Disponible partout dans le monde avec iOS 18, la fonction Recopie de l’iPhone n’est pas disponible en Europe. Pourquoi donc ?
Nos confrères de Numerama ont pu poser la question à des responsables de la marque en direct de la WWDC, d’où Apple a fait de nombreuses annonces concernant ses futurs systèmes d’exploitation. Et si l’on se doutait bien que le Digital Markets Act (DMA) entré en vigueur l’an dernier dans les pays de l’Union était responsable, on sait maintenant exactement dans quelle mesure.
Apple plus prudent sur le lancement de ses fonctionnalités
Depuis l’instauration du DMA au printemps 2024, la Commission européenne a durci le ton envers le créateur de l’iPhone. Celui-ci a, depuis, dû lever certaines barrières pour permettre par exemple la désinstallation d’applications préinstallées, la définition de nouvelles applications par défaut (pour la navigation ou la traduction, notamment) ou, plus important encore, l’utilisation de magasins d’applications alternatifs.
Or, iOS 18 et macOS 10.15 permettent normalement de répliquer l’écran de son iPhone sur Mac. Une fonction étonnamment indisponible sur les appareils français (quand bien même on trouve l’application idoine sur macOS !). Quel rapport avec le DMA, s’interroge Numerama ? Pour résumer… Apple préfère être trop prudent que de se faire taper sur les doigts (et écoper d’une lourde amende).
D’après la marque, la Commission européenne est peu claire sur ses attentes en matière d’interopérabilité, et la marque américaine aurait des difficultés à s’entretenir avec des référents pour évacuer ses doutes. Apple explique que « la Commission européenne change très souvent d’avis », ce qui « empêche Apple de jauger le risque [du lancement d’un tel service] », rapportent nos confrères.
Apple craint pour la sécurité de ses appareils
Le nœud du problème est qu’Apple craint qu’en lançant Recopie de l’iPhone en Europe, la Commission mette son nez dans ses affaires et exige d’Apple que la fonction puisse aussi fonctionner sur Windows, ou alors sur Mac avec un smartphone Android. Une ouverture qui, à bien des égards, serait bénéfique aux consommateurs qui ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier, mais qui nécessiterait qu’Apple fasse encore plus de concessions sur la sécurité de ses appareils.
Avec son écosystème réputé fermé, Apple a la mainmise sur les permissions requises de chaque processus qui se lance sur iOS et macOS. Mais prendre en compte les smartphones de fabricants tiers ou même les ordinateurs Windows rendrait la situation incontrôlable. Le chiffrement des données échapperait à Apple et les utilisateurs et utilisatrices n’auraient aucune certitude que leur navigation est chiffrée.
Un casse-tête législatif, donc, qui pourrait également s’appliquer à l’application Téléphone pour Mac, dévoilée lors de la WWDC en début de semaine. Comme Recopie de l’iPhone, il y a fort à parier qu’elle soit finalement absente des versions européennes de macOS. Apple affirme cependant poursuivre les négociations avec la Commission européenne et espère pouvoir déployer toutes ses fonctionnalités un jour sur le Vieux Continent.
