Critique

Lumière du monde, le nouveau Robicheaux

27 janvier 2016
Par Gauthier
Lumière du monde, le nouveau Robicheaux
©dr

POLAR – Dave Robicheaux, shérif adjoint en Louisiane, est en retraite chez Albert dans le Montana, avec sa famille et son ami Clete Purcelle. Mais leur tranquillité prend fin lorsque sa fille Alafair manque de se faire épingler par une flèche perdue et quand arrive Gretchen, fille de Clete et ancienne « homme de main » de la mafia. Conflits avec la police locale, meurtres et intimidations se succèdent, sous le spectre d’un tueur en série officiellement décédé.

POLAR – Dave Robicheaux, shérif adjoint en Louisiane, est en retraite dans le Montana, chez Albert, un universitaire, écrivain et réalisateur, avec sa famille et son ami Clete Purcelle. Mais leur tranquillité prend fin lorsque sa fille Alafair manque de se faire épingler par une flèche perdue et quand arrive Gretchen, fille de Clete et ancienne homme de main de la mafia. Conflits avec la police locale, meurtres et intimidations se succèdent, sous le spectre d’Asa Surette, tueur en série officiellement décédé lors d’un transfert, et de Love Younger, un richissime self-made man à la main de fer.

Une fresque noire et hallucinée

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James Lee Burke revient en force avec son personnage fétiche, Dave Robicheaux, le policier cajun, et confirme son statut de grand maître du roman noir. Loin de la Nouvelle-Orléans et des bayoux de la Louisiane, il nous entraine dans les grands espaces du Montana, ses montagnes, son histoire, mais surtout dans une fresque noire et parfois hallucinée, où les égos se heurtent en permanence. Un style toujours impeccable, mais toutefois moins expérimental que le précédent opus Creole Belle. De l’action et de la répartie entrecoupées par quelques digressions, souvent nostalgiques donnent au roman un rythme en dent de scie. Un style qui n’est pas pour me déplaire, mais pourra se montrer perturbant pour d’autres.

Une galerie de personnages hauts en couleur

Lumière du monde ne révolutionne pas au niveau de l’intrigue, qui, malgré le nombre de protagonistes et les fils entremêlés, reste assez classique. Mais comme la plupart des polars d’aujourd’hui, c’est plus la forme qui compte. Et en cela, James Lee Burke excelle : ses personnages sont hauts en couleur, presque des fous furieux, passant plus de temps à se quereller et s’envoyer des gentillesses qu’à collaborer. Dave semble presque le plus serein dans l’affaire ! Entre Alafair qui ne veut pas être mise de côté, Gretchen qui fait le plus souvent bande à part, Clete et ses déboires, Albert et ses positions plutôt tranchées, on ne sait plus où donner de la tête. Mention spéciale pour Wyatt Dixon, la force de la nature soignée à coup d’électrochocs, être superstitieux et tourmenté, et malgré tout l’un des plus lucides de l’histoire.

Alors oui, les caractères ne font pas trop dans la finesse, mais c’est tellement jubilatoire qu’on leur pardonne facilement. Au final, avec toutes ces coïncidences et  ces invraisemblances, Lumière du monde ne prétend pas s’inscrire dans la lignée d’une trame policière réaliste – heureusement pour notre pauvre monde -, mais s’inscrit plutôt dans la lignée d’un Règlement de compte à OK Corral, à l’ancienne. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que de ce point de vue, c’est une vraie réussite ! Un vrai régal !

Paru le 6 janvier, 750 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier

Lumière du monde de James Lee Burke (Rivages Noirs) sur Fnac.com

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Article rédigé par
Gauthier
Gauthier
libraire spécialisé Fantasy et Science-fiction à Fnac Parly 2
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