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Ce week-end à Paris, le Palais Augmenté fait rimer arts et nouvelles technologies

17 juin 2022
Par Apolline Coëffet, Marion Piasecki
Ce week-end à Paris, le Palais Augmenté fait rimer arts et nouvelles technologies
©Gourau Phong

Après le succès de l’année dernière, le Palais Augmenté revient pour une seconde édition. Focus sur quelques-uns des temps forts de ce festival haut en couleurs dédié aux arts numériques.

Le Palais Augmenté revient cette année pour une seconde édition, qui commence ce vendredi 17 juin et se prolonge jusqu’à dimanche. À cette occasion, le Grand Palais Éphémère s’est paré des dernières innovations culturelles immersives. Imaginé par Fisheye et la RMN – Grand Palais, il s’agit du tout premier festival consacré à la création artistique en réalité augmentée. Venus des quatre coins du globe, les artistes rassemblés donnent à voir des créations étonnantes qui prennent vie grâce à nos smartphones. Toutes les oeuvres sont des créations originales pensées pour le festival.

Redessiner notre rapport à la nature

Il y a quelques semaines, les noms de Maya Mouawad et Cyril Laurier avaient déjà été dévoilés. Les deux premiers travaillent ensemble depuis maintenant plusieurs années et ont fait de la rencontre interdisciplinaire entre l’art et la technologie leur domaine de prédilection. Ce week-end, la réalité augmentée nous plonge dans une nature sauvage, sensible à la fragilité des jours – et qu’il convient de contempler. Ce Paysage sonore évolue ainsi au gré des sons alentour, superposant mondes réels et virtuels.

La présence de Gourau & Phong avait également été annoncée. Pour l’évènement, Benjamin Roulet et François Bellabas – le duo de plasticiens qui se cachent derrière ce nom – ont imaginé un parc à chiens inspirés de ceux qui habillent la côte californienne. Dans Can Dogs Save the World?, on peut tenter d’apprivoiser une créature canine réinventée qui, par la même occasion, redessine notre rapport à la faune.

Paysage Sonore est une toile aussi délicate qu’immense, qui évolue et crée des vagues en fonction du bruit dans la salle.

Des artistes pluridisciplinaires

Parmi les artistes présents figurent aussi Ittah Yoda ; dans Never the Same Ocean, le duo composé de Kai Yoda et Virgile Ittah ont pensé des sculptures numériques – inspirées de phytoplanctons et de zooplanctons – qui éveillent l’inconscient collectif. Une harmonie entre les espèces se profile alors pour mieux interroger notre rapport à la diversité foisonnante du vivant. Les mondes sous-marins investissent ainsi de nouvelles formes de langages et de communications.

L’artiste pluridisciplinaire Julien Creuzet conjugue, quant à lui, les médiums pour explorer les imaginaires de la diaspora africaine. Les récits s’émancipent par le biais d’une immense forme anthropomorphique qui, dans une danse effrénée, n’a de cesse d’ôter sa propre tête. 

Can Dogs Save the World transforme le Grand Palais Éphémère en parc onirique peuplé de chiens géants ou volants.

Plusieurs écoles investissent les lieux

Les étudiants de plusieurs écoles investissent également les lieux. Issus de l’école cantonale de Lausanne, Pierry Jaquillard et le collectif Zerotera exposent ainsi respectivement Mood Forecast et The Looking Glass. La première œuvre propose une météo qui s’adapte selon l’état d’esprit de chacun et chacune d’entre nous. De l’aube au crépuscule jaillit tantôt la pluie, tantôt des rayons de soleil ou encore des arcs-en-ciel qui varient au fil de l’exposition.

La seconde création propose à son audience de traverser un univers singulier où les bâtiments flottent dans l’espace. Çà et là, quelques personnages déambulent en singeant nos comportements, visitant également une étonnante installation. 

Enfin, les étudiants des Gobelins ont élaboré un animal-mycélium prénommé Lov’Bob. La créature hybride s’épanouit au contact des individus qui réactivent son environnement rhizomatique.

L’exposition est ludique, riche et variée, parfaite pour découvrir le potentiel artistique de la réalité augmentée en famille. À noter qu’il faut un smartphone (chargé) pour apprécier les œuvres avec l’application gratuite Palais Augmenté 2. Des stands proposent également des expériences en réalité virtuelle, avec un coup de cœur pour le projet de l’Institut pour la photographie de Lille : une visite de la maison-atelier de la photographe Bettina Rheims, enrichie avec des vidéos et des commentaires audio par l’artiste. Pour les amateurs d’histoire, Orange montre un film immersif sur la cathédrale Notre-Dame de Paris au travers des siècles. Cerise sur le gâteau, le Grand Palais Éphémère permet aussi de profiter d’une vue sur la Tour Eiffel à l’abri de la canicule.

Palais Augmenté #2, au Grand Palais Éphémère, du 17 au 19 juin 2022. 

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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