
Tuerie dévoile le 18 avril son tout premier album, annoncé dense et personnel. Un projet attendu, porté par une écriture sensible et une direction sonore et artistique maîtrisée.
Un plateau télévisé, une ambiance feutrée, une moquette rouge, des téléspectateurs. « Tu vois ce mec-là ? C’est l’animateur du show Les amants terribles. Il parle des problèmes des gens. Mais ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’aujourd’hui, c’est son tour : il va devoir affronter ses propres problèmes. » Dans la vidéo promotionnelle de son premier album, Tuerie plante le décor. Le ton est donné : personnel, introspectif, volontairement frontal.
Les amants terribles, disponible ce vendredi 18 avril sous le label Foufoune Palace, marque un tournant dans la carrière du rappeur. Un projet pensé depuis longtemps, qui prolonge les thématiques esquissées dans Bleu gospel et Papillon monarque, ses deux premiers EP, tout en assumant une forme plus aboutie.
Album n°1
Composé de 14 titres, le disque explore les différentes facettes de l’identité de l’artiste : celle d’un père célibataire, d’un homme en quête de stabilité affective mais aussi d’un trentenaire lucide sur ses propres contradictions. À travers cette galerie d’autoportraits, Tuerie affirme sa volonté de relier, sans artifice, son vécu à sa musique.
L’album mêle déjà des allures gospel, R&B et influences pop-rock des années 2000, sans rompre avec la trame soulful qui caractérise sa production. Trois morceaux ont déjà été dévoilés en amont de la sortie : Daron Z, Rose Bonbon et Muhammad Ali.
L’album sera disponible en version CD, vinyle et sur les plateformes de streaming. Une écoute en avant-première a été organisée le 14 avril à Paris, en présence de l’artiste, avec une session d’échange.
Le Prix Joséphine
De son vrai nom Paul Nnazé, Tuerie est né à Yaoundé et a grandi entre le Cameroun et la France avant de s’installer à Boulogne-Billancourt à l’adolescence. Il découvre le rap en visionnant 8 Mile (2002), s’essaie aux battles, puis rejoint le collectif Capsule Corp aux côtés de Luidji, Dinos et Beeby. Il débute sous le pseudonyme Tuerie Balboa.
Après plusieurs mixtapes et une pause, il revient en 2021 avec Bleu gospel, un EP salué pour sa sincérité et sa richesse d’influences. Deux ans plus tard, il publie Papillon monarque, un projet structuré en deux temps, entre jazz, funk et soul. Ce dernier lui vaut le Prix Joséphine en 2023, qui récompense des œuvres jugées inventives et singulières sur la scène musicale française.
Tuerie se distingue par une approche hybride, mêlant rap, chant, gospel et arrangements plus organiques. Ses textes abordent frontalement la parentalité, le deuil, les failles affectives et les tensions intérieures. Il alterne les registres vocaux et les atmosphères avec liberté, refusant les classifications figées. Son travail scénique reflète la même exigence : des performances émotionnelles, souvent accompagnées de musiciens.