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La traduction en direct arrive sur les AirPods en France !

05 novembre 2025
Par Pierre Crochart
La traduction en direct arrive sur les AirPods en France !
©Apple

Apple se refusait jusqu’alors à rendre sa fonctionnalité accessible en Europe, se justifiant par les difficultés créées par les régulations en place.

Le bras de fer entre l’Union européenne et Apple continue… mais ce dernier cède un peu de terrain. La fonctionnalité de traduction en direct, apparue en septembre avec la sortie des AirPods Pro 3 (mais disponible aussi sur les AirPods Pro 2), arrivera bien en Europe le mois prochain avec la publication de la prochaine version d’iOS. Mais, dans le même temps, Apple va également débrancher une autre fonctionnalité impliquant l’Apple Watch.

La traduction en direct arrive en décembre

Lors du lancement de la traduction en direct aux États-Unis et dans d’autres parties du monde en septembre, Apple expliquait avoir besoin de temps pour conformer sa technologie (permettant d’entendre un interlocuteur étranger parler dans sa langue directement dans les écouteurs) aux attentes très spécifiques (pour ne pas dire rigides) de l’Union européenne. Des travaux d’ingénierie de plusieurs mois donc, puisque la marque américaine annonce finalement dans la foulée de la publication d’iOS 26.1 que la fonction sera activée le mois prochain avec iOS 26.2.

En effet, le Digital Markets Act instauré dans l’Union européenne en 2024 oblige Apple à « [accorder] un accès immédiat à sa technologie à d’autres entreprises », comme le rapporte 01net. Impensable pour Apple, qui aurait finalement opté pour une solution alternative : développer une nouvelle API de routage audio, permettant aux applications tierces de gérer simultanément plusieurs sources audio. Un passement de jambe obligatoire, d’après Apple, que le DMA semble empêcher de fournir des fonctionnalités exclusives à ses appareils sans en faire profiter ses concurrents.

Même si cette concession profitera au plus grand nombre, Apple continue de se dire « profondément préoccupé par l’interprétation agressive de ces règles par la Commission, qui met selon nous les utilisateurs en danger et nuit à l’innovation ». Un « danger », comme n’hésite pas à le présenter Apple, qui va d’ailleurs le pousser à tout simplement débrancher une fonctionnalité des Apple Watch.

L’Apple Watch va perdre une fonctionnalité

De la même façon que la marque doit ouvrir son API à la concurrence pour pouvoir lancer la traduction en direct, les fonctions exclusives à sa montre connectée n’échappent pas à cette obligation d’ouverture. En clair, l’Union européenne attend d’Apple qu’elle autorise les fabricants de montres tiers à pouvoir se synchroniser aussi simplement avec un iPhone que les Apple Watch. Une concession bien trop grande, cette fois, au point qu’Apple préfère tout simplement sacrifier une fonction de sa montre en Europe, officiellement pour protéger ses utilisateurs.

À Numerama, Apple annonçait hier avoir pris la décision de désactiver la synchronisation du wifi entre un iPhone et une Apple Watch afin d’empêcher des constructeurs concurrents de pouvoir accéder à l’historique de bornage wifi. La marque prend l’exemple de Meta, qui pourrait ainsi prendre connaissance de votre localisation en laissant ses lunettes Ray-Ban accéder à ces précieuses informations. Pour un Apple qui s’érige depuis des années en chevalier blanc de la protection des données personnelles, c’est impensable.

Pour les utilisateurs et utilisatrices, en revanche, la contrainte s’annonce heureusement plutôt minime. En clair, l’Apple Watch ne pourra plus se connecter automatiquement aux réseaux wifi environnants s’ils sont déjà enregistrés sur votre iPhone. Il faudra aller sélectionner manuellement le réseau et le rejoindre (probablement avec un code plus simple que le long mot de passe habituel) pour établir la connexion.

En revanche, Apple ne donne toujours aucune nouvelle concernant l’arrivée de l’affichage de l’iPhone sur Mac, ou encore de l’application Téléphone sur ses ordinateurs – elles aussi bloquées par le DMA.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste