En septembre, les grands classiques Nora Roberts, Michael Connelly, Ian Rankin et Andrea Camilleri sont de sortie avec les toutes dernières enquêtes d’Eve Dallas, Harry Bosch, John Rebus et Salvo Montalbano. Dans le même temps, Viveca Sten et Morgan Audic s’approchent du cercle polaire, Donato Carrisi fiche la trouille et Paul Cleave fait un sans faute. Au rayon historique, Antonio Garrido visite Londres sous l’ère victorienne alors que Jean-Christophe Porte choisit Pigalle sous l’Occupation.
Les Ombres de la vallée – Viveca Sten (LGF)
Après neuf enquêtes menées par une paire d’amis d’enfance sur les rivages de l’île de Sandhamm sur la Baltique, Viveca Sten prend de la hauteur en lançant en 2021 un nouveau duo mixte. Cette fois sa paire de détectives officie à Are, station de ski nichée dans les montagnes du Jamtlan où elle a trouvé l’inspiration durant la pandémie. Deuxième acte de son nouvel attelage policier, Les Ombres de la vallée débute par une double affaire : la découverte du corps mutilé d’un ex-champion de ski reconverti dans la plomberie et la disparition inquiétante d’une jeune femme sous l’emprise de son mari pasteur d’une obscure communauté chrétienne. Portés par leur sens du devoir, Daniel et Hannah ne vont ni se laisser distraire par les joies de l’après-ski ni par leurs problèmes personnels pour dénoncer de révoltantes pratiques sectaires contre les femmes.
Acteur du crime – Nora Roberts (J’ai Lu)
Romancière américaine prolifique et expérimentée en activité depuis le début des années 80, Nora Roberts a fait de la romance et du thriller son terrain de jeu préférentiel. Passant de l’un à l’autre au gré d’une ribambelle de séries comme Les Filles d’Irlande pour les histoires de cœur en costume et les enquêtes du Lieutenant Eve Dallas pour la rubrique police-justice version SF. C’est justement à cette dernière catégorie qu’appartient Acteur du crime, cinquante-sixième épisode dévolu à la policière du futur au passé traumatique. Cette fois, direction New York où se tient une soirée huppée dans le luxueux appartement d’un couple de stars de cinéma. Alors que la fête bat son plein, le maître des lieux s’effondre raide mort après avoir porté un toast à son épouse adorée. Meurtre par empoisonnement ou mort naturelle, l’affaire est confiée à Eve Dallas.
La Maison aux lumières – Donato Carrisi (LGF)
Grand maître du thriller italien, Donato Carrisi a gagné sa réputation de ce côté-ci des Alpes avec une série mettant en scène l’affrontement au long cours entre une profileuse experte en enlèvements, Mila Vasquez, et un tueur en série d’une rare perversité nommé le Chuchoteur. Après un dernier tome magistral et un roman indépendant terrifiant, il passe en 2019 à un nouveau cycle tout aussi noir mené par Pietro Gerber, pédopsychiatre florentin expert en hypnose qui ne manque pas de démons personnels à combattre. Troisième acte d’une série où chaque esprit malade est une maison hantée de plus, La Maison aux lumières prend la direction d’une vieille bâtisse toscane où une fillette semble sous l’emprise d’une entité imaginaire malfaisante. Appelé à la rescousse, le praticien se retrouve confronté à un cas de possession qui va bousculer son rationalisme.
L’Étoile du désert – Michael Connelly (LGF)
Jamais à cours d’imagination pour ajouter un chapitre à la vie de son vieux complice de fiction, Michael Connelly est aujourd’hui indissociable d’un Harry Bosch officiellement retraité mais réellement incapable de remiser son holster au placard. Associé depuis quelques tomes à l’inspectrice Renée Ballard, il traîne sa carcasse vieillissante et son mauvais caractère intact sur d’anciennes affaires qui se rappellent à son bon souvenir. Dans L’Étoile du désert, vingt-septième et avant-dernier épisode de la série, le tandem jusqu’ici officieux devient tout à fait officiel avec son intégration à l’unité « cold case » du LAPD maintenant dirigée par Ballard. Mais, tel un vieux renard ayant toujours une idée derrière la tête, Bosch n’a rejoint l’équipe que pour avoir les moyens de relancer l’enquête sur un meurtre non résolu particulièrement atroce qui le hante encore.
Un Cimetière dans le cœur – Ian Rankin (LGF)
S’il existait une confrérie des écrivains associés à une ville ou un personnage, l’écossais Ian Rankin en serait certainement un des membres les plus importants. Lié pour l’éternité à sa ville d’Edimbourg, qu’il ne manque jamais de faire découvrir au lecteur, et à John Rebus, son héros de toujours, policier maussade, fan de rock et alcoolo sur les bords présent depuis son premier roman au milieu des années 80. Quarante ans et vingt-quatre tomes plus tard, c’est toujours un Rebus à la retraite que l’on retrouve dans Un Cimetière dans le cœur. Cette fois, pas d’affaire criminelle à résoudre mais une mise en cause par un de ses anciens collègues accusé de violences conjugales à surmonter. Dans l’œil d’un cyclone judiciaire et médiatique qui menace de balayer la moitié de la police d’Edimbourg et ruiner sa réputation, Rebus fait front et se rapproche de l’inspectrice chargée de l’enquête pour déchiffrer les intentions d’un flic violent qui ne veut pas plonger seul.
