre : l’apparition d’une surhumaine et vingt-quatrième personnalité, ainsi qu’une scène finale qui vient rattacher le film à l’un des précédents chefs-d’œuvre du cinéaste. Brillant.
2 juillet : Conjuring : les dossiers Warren & Le cas Enfield, James Wan
Quand James Wan, architecte moderne de l’épouvante, s’empare des dossiers des démonologues Ed et Lorraine Warren, il ne se contente pas de les adapter : il en tire la matière brute pour ciseler un monument d’épouvante moderne.
Tiré d’une histoire vraie, Conjuring : les dossiers Warren est une leçon de peur « classique », un retour aux sources où la suggestion et une science du cadre diabolique priment sur l’esbroufe. La caméra transforme ainsi chaque recoin d’ombre en menace potentielle.
Une science de l’effroi qu’il décline avec la même maîtrise dans Conjuring 2 : le cas Enfield, délocalisant la peur dans le nord de Londres pour une autre affaire célèbre du couple Warren. Deux pièces maîtresses au charme délicieusement rétro.
5 juillet : Forrest Gump, Robert Zemeckis
Il a couru pour l’Amérique, inspiré une chanson à John Lennon et serré la main de trois présidents sans jamais vraiment le vouloir. Trente ans après sa sortie, Forrest Gump reste une œuvre profondément ancrée dans la mémoire collective, traversant les générations avec la même grâce. Robert Zemeckis y orchestre une fresque américaine du 20e siècle à travers le regard d’un homme simple, entremêlant son destin à la grande histoire. Une fable humaniste portée par un Tom Hanks au sommet.
Le réalisateur de Retour vers le futur – qui quitte la plateforme Netflix ce mois-ci -, signe là un chef-d’œuvre de narration et d’effets visuels qui continue de nous rappeler que la vie, décidément, c’est comme une boîte de chocolats.
9 juillet : Mon inconnue, Hugo Gélin
Et si, du jour au lendemain, la femme de votre vie devenait une parfaite inconnue ? Hugo Gélin s’empare de cette idée vertigineuse pour signer avec Mon inconnue une comédie romantique française très réussie. Raphaël (François Civil), un auteur à succès, se réveille dans une dimension où il n’a jamais percé et où Olivia (Joséphine Japy), désormais pianiste star, ne l’a jamais rencontré.
Porté par l’alchimie du duo principal, le film est une relecture pétillante et pleine de charme du high-concept movie à l’américaine – façon Un jour sans fin –, mais avec une sensibilité bien française.
14 juillet : Je suis une légende, Francis Lawrence
Seul. C’est le premier mot qui vient à l’esprit devant la performance habitée de Will Smith, ultime survivant d’un monde dévasté. Le jour, le virologue Robert Neville arpente un New York rendu au silence et à la nature, accompagné de son chien Sam. La nuit, il se barricade contre les « Infectés », créatures sanguinaires qu’une pandémie a métamorphosées.
Adapté du roman éponyme de Richard Matheson, Je suis une légende de Francis Lawrence réussit ce pari rare : marier le grand spectacle postapocalyptique à une poignante chronique de la solitude : les images d’une mégalopole fantomatique sont devenues iconiques. Un survival intense doublé d’une réflexion sur la monstruosité et ce qui fonde notre humanité.
16 juillet : Les Heures sombres, Joe Wright
Oubliez Gary Oldman, vous ne verrez que Winston Churchill. Dans ce biopic fiévreux, Joe Wright se concentre sur les quelques jours de mai 1940 où le Premier ministre britannique, fraîchement nommé et rejeté par son propre camp, dut décider du sort du monde face à l’avancée nazie.
Bien plus qu’une reconstitution, Les Heures sombres est un thriller politique en huis clos, un duel de mots et de convictions dans les couloirs feutrés du pouvoir. Filmé avec une caméra virtuose qui traque son personnage dans des souterrains éclairés au néon, le film capture l’essence d’un homme face à l’histoire.
17 juillet : La Firme, Sydney Pollack
Jeune avocat idéaliste, voiture de luxe, maison de rêve… Tom Cruise, alias Mitch McDeere, pense avoir décroché le job parfait. Il a surtout mis le doigt dans un engrenage mortel. La Firme est l’archétype du grand thriller paranoïaque des années 1990, quand Hollywood produisait encore des drames à grand budget.
Orchestré avec une précision implacable par Sydney Pollack, le film est une mécanique de tension haletante, portée par un casting cinq étoiles où brillent Gene Hackman en mentor ambigu et une Holly Hunter explosive, nommée à l’Oscar pour son rôle. Imparable.
27 juillet : Le Procès Goldman, Cédric Kahn
Point de musique ni d’effets. Juste la fureur des mots et la tension d’un tribunal transformé en arène. Avec Le Procès Goldman, Cédric Kahn reconstitue le second procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche (et demi-frère aîné de Jean-Jacques), accusé de plusieurs braquages, dont l’un a entraîné la mort de deux pharmaciennes.
Filmé au plus près des visages, le long-métrage est un bras de fer idéologique et rhétorique, porté par la performance incandescente d’Arieh Worthalter (César du meilleur acteur). Un cinéma politique et viscéral, qui vous saisit pour ne plus vous lâcher.
29 juillet : Le Voyage du Dr Dolittle, Stephen Gaghan
Après Rex Harrison et Eddie Murphy, c’est au tour de Robert Downey Jr. de revêtir la redingote du plus célèbre des vétérinaires. Reclus dans son manoir depuis la mort de sa femme, l’excentrique Dr Dolittle doit reprendre du service lorsque la reine Victoria tombe gravement malade. Le voilà embarqué, face à la caméra de Stephen Gaghan, pour une quête périlleuse sur une île mythique, flanqué d’un jeune apprenti et de sa ménagerie d’amis. Un gorille anxieux, un duo d’ours polaire et d’autruche chamailleurs… Autant de créatures loufoques qui prennent vie, portées par les voix cinq étoiles d’Emma Thompson, Rami Malek ou Tom Holland. Un grand spectacle d’aventure fantastique et familiale.
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