
Chaque mois, Netflix fait place nette. En ce mois de juin 2025, plusieurs films estampillés « dernière chance » s’apprêtent à tirer leur révérence. Blockbusters, relectures historiques ou récits d’anticipation : 10 longs-métrages à (re)découvrir avant qu’ils ne disparaissent de la plateforme.
Chaque mois, sur Netflix, alors que certains titres font leur entrée, d’autres disparaissent : ce sont les films de la « dernière chance ». En juin, nous avons sélectionné dix films qui s’apprêtent ainsi à quitter la scène : Blade Runner 2049, Spider-Man : No Way Home, Inglourious Basterds, Geostorm… Autant d’univers à explorer une dernière fois, avant leur ultime fondu au noir…
La Malédiction de la Dame Blanche, de Michael Chaves (jusqu’au 9 juin)
La Dame blanche, c’est un peu la cousine mexicaine de la Banshee irlandaise, deux femmes en souffrance… À ceci près que la première veut piquer vos enfants. Pourquoi ? Parce qu’elle a noyé les siens dans un accès de jalousie. Spin-off de l’univers Conjuring, La Dame blanche hante ici le Los Angeles des années 1970, affublée de son voile et de sa rancune.
Avec La Malédiction de la Dame blanche, Michael Chaves joue à fond la carte du conte horrifique : silhouettes voilées dans le couloir, apparitions au bord du lit, prières murmurées dans le noir. Sans être d’une originalité folle, l’idée d’ancrer cette légende dans un cadre social est plutôt bien vue. Une ghost story classique, mais pas dénuée de charme.
Geostorm, de Dean Devlin (jusqu’au 13 juin)
Tempêtes géantes, tornades synchronisées et satellites en roue libre : Geostorm de Dean Devlin coche toutes les cases du film-catastrophe high-tech. Gerard Butler y campe un ingénieur chargé de réparer un réseau de satellites censé réguler le climat, mais devenu incontrôlable. Simplement, derrière la faille technique se cache une intrigue de sabotage politique…
Un cocktail de SF parano et de grand spectacle météo, mêlant séquences spectaculaires et imbroglio technopolitique. Le film assume pleinement son goût pour l’action XXL, nous offrant une variation musclée sur les dérèglements à grande échelle
Spider-Man : No Way Home – version longue, de Jon Watts (jusqu’au 14 juin)
Le multivers s’emballe et les toiles s’entrelacent dans cette version étendue du Spider-Man : No Way Home de Jon Watts. Tom Holland reprend son rôle de Peter Parker, qui, après avoir vu son identité révélée au grand public, sollicite l’aide de Dr Strange (Benedict Cumberbatch) pour réparer les dégâts. Mais le sortilège tourne mal, ouvrant des failles vers d’autres univers. Résultat ? L’homme araignée assiste au retour fracassant de tous ses ennemis super-vilains que des deux « anciens » Spider-Men – Tobey Maguire (à jamais le premier) et Andrew Garfield –, réunis dans un ballet de punchlines et de bonds aériens.
Un blockbuster généreux, entre nostalgie et grand spectacle, qui tisse un hommage malin à deux décennies d’hommes-araignées au cinéma.
Terminator : Dark Fate, de Tim Miller (jusqu’au 14 juin)
Vingt-deux ans après avoir empêché le Jugement dernier, Sarah Connor (Linda Hamilton) doit à nouveau protéger Dani Ramos, une ouvrière mexicaine promise à un rôle clé dans la résistance humaine. Face au redoutable Rev-9, un nouveau Terminator, elle s’allie à Grace, une soldate augmentée, et au T-800 repenti (Arnold Schwarzenegger).
Sous la direction de Tim Miller (Deadpool), ce Terminator : Dark Fate est un savant cocktail de tension dramatique et de séquences d’action spectaculaires, insufflant un nouveau souffle salvateur à la franchise culte.
Mortal Engines, de Christian Rivers (jusqu’au 15 juin)
Dans le futur post-apocalyptique de Mortal Engines, les villes sont montées sur roues et se dévorent entre elles. Londres, gigantesque cité prédatrice, traque les plus petites cités nomades pour s’approprier leurs ressources. Au cœur de cette dystopie steampunk et alors que tout les oppose, Hester Shaw, une dangereuse fugitive, et Tom Natsworthy, jeune apprenti historien, se retrouvent à faire alliance afin de contrecarrer les plans de Thaddeus Valentine (Hugo Weaving), un archéologue aux ambitions dévastatrices.
