Actu

Monica Vitti : une étoile du cinéma italien s’est éteinte

03 février 2022
Par Félix Tardieu
Monica Vitti (1931-2022)
Monica Vitti (1931-2022) ©flickr

L’actrice italienne Monica Vitti, muse de Michelangelo Antonioni, est décédée le 2 février à l’âge de 90 ans. Elle avait reçu un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière en 1995.

« Adieu à Monica Vitti, adieu à la reine du cinéma italien. Aujourd’hui est un jour vraiment triste, une grande artiste et une grande Italienne disparaît », a écrit le ministre de la Culture italien Dario Franceschini suite à l’annonce de la disparition de l’actrice. Monica Vitti avait mis fin à sa carrière au début des années 1990 avec Scandale secret, son premier et unique film en tant que réalisatrice. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’actrice s’était retirée de la vie publique dans le milieu des années 1990, après avoir reçu un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise. Bien avant tout cela, Monica Vitti s’était fait connaître au début des années 1960 pour ses rôles inoubliables chez Michelangelo Antonioni – qui devient alors son compagnon – à commencer par le chef-d’oeuvre qu’est L’Avventura (1960). Suivront La Nuit (1961), L’Eclipse (1962), au côté d’un Alain Delon au sommet de sa gloire, et Désert rouge (1964). Une tétralogie de films devenue culte, dont le visage tourmenté et mystérieux de Monica Vitti condense à lui seul l’indéniable modernité.

©flick

La fin de sa relation avec Antonioni, avec qui elle tourne pour une dernière fois en 1980 dans Le Mystère d’Oberwald, ne l’empêchera pas de tourner pour les plus grands metteurs en scène de son époque, à l’instar de Roger Vadim (Château en Suède, 1963), Joseph Losey (Modesty Blaise, 1966) ou Luis Buñuel (Le fantôme de la liberté, 1974). Après la « tétralogie de l’incommunicabilité » d’Antonioni, Monica Vitti renouera avec la veine comique de ses débuts sur les planches, et s’illustrera notamment dans des comédies telles que La Fille au pistolet (Mario Monicelli, 1968), Moi, la femme (Dino Risi 1971) ou encore Drame de la jalousie (1970) du grand Ettore Scola, où elle donne la réplique à Marcello Mastroianni. Elle remportera de nombreux prix au long de sa carrière, dont cinq David di Donatello, l’équivalent italien des César. 

Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste
Pour aller plus loin