Le top des nouveautés d’août Romans

Tant mieux – Amélie Nothomb (Albin Michel)

Rituel désormais bien établi, chaque mois d’août voit paraître un nouveau roman d’Amélie Nothomb. Avec Tant mieux, l’autrice de Premier sang ou encore de Frappe-toi le cœur continue de surprendre. Cette fois, elle nous propose un récit acide et lumineux autour d’une rencontre improbable entre deux solitudes prêtes à en découdre avec le monde. Derrière son titre faussement léger, le roman cache une réflexion sur la joie en milieu hostile et sur les décisions qui changent une vie. Fidèle à sa veine minimaliste, Amélie Nothomb livre un texte percutant, drôle et élégant. Un cru particulièrement réussi.

Finistère – Anne Berest (Albin Michel)

Après le succès retentissant de La Carte postale, Anne Berest revient avec Finistère, un roman d’atmosphère au charme magnétique. L’histoire explore la trans-généalogie, l’héritage du passé, dans une incroyable danse de l’histoire dans la grande Histoire. Comme toujours chez Berest, l’émotion affleure à chaque page, portée par une langue sensible et affûtée. Finistère explore la frontière entre l’attente, la reconstruction et le retour à soi. Un roman puissant, qui ne laisse pas indifférent.

Les derniers jours de l’apesanteur – Fabrice Caro (Gallimard)

On ne présente plus Fabrice Caro, alias Fabcaro, passé maître dans l’art de l’absurde tendre avec Le Discours ou Broadway. Dans Les derniers jours de l’apesanteur, il réussit à nouveau un tour de force : nous faire rire avec un sujet sensible, qui parle à tous : l’adolescence, et son cortège d’illusions. À la manière de ses précédents romans, Caro tisse une chronique faussement anodine teintée d’une ironie douce qui fait mouche. Un roman flottant, drôle, délicatement mélancolique — bref, un Caro dans toute sa splendeur.

Où les étoiles tombent – Cédric Sapin-Defour (Stock)

Après Son odeur après la pluie, ode bouleversante à son chien, Cédric Sapin-Defour continue de creuser l’intime avec Où les étoiles tombent. Ici, la montagne n’est plus seulement décor : elle devient personnage, mémoire, silence. L’auteur, alpiniste autant qu’écrivain, construit une narration à la fois simple et puissante autour d’un homme en quête de sens, d’une femme en quête d’une renaissance. L’écriture, fluide et vibrante, laisse une grande place aux sensations, aux éléments, aux étoiles justement, qui tombent dans le vide autant que dans le cœur. Une lecture à la fois apaisante et remuante, d’une sincérité rare.

Ramsès de Paris – Alain Mabanckou (Seuil)

Avec Ramsès de Paris, Alain Mabanckou retrouve le ton picaresque et caustique qui a fait le succès de Mémoires de porc-épic ou Verre cassé. Cette fois, on suit un héros en devenir, dont la vie fantasque et aventureuse se retrouve, soudainement, dans le flou le plus total. Dans ce roman aussi drôle que mélancolique, Alain Mabanckou dresse un portrait mordant d’un Pointe-Noire parallèle, peuplé de marginaux lumineux. Entre satire sociale et déclaration d’amour aux invisibles, un grand roman de la dérive joyeuse.

Zem – Laurent Gaudé (Actes Sud)

Laurent Gaudé, lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, poursuit son exploration du tragique contemporain avec Zem. Ce roman puissant suit Zem au cœur d’une enquête mêlant politique, écologie, espoir, mais aussi noirceur et décadence. Gaudé retrouve ici la ferveur épique de La Mort du roi Tsongor, dans une langue portée par le souffle et le feu. Zem est une véritable méditation dystopique. Une œuvre profondément humaine, bouleversante et nécessaire. Pour l’apprécier encore plus, lire Chien 51 juste avant est un must !

Calamity Montana, Tome 4 : The Bully, L’Amertume du Passé – Devney Perry (Roncière)

Dans le quatrième tome de sa série Calamity Montana, Devney Perry signe un opus intense et émotionnel avec The Bully – L’Amertume du Passé. Déjà remarquée pour sa série The Edens, l’autrice américaine installe ici une tension psychologique autour de personnages confrontés à leurs démons d’adolescence. À travers une romance où la rédemption est aussi importante que le désir, Perry explore les failles et les réparations, les rancunes tenaces et les retrouvailles impossibles. Un roman qui parle autant du pardon que de l’amour, dans une atmosphère de western moderne addictive.

Chestnut Spring, Tome 5 : Hopeless – Elsie Silver (Hlab)

Avec Hopeless, cinquième et dernier tome de la série Chestnut Spring, Elsie Silver tire sa révérence en beauté. Après Flawless, Heartless, Powerless et Reckless, l’autrice canadienne offre à ses fans une histoire d’amour poignante, sur fond de secrets de famille et de ranchs balayés par le vent. Comme toujours, Silver excelle dans l’art du slow-burn, des échanges pleins de tension et de personnages imparfaits mais terriblement attachants. Hopeless est un roman sur la reconstruction, l’écoute et le choix de se laisser aimer, malgré les cicatrices. Un dernier galop inoubliable.

Magnolia Parks, Tome 5 : Into the Dark – Jessa Hastings (Hauteville)

Cinquième tome de la saga Magnolia Parks, Into the Dark poursuit l’épopée sentimentale de cette jeunesse dorée londonienne aussi instable que passionnée. Jessa Hastings donne la parole à son iconique duo pris dans une spirale d’attraction et de doute. Dans un style rythmé, contemporain et plus émotionnel que jamais, Hastings continue de bâtir un univers sentimental aussi étourdissant qu’une chanson triste en boucle. Un roman dense, toxique, et magnétique.

Suspect – Danielle Steel (Presses de la Cité)

Reine du roman à suspense et de l’émotion à travers le monde, Danielle Steel surprend agréablement avec Suspect, un thriller psychologique tendu où rien n’est laissé au hasard. L’autrice y explore le monde trouble des secrets d’État. Son héroïne, déterminée mais vulnérable, voit sa vie basculer lorsqu’elle devient la cible d’une affaire politique dont elle ne maîtrise rien. Trahisons, manipulations, révélations… Steel tisse une intrigue haletante sans jamais oublier ses thèmes de prédilection : loyauté, résilience et quête de justice. Une lecture addictive, à mi-chemin entre le roman noir et le drame intime.