Critique

Devenir pilote n’est plus un rêve grâce à Gran Turismo 7

05 mars 2022
Par Alexandre Manceau
Pour célébrer (un peu en avance) ses 25 ans, la saga “Gran Turismo” s’offre un retour remarqué avec ce septième opus.
Pour célébrer (un peu en avance) ses 25 ans, la saga “Gran Turismo” s’offre un retour remarqué avec ce septième opus. ©Sony Interactive Entertainment

Malgré quelques écarts, le dernier opus de la célèbre licence Sony revient en pleine forme avec un titre riche, superbe et accessible.

Fortement attendu depuis des années, plusieurs fois repoussé, Gran Turismo 7 a (trop) longtemps été une arlésienne. Le dernier opus – qui avait brillé avec plus de 2 millions d’exemplaires vendus en un mois sur PS3 – remonte déjà à 2013. Entre-temps, les fans ont toutefois eu droit à Gran Turismo Sport, mais il s’adressait plutôt aux amateurs de course en ligne et de modes compétitifs. Entamée en 1997, la licence imaginée et dirigée par Polyphony Digital reste une référence du jeu de course, mais doit désormais composer avec une concurrence toujours plus forte, comme l’illustre le succès monstre de Forza Horizon 5 il y a quelques mois. Avec ce septième et très attendu épisode, l’objectif est clair : rappeler à tous que Gran Turismo reste le patron du circuit.

Un épisode loin d’être avare en contenus

Après un mode Music Rally, qui permettait de prendre en main le gameplay au rythme d’un sympathique remix de musique classique, l’heure est enfin venue de voir ce que Gran Turismo 7 a sous le capot. Passé l’entraînant générique, qui relate l’histoire de l’industrie pour finir sur un déferlement de voitures cylindrées, l’aventure peut enfin commencer. Classique dans la forme et le fond, le mode Aventure commence par l’acquisition d’une première voiture, la découverte de plusieurs lieux d’importance (Garage, Café, Circuits mondiaux). Disponible dès ce 4 mars, le titre n’est pas avare en contenus, puisqu’il regroupe plusieurs modes de jeu essentiellement basés sur l’acquisition, l’utilisation et la personnalisation de véhicules. Outre le mode GT Simulation, qui englobe l’expérience de campagne solo, on retrouve également de nombreuses fonctionnalités qui ont marqué l’histoire de la franchise, comme les Championnats, les Événements spéciaux, l’École de conduite, des Circuits ou encore le Garage de tuning.

Côté nouveautés, on retrouve certains modes de Gran Turismo Sport, comme le Brand Central ou encore le mode Découvrir, sans oublier un puissant mode Photo. Pour ceux qui aiment la personnalisation, on trouve également un menu de réglage des voitures. Cependant, il se révèle difficilement accessible par manque d’explications et à cause d’une interface plutôt chargée en informations. Mais la possibilité de modifier sa voiture avec près de 80 pièces de performances, allant des pneus de course à l’optimisation du moteur, est une sympathique trêve entre deux courses. Et un passage obligé si l’on veut concurrencer les meilleurs.

Véhicules, circuits ou modes de jeu, Gran Turismo est un délicieux fourre-tout qui devrait occuper un bon moment.

Derrière le volant, on en prend plein les yeux

Si le jeu promet d’être une sacrée expérience sur PS5, force est de constater que la version PS4 n’a pas à rougir. Pour ce nouvel opus, les développeurs offrent un jeu fluide et joli, bien aidé notamment par les 60 images par seconde. Reflets, ombres, jeux de lumière, météo et, bien entendu, modélisation des voitures : Gran Turismo 7 aligne les bons points comme on collectionne les voitures de course dans son garage virtuel.

La seule sortie de route est peut-être l’ambiance générale : en plus d’un menu et de notes sonores qui évoquent plus la PS1 ou PS2 qu’un titre next-gen, la simulation a du mal à se montrer très immersive. Sans doute pour optimiser la fluidité des 60 images par seconde, on regrette un public moins présent dans les gradins ou certains décors naturels. Dernier point décevant, les temps de chargement un peu longs, une chose anecdotique mais difficilement acceptable à l’heure de la next-gen. Si l’on possède la dernière console de Sony, ce Gran Turismo 7 pourra peut-être apparaître comme un titre cross-génération bridé par les caractéristiques techniques de la PS4 et pas vraiment l’expérience révolutionnaire attendue en 2022. Peu importe, dans le cas de la PlayStation 4 (miraculeusement relancée par Sony), le titre de Polyphony Digital est un grand moment de fun et de belles sensations.

Même sur PS4, le titre de Polyphony Digital est un régal pour les yeux (et les oreilles), malgré quelques points perfectibles.

Le titre parfait, quel que soit son niveau

Le jeu est sublime, c’est un fait, mais qu’en est-il des sensations de course ? Gran Turismo 7 donne-t-il vraiment l’impression, en fermant les yeux, d’être dans une Porsche 911 ou une Ferrari 250 GT ? Pas besoin de tourner autour du pot, la réponse est oui. Amener une conduite réaliste dans un univers virtuel, tel était le pari des développeurs et force est de constater qu’il est réussi avec brio. Une expérience d’autant plus agréable que la prise en main est simple et peut en plus être personnalisée dès le début, ce qui n’est pas toujours le cas. Souhaitant renouer avec l’esprit originel de la licence, cet opus s’adresse à la fois à un public composé d’adeptes de la simulation de course et aux nouveaux venus qui cherchent un bon jeu de course en ce début d’année.

Un seul objectif désormais : devenir le meilleur pilote tous circuits confondus.

Pour les non-initiés, le jeu est un formidable guide qui accompagne dès le début pour apprendre pas à pas les bases de la conduite sportive sur circuit. Bien entendu, c’est en pilotant (beaucoup) que l’on deviendra un bon pilote, mais que l’on profitera également encore plus du jeu. Outre le fait de collectionner les crédits et les bolides, l’ennui ne pointe jamais le bout son nez, notamment grâce à la section des missions, mises en avant sous forme de mini-jeux. Dépasser le plus de voitures possible, atteindre une certaine vitesse en ligne droite, exécuter des drifts ou encore gérer le réservoir d’essence, le tout avec des difficultés variables selon son niveau de collectionneur, le pilote qui sommeille sous le joueur ne mettra pas longtemps à se réveiller.

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Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste
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