Décryptage

Verve Records : le label du jazz… et bien plus encore

22 août 2022
Par Mathieu M.
Verve Records : le label du jazz… et bien plus encore

Créé il y a un peu plus de soixante ans par Norman Granz, Verve Records a donné le « la » en matière de jazz au cours des années 1950-1960. Avant de se diversifier, vers le folk et le rock, sans perdre en chemin les meilleurs musiciens et chanteurs de la Great Black Music. Retour sur l’Histoire de ce label pionnier !

Verve, l’idée d’un homme : Norman Granz

April In ParisAncien agent de change, Norman Granz s’enrôle dans l’Armée de l’Air durant la Seconde Guerre mondiale. C’est là qu’il débute son activité dans le « divertissement », afin d’améliorer le moral des troupes. De retour à Los Angeles, il a l’idée de créer des concerts « mixtes » (avec des musiciens noirs et blancs) liant jazz et classique. Ces Jazz at the Philharmonic deviendront une institution entre 1945 et 1957, Norman Granz en assurant la production puis l’enregistrement. Il crée son propre label en 1953, sous le nom de Clef, et s’occupe du management d’Ella Fitzgerald. C’est pour cette icône du jazz vocal que l’homme d’affaires crée Verve Records en 1956. À son catalogue figure notamment des éditions des disques de Charlie Parker (décédé un an auparavant), comme Bird And Diz, April in Paris de Count Basie côté swing, et les premières expériences de Stan Getz dans le domaine du cool, notamment West Coast Jazz. Oscar Peterson, Art Tatum, Dizzy Gillespie ou Lester Young font également l’événement dans les premières années du label.

Une légende du jazz et du rock des années 1960

Freak outAvec la capacité de son fondateur à fédérer toutes les sensibilités du jazz, Verve devient rapidement un concurrent des grosses maisons de jazz, comme Blue Note ou Columbia. Après que Norman Granz a vendu le label à MGM, son esprit continue de se diffuser au sein de sa création. Outre la promotion de très grandes vocalistes, Billie Holiday et Carmen McRae ayant rejoint Ella Fitzgerald, des titans comme Louis Armstrong ou Duke Ellington font des passages remarqués au sein du label, pour respectivement, Louis Armstrong Meets Oscar Peterson et Back to Back : Duke Ellington and Johnny Hodges Play the Blues. Dans les années 1960, le label accompagne la popularisation de la bossa-nova, avec les sorties de Jazz Samba et Getz/Gilberto, en particulier. Verve se distingue aussi du côté du rock, en ouvrant une division dévolue au genre : c’est là que seront édités les deux premiers albums du Velvet Underground, Velvet Underground & Nico et White Light/White Heat, des disques cultes pour toute une génération. Le label publie également les premiers albums de Frank Zappa, notamment Freak out et We’re Only in It for the Money, qui révèlent le caractère inventif et musical du guitariste américain.  

Un label toujours dans l’actualité

Alone With My FaithDevenue la branche jazz de PolyGram, futur Universal Music, dans les années 1970, Verve continue de faire venir les grandes vedettes du genre dans les décennies suivantes. Des légendes comme Herbie Hancock ou Wayne Shorter réussissent ainsi à se renouveler au contact d’un label spécialisé dans le son haut de gamme. Aujourd’hui, Diana Krall (This Dream of You) ou Harry Connick Jr. (Alone With My Faith) entretiennent la magie d’une maison de disques synonyme de succès et de grâce !

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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