Réalisé par Christian Rivers et produit/coécrit par Peter Jackson, ce blockbuster rétrofuturiste transpose la loi de la jungle dans un monde urbain ravagé, où les villes ont les dents sacrément longues.
Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino (jusqu’au 15 juin)
Dialogues ciselés, punchlines acérées, violence stylisée et humour aussi noir que jubilatoire… Inglourious Basterds, c’est du Tarantino dans le texte. Avec son accent des Appalaches à couper au couteau (en VO), Brad Pitt y campe le lieutenant Aldo Raine, leader rustique d’un commando de soldats juifs américains farouchement déterminés à « scalper du nazi » ! En parallèle, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent), seule rescapée d’un massacre signé Hans Landa (Christoph Waltz, glaçant !), a pris le nom d’Emmanuelle Mimieux et prépare sa vengeance depuis une salle de cinéma parisienne. Les deux récits finiront par se rejoindre pour s’embraser ensemble lors d’une projection hautement inflammable. Quand le cinéma devient une arme de destruction massive anti-nazis.
Le Dernier Voyage du Demeter, d’André Øvredal (jusqu’au 22 juin)
Dans ce thriller gothique, André Øvredal (déjà coupable du terrifiant The Jane Doe Identity) adapte le célèbre « journal de bord » du Demeter, un chapitre clé du Dracula de Bram Stoker. À bord de ce cargo parti de Transylvanie pour Londres, l’équipage découvre peu à peu la présence d’un passager nocturne aux intentions mortelles.
Loin du vampire aristocratique, ce Dracula bestial, incarné par Javier Botet, transforme ce Dernier Voyage du Demeter en un véritable cauchemar maritime. Et ce huis clos sur les flots de se resserrer comme une étreinte glacée, à mesure que l’équipage sombre dans l’effroi. Le bois qui grince et la peur qui s’insinue dans les entrailles du navire, cerné par la brume et l’invisible… jusqu’à l’issue inévitable.
Échec et mort, de Bruce Malmuth (jusqu’au 27 juin)
Après avoir dirigé un Stallone barbu dans Les Faucons de la nuit, le réalisateur Bruce Malmuth confie à Steven Seagal, la queue de cheval impeccable, le premier rôle de cet Échec et mort. Dans ce polar musclé, Seagal est Mason Storm, un flic intègre laissé pour mort après avoir surpris un deal entre un mafieux et un haut fonctionnaire. Plongé dans le coma pendant sept ans, il se réveille plus zen que jamais… mais la vengeance au bout des doigts. Bastons sèches et punchlines zen : Échec et mort reste un sommet de cinéma bis, un concentré d’action nineties où la justice ne discute pas, elle frappe.
Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve (jusqu’au 30 juin)
Chef-d’œuvre aussi mélancolique que visionnaire, Blade Runner compte parmi les maîtres étalons du cinéma de SF. On pensait le film de Ridley Scott intouchable, enveloppé depuis 35 ans d’une aura sacrée inviolable. Et pourtant, c’est avec une envie follement audacieuse mais respectueuse que Denis Villeneuve a choisi de relever le défi. Et bien lui en a pris ! Plus qu’un hommage, Blade Runner 2049 prolonge le mythe ! Ryan Gosling y incarne K, blade runner en quête de vérité, de sens… et peut-être d’âme. Au bout du chemin, une rencontre : Rick Deckard. Le retour d’Harrison Ford, tout en gravité fatiguée, donne à ce futur désolé une résonance poignante.
Entre lumières rasantes, silences habités et lente montée de l’étrange, Villeneuve signe un polar SF à la fois cérébral et sensoriel, aux décors époustouflants dans lesquels vous adorerez vous perdre.
Menteur menteur, de Tom Shadyac (jusqu’au 30 juin)
Et si Jim Carrey, alias Fletcher Reede, était incapable de mentir pendant 24 heures ? C’est le pitch simple mais redoutablement efficace de cette comédie culte des années 1990 signée Tom Shadyac. Menteur, menteur – Liar, liar en anglais, jeu de mot malin autour de la proximité phonétique avec « Lawyer » (« avocat ») – met en scène un défenseur de la loi grande gueule et de mauvaise foi qui se retrouve contraint de dire toute la vérité, rien que la vérité.
Entre gags en cascade et grimaces en rafale, Carrey se révèle ici au sommet de son art, burlesque et cabotin. Sous les dérapages verbaux, une vraie mécanique de comédie et une jolie fable sur la famille, la sincérité… et les ravages de l’honnêteté.