Sans un bruit – Paul Cleave (LGF)
Star du thriller néo-zélandais rayonnant sur l’ensemble de l’Océanie, Paul Cleave a connu son premier succès dans notre hémisphère en 2017 avec le brillant Ne fais confiance à personne, thriller ambitieux dont la narration épouse les pertes de mémoire d’un auteur de polar atteint d’Alzheimer. Après avoir joué avec nos nerfs avec une histoire de double séquestration (Cauchemar) et de greffe d’organe ouvrant les portes de l’enfer (Intuitions), il brille encore de toute sa noirceur avec Sans un bruit. Dans cette nouvelle intrigue diabolique menée pied au plancher, le fils de sept ans d’un couple d’auteurs de polars écrits à quatre mains se volatilise de sa chambre durant la nuit. Fugue, enlèvement, accident, crime parfait… Malgré l’incompréhension, la police est rapidement convaincue de l’implication des parents. Telle des métastases galopantes, la rumeur et la désinformation qui vont se propager comme une traînée de poudre feront plonger les Murdoch dans le drame absolu.
Le Jardin des énigmes – Antonio Garrido (LGF)
Ingénieur de formation mais passionné d’histoire, Antonio Garrido a la particularité de ne s’être jamais fixé d’époque de référence comme cadre de ses thrillers historiques. Après avoir imaginé des intrigues en Europe au Moyen Âge, au cœur de la Chine impériale du XIIIe siècle et l’Amérique des années 30, l’auteur espagnol nous embarque à Londres avec Le Jardin des énigmes à la veille de l’exposition universelle de 1851. Dans ce nouvel opus à l’ambiance délicieusement victorienne, un ancien botaniste reconverti chasseur de primes après un drame personnel est convaincu qu’une fleuriste particulièrement prisée par les puissants de la ville a quelque chose à voir avec son malheur. Alors qu’une vague de meurtres s’abat sur Londres, son enquête le persuade que les bouquets de la commerçante sont loin d’être inoffensifs. Conspiration, action, vengeance, énigme criminelle, suspense, romance et personnages historiques sont au menu de ce polar jubilatoire.
Le filet de protection : Une enquête du commissaire Montalbano – Andrea Camilleri (LGF)
Auteur incontournable de la littérature policière italienne, Andrea Camilleri, décédé à 94 ans en 2019, fut poète et dramaturge avant de passer à la postérité grâce à son héros fétiche, le commissaire Montalbano dont le nom serait un hommage direct à l’auteur espagnol Manuel Vàzquez Montalbàn. Avant-dernier épisode d’une série phare débutée en 1994, Le filet de protection met la star des flics siciliens face d’une part à une drôle d’énigme où il est question de mystérieux films familiaux montrant chaque année, le même jour, le même morceau de mur, et d’autre part à l’intrusion traumatisante d’hommes armés dans une classe de collège. Deux affaires
a priori sans lien entre elles qui pourrait tout de même se rejoindre sans que l’on s’y attende… Après ce roman écrit sous la dictée pour cause de cécité de Camilleri, il ne restera plus que quatre textes inédits dont une nouvelle à traduire avant de dire adieu au plus fin gourmet des commissaires.
Personne ne meurt à Longyearbyen – Morgan Audic (LGF)
Étoile montante du thriller français n’affichant au compteur que trois romans en huit ans, Morgan Audic privilégie de toute évidence la qualité à la quantité. Fidèle à son rythme de trois à quatre ans entre chaque livre, il publie ne 2023 Personne ne meurt à Longyearbyen et empoche dans la foulée, et après la flopée de prix récoltés par son précédent opus, une nouvelle prestigieuse récompense. Après le palais de justice de Paris et la zone d’exclusion de Tchernobyl, c’est donc au tour de la ville norvégienne arctique la plus au nord de la planète d’être le décor glacé et glaçant de son nouveau roman. Tout commence justement à Longyearbyen par la découverte d’un corps de femme dévoré par un ours. Dans le même temps, plus au sud en Norvège continentale, le cadavre d’une ex-journaliste est retrouvé sur une plage. Hormis un engagement écologique commun aux deux victimes, aucune motivation criminelle ne se dégage de ces deux affaires qui vont pourtant finir par se lier grâce à la pugnacité de la détective Lottie Sandvik et du reporter Nils Madsen.
Oscar Wagner a disparu –Jean-Christophe Portes (J’ai Lu)
Adapte du grand écart temporel, Jean-Christophe Portes trouve son inspiration pour ses polars dans deux périodes importantes de l’histoire : la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale. Entre deux enquêtes de Victor Dauterive au cœur du chaos révolutionnaire, il reste à Paris mais fait un bond de cent cinquante ans jusque dans les bas-fonds de capitale durant l’occupation nazie. Thriller historique passionnant et haletant, Oscar Wagner a disparu raconte la chasse à l’homme lancée contre un caïd de Pigalle qui eut la mauvaise idée d’éliminer un allemand qui semblait compter à la fois pour les alliés et l’occupant nazi. Espions, truands, miliciens, résistants et gestapistes… Dans le marigot parisien, tout le monde cherche Mo les-Yeux-Bleux pour lui apprendre les bonnes manières.
