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Barbara Pravi : un bel oiseau qui déploie enfin ses ailes

14 septembre 2021
Par Manue
Barbara Pravi : un bel oiseau qui déploie enfin ses ailes

Rappelez-vous ce petit bout de femme qui se mettait à nue, avec « Voilà », ce samedi 22 mai 2021 lors du concours de l’Eurovision et finissant 2éme. Cette artiste, c’était Barbara Pravi. Si elle a écrit pour d’autres, participé à la comédie musicale Un été 44 où elle a fait sensation, c’est maintenant seule qu’elle se présente à vous avec un premier album qui démontre ô combien cette Barbara a non seulement du talent mais une vrai démarche personnelle à travers son art et dans la vie.

Des débuts remarqués pour son interprétation dans le spectacle Un été 44 … 

Un-Ete-44Barbara Pravi a grandi entourée par l’art : la musique, les livres, la peinture ; pas étonnant donc que la demoiselle ait été attirée par celui-ci. C’est d’abord son interprétation pour la BO du film Heidi puis son rôle de Solange Duhamel dans la comédie musicale Un été 44 qui la font remarquer. Frédéric Zeitoun dira d’elle ceci : « il y avait un moment magique dans cette comédie musicale, à la fin, un final, ce n’était même pas une chanson, un requiem composé par Charles Aznavour sur des paroles de Claude Lemesle, qui s’appelle Seulement connu de Dieu, il y avait une voix qui arrivait sur scène, cette jeune fille extrêmement frêle avec une voix où elle mettait tout le monde par terre, c’était vraiment LE moment de cette comédie musicale ».

En parrallèle du développement de son répertoire (plusieurs EP à son actif), elle écrit pour les autres.  On peut citer dans le désordre Yannick Noah, Julie Zenatti, Chimène Badi, Jaden Smith, Florent Pagny (dont elle fait les 1ères parties), Louane, Angelina, etc. Avant de représenter la France à l’Eurovision, elle a écrit (avec l’excellent Igit) pour deux artistes à ce même concours version junior, Bim bam toi pour Carla en 2019 (5ème place) et J’imagine pour Valentina en 2020 (1ère place). 

L’aventure Eurovision 2021 avec « Voilà ».

Le grand public fait vraiment sa connaissance lorsqu’elle participe à l’émission Eurovision France, c’est vous qui décidez, émission visant à trouver le ou la représentant(e) de la France au concours de l’Eurovision 2021. Avec Voilà qu’elle interprète à Rotterdam, elle se classe à la 2ème place du concours, derrière Maneskin. André Manoukian dit à ce moment là : « elle ramasse la flèche laissée par Édith Piaf ou Barbara et l’envoie encore plus loin ».  

Dans ce titre, Barbara Pravi annonce la couleur de ce que est et sera son art : un art intimiste, autobiographique, le portrait d’une femme qui veut écrire des chansons, qui veut être aimé. Voilà, c’est comme un cri, le cri d’une femme qui se met à nu, dont chaque mot brûle sa voix, son coeur. Lorsque André Manoukian fait référence à Piaf et Barbara, il touche juste car Barbara Pravi semble en être la version moderne, une version moderne de la femme qui ne cache rien, dont le corps et le coeur ont souffert et qui utilise l’art comme un témoignage. C’est une femme pour qui l’art est un acte cathartique.  Le choix de son nom de scène n’est pas anodin « Pravi », dérivé de Prava, un nom serbo-croate qui signifie « authentique », un nom choisi en hommage à son grand-père serbe. Ce diamant brut incarne l’auteure, compositrice et interprète sans fard, par excellence, dont la liberté ne peut être emprisonnée. 

« On n’enferme pas les oiseaux : un 1er album authentique et profond.

Pravi On-n-enferme-pas-les-oiseaux

Du caractère et de l’engagement, la demoiselle en regorge et notamment un engagement envers le droit des femmes et contre les violences conjuguales. On l’a vue proposer des reprises de titres en version féministe comme Kid d’Eddy De Pretto (2018), Notes pour trop tard d’Orelsan mixé avec son propre titre Malamour (2019) ou tout simplement écrire un titre sur l’avortement avec Chair (2020) chaque 8 mars (journée internationale de la femme). Sur Instagram, elle met en avant régulièrement l’histoire de femmes qui ont compté dans l’Histoire.

