Vous en avez assez de Roméo et Juliette, Tristan et Yseult, Solal et Ariane, Heathcliff et Catherine, Mr Rochester et Jane Eyre, Bella et Edward (oui, on ose !) ? Parce qu’ils ne sont pas les seuls à s’embraser, se déchirer, se passionner, se tromper, se retrouver, bref à s’aimer comme des dingues, voici notre sélection de cinq couples littéraires, qui sortent de l’ordinaire.
Jonathan Coe, La Maison du Sommeil : Robert, Sarah, Véronica
Cette fresque sur l’illusion amoureuse est l’un des grands romans de Jonathan Coe, récompensé par le Prix Médicis étranger en 1998. Les destins de Sarah, Robert, Grégory, Véronica et Terry se croisent en 1984, sur les falaises inquiétantes d’Ashdown, en Angleterre. Douze ans plus tard, leurs routes se sont séparées mais les événements troublants du passé, entre expérimentations terrifiantes sur le sommeil et l’identité, continuent d’habiter le présent. Que s’est-il passé à Ashdown ?
Dans cette maison les liens se tissent, des sentiments amoureux non partagés surgissent, des relations à sens unique, mais aussi l’allégresse d’aimer et d’être aimé.
Cependant, entre rêve et réalité la frontière est ténue : la vérité sort-elle des rêves et non pas de la bouche des enfants ? Qu’est-ce que le réel ?
L’auteur péruvien le plus célèbre signe avec Tours et détours de la vilaine fille le roman d’une passion incandescente entre un « gentil garçon » et une « vilaine fille ». Adolescents dans les années 50, faisant partie de la jeunesse dorée de Lima, ils flambloient dans le luxe et l’insouciance. Portés par les rythmes du mambo et la fièvre festive, ils sont joyeux et inconscients, comme on peut l’être à cet âge.
Mais celle qu’on appelle « la petite chilienne » grandit et commence ses tours et détours, à travers les pays, passant de bras en bras, d’hommes en hommes, de rebellions en révoltes… Lui, Ricardo l’amoureux transi, la poursuit, inlassablement, la retrouve et la perd, encore et encore… Quitte à y laisser quelques plumes.
L’histoire d’une pure obsession décrite avec justesse et passion par Mario Vargas Llosa.
Kazuo Ishiguro, Les Vestiges du jour : le majordome & Miss Kenton
Le lauréat du Prix Nobel de littérature 2017, Kazuo Ishiguro, est notamment connu pour son roman Les Vestiges du jour, adapté au cinéma par James Ivory. Quelle œuvre littéraire ! L’auteur narre une histoire d’amour tout en non-dits et en subtilité, où les sentiments sont plus devinés qu’affirmés. Roman mélancolique, raconté des années après les faits, Les Vestiges du jour nous plongent dans un monde qui n’est plus, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le majordome Mister Stevens tient d’une main de maître Darlington Hall, avec rigueur et sévérité, jusqu’à ce que Miss Kenton entre à son service, en tant que gouvernante. Et voilà que son quotidien impeccable et sans accroc se voit bouleversé…
Sarah Waters, Du bout des doigts : Susan & Maud
Roman policier et roman d’amour sur la découverte du saphisme, Du bout des doigts de Sarah Waters a inspiré en 2016 le réalisateur sud-coréen Park Chan-Wook avec son film Mademoiselle.
Retour à Londres, en 1862. L’orpheline Sue Trinder est confiée dès son plus jeune âge à une trafiquante de nourissons. Arrivée à l’âge adulte, elle plonge elle aussi dans la délinquance pour le compte de Gentleman : elle doit entrer au service de Maud Lilly, une héritière et l’escroquer. Nièce d’un collectionneur de livres nimbés de sensualité, Maud vit dans un manoir lugubre et mystérieux. Sue Trinder y entre, avec candeur et ingénuité, sans savoir ce qui l’attend, avant de se plonger dans des plaisirs inconnus…
Jean-Philippe Toussaint, Faire l’amour : Marie & le narrateur
Faire l’amour, ou plutôt, ne plus le faire. Le roman de Jean-Philippe Toussaint raconte la rupture entre Marie et le narrateur, une nuit, à Tokyo. Au bord d’un précipe, les deux personnages témoignent de ces instants particuliers où l’on oscille entre l’amour et le désamour. Pris de vertige, happés dans un tourbillon, celui d’aimer ou de ne plus aimer, ils se demandent combien de fois ils ont fait l’amour pour la dernière fois. Il faut vivre cette ultime nuit d’amour, sans mélancolie, avec pureté.
Et quand on se sépare, qui souffre le plus ? Est-il plus facile d’être quitté ou de quitter l’autre ? Y a-t-il un équilibre de la douleur entre le rejeté et celui qui fuit ?
Premier des quatre romans du Cycle de Marie, Faire l’amour pose les fondements d’une passion perpétuée.
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Aller + loin : 1 mois / 1 classique spécial amour : Shakespeare, Choderlos de Lacos et Albert Cohen