Critique

Delphine de Vigan – Une mère en panne

06 février 2013
Par Jim Le Pariser
Delphine de Vigan - Une mère en panne
©D.R.

Delphine de Vigan n’a pas eu le Goncourt mais dès la sortie de « Rien ne s’oppose à la nuit », qui remporta le premier prix de la saison, le prix de la FNAC puis celui du roman France Télévision, elle sut que son “ode à la mère” avait, après le public, rencontré celui des professionnels.

Delphine de Vigan n’a pas eu le Goncourt mais dès la sortie de Rien ne s’oppose à la nuit, qui remporta le premier prix de la saison, le prix de la FNAC puis celui du roman France Télévision, elle sut que son “ode à la mère” avait, après le public, rencontré celui des professionnels. Après No et Moi qui la fit découvrir au grand public, cette fragile blonde (qui semble avoir enfin perdu ses jolies anglaises – peut être est-ce lié à ce livre où elle rompt vraisemblablement le cordon ombilical) signe avec ce roman magnifique un des livres les plus forts qui ait été écrit sur la mère depuis longtemps. Et prouve ainsi qu’après Les Heures Souterraines – brillante et effrayante description de l’âpreté du monde du travail – elle mérite amplement cette double adhésion du public et des critiques sur ses ouvrages.

Celui-ci parle de la belle Lucile, sa mère, de ses grands parents et leurs onze enfants, portés ou non, et tente de comprendre ce que les psychologues appellent la “reproduction familiale”. Mais là où ce livre est rare, c’est que Delphine de Vigan relate également son quotidien d’écrivain, ses peurs, son malaise lorsqu’elle se met à faire ce qui est sans doute une des choses les plus difficile qui soit – écrire sur sa mère. “Je ne sais plus à quel moment j’ai capitulé, peut être le jour où j’ai compris combien l’écriture, mon écriture était liée à elle, à ses fictions, ces moments de délire où la vie lui était devenue si lourde qu’il lui avait fallu s’en échapper, où sa douleur n’avait pu s’exprimer que par la fable.” 

L’écriture est magnifique, ample sans jamais devenir prétentieuse. Delphine de Vigan qui a également co-signé les dialogues du très beau film  de Gilles Legrand – Tu seras mon fils – reviendra bientôt au cinéma cette fois seule aux commandes dans une comédie avec Valérie Bonneton. “J’avais besoin de rire après…” a-t’elle commenté. On est prêt à la suivre…

Par Jim le Pariser

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