Entre classicisme et modernité, Barbara Pravi ne choisit pas. cet album est celui d’une femme qui vous tend les mains et vous invite à une danse comme quand elle interprète sur scène Voilà. Cette gestuelle que l’on a connu chez Piaf, Brel, est une invitation à l’écouter, l’aimer, à prendre à bras le corps et le coeur, ses mots, son chant. Pour introduire son album en images et sons, elle a eu la magnifique idée de faire un clip triptyque, trois volets, trois chansons. 

« J’ai demandé à trois réalisateurs de mettre en images ces musiques, que chaque fin de l’une soit le début de la prochaine. Comme une danse infinie. Une boucle. Une croisée du réel et des rêves ou une danse des ombres, celles qu’on enfile comme un manteau d’hiver et qui nous constituent. » explique-t-elle sur instagram. 

Dans la presse, elle parle de son album comme d’un album très orchestral avec envolées de cordes. Entre ballades et titres plus punchy, On n’enferme pas les oiseaux est un album sans compromis, un travail de longue haleine de 6 ans. 

Parce que la vie fait des vagues. Parce qu’on se laisse envahir souvent. Parce qu’il faut du courage pour nager à contre-courant, de la force pour dire non, stop, et combien de volonté pour rester juste, intègre et bienveillant, à soi et aux autres.

Parce que c’est terrifiant de sauter dans le vide.

Mais « Saute !!» crient les petites voix dans nos têtes.

Parce que c’est effrayant d’affronter les choses, en cherchant à garder dignité et lumière.

Parce qu’il y a sans cesse des directions à réajuster, des batailles à gagner en douceur, et parfois de façon plus sauvage.

Parce que partout, il y a des oiseaux qui volent dans le ciel de la plus absolue liberté

Parce qu’on apprend à accepter d’être tout, et surtout peu de choses.

Parce qu’on peut se trouver « moins que » et douter beaucoup, mais on peut aussi choisir de se regarder avec tendresse.

Parce que c’est pas grave.

On tombe, on se relève.

On saute, on se transforme.

Parce qu’il y a la foi.

Parce que rien n’est plus majestueux que le déploiement de ses propres ailes

Parce que tout ça, parfois, ça fait des chansons.

Et puis à la fin, un album.

Pas la peine d’en dire plus. Voici un album que je vous conseille de mettre entre vos oreilles. 

Le portrait chinois de Barbara

Si vous étiez un animal, quel serait-il ?


Un chat. 

Si vous étiez une fleur, quelle serait-elle ?


Le jasmin. 

Si vous étiez un arbre, quel serait-il ?

Un olivier. 

Si vous étiez une saison, quelle serait-elle ?


Le printemps.  

Si vous étiez un paysage, quel serait-il ?


Un coucher de soleil.  

Si vous étiez une devise (dicton), quelle serait-elle ?


Je changerai tous les jours !

Si vous étiez un adjectif, quel serait-il ?


Joonam (qui veut dire « mon chéri/ma chérie en persan).

Si vous étiez une couleur, quelle serait-elle ?


Le bleu.  

Si vous étiez une émotion, quelle serait-elle ?


La joie.  

Si vous étiez une odeur, quelle serait-elle ?


Le musc.  

 

Si vous étiez un hashtag, quel serait-il ?


#jecomprendsrienauxhashtag

Si vous étiez une personnalité artistique (autre que vous bien sûr), quelle serait-elle ?


George Sand.

Si vous étiez une personnalité historique, quelle serait-elle ?


Le petit prince.  Ca fonctionne ?

 

En mot de la fin, qu’aimeriez-vous dire à celles et ceux qui ne vous connaissent pas afin qu’ils aient la curiosité d’écouter votre art ?

Coucou c’est impossible de décrire une musique alors je propose plutôt d’aller l’écouter. La mienne ce sont des mots qui chantent et des instruments qui volent. Et aussi beaucoup de joie. 

Elle a la grâce d’un chat, la soif de liberté du bleu de l’océan ou du ciel. Elle est solaire, lumineuse débordante de joie et d’amour malgré la mélancolie qui affleure son art. Elle est intense comme le parfum du jasmin et du musc. Elle a le courage d’une George Sand. Elle a la poésie du Petit Prince. Elle est authentique et son art, c’est elle, dans sa vérité nue. 

Je tenais à remercier vivement pour leur aide le papa de Barbara qui a eu l’heureuse idée de m’aborder dans mon rayon et discuter avec moi de l’art de sa fille le manager de Barbara pour lui avoir transmis mes questions.   

Enfin un énorme merci à Barbara d’avoir pris le temps et Dieu sait que ce dernier est précieux en ces temps de promotion de l’album. J’ai été très touchée pour votre attention à l’égard de ce portrait chinois.

Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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