À l’affiche du Printemps de Bourges, deux Chloe tout droit venues d’outre-Manche font partie de nos coups de cœur : Chloe Slater et Chloe Qisha. Zoom sur les deux nouvelles pop-stars à suivre.
Si 2024 a fait la part belle, musicalement, aux femmes – de Taylor Swift à Charli XCX en passant par Chappell Roan, Suki Waterhouse ou encore Olivia Rodrigo –, la relève est déjà bien assurée. Piochant dans le rock indépendant du début des années 2000, mais aussi dans l’indie sleaze d’Arctic Monkeys tout en s’inspirant des talents de parolière de Taylor Swift, mêlant indie pop, guitare et saxophone, Chloe Qisha et Chloe Slater ont de beaux jours devant elles.
La musique comme thérapie
Avec un premier EP sorti en 2024 et un second cette année, Slater, originaire de Bournemouth en Angleterrene, ne chôme pas. « J’ai 22 ans, je fais du rock indé et j’adore dénoncer les choses qui m’énervent dans mes chansons”, confie, amusée, à L’Éclaireur, celle qui écrit aussi bien sur les proprios sans vergogne que sur le dédain des gosses de riches ou le besoin de validation suite au succès de ses chansons sur TikTok.
« J’ai certaines chansons qui ont explosé sur TikTok, donc c’est génial parce que ça me permet de jouer dans de plus grandes salles, mais le fait que des inconnus se permettent de commenter sous chaque vidéo qu’ils me détestent et qu’ils détestent ma musique, c’est devenu l’objet de mon second EP, Love Me Please. De nombreuses personnes ont du mal à se sentir acceptées à travers le monde, et j’espère que ça pourra les aider. »
Chloe Qisha, elle, est originaire de Malaisie, mais a déménagé à Londres pour terminer le lycée et y étudier la psychologie ainsi que la communication, clairement deux sujets qu’elle maîtrise parfaitement dans ses paroles, où elle analyse les relations de façon sarcastique. Pop-star à l’ère d’Internet, elle a d’abord connu le succès en postant des reprises sur YouTube, suivant l’exemple de son idole, l’ex-youtubeur et désormais superstar Troye Sivan. « Ce n’est peut-être pas la façon la plus originale de commencer, mais, après avoir posté mes reprises, j’ai été mise en contact avec des paroliers et des producteurs. Apprendre à écrire la musique pop que je voulais faire à travers ces collaborations a été une base incroyable », explique-t-elle au magazine britannique DIY.
Des références pop rock
« Mes premières influences, je dirais que c’est Taylor Swift, que j’écoutais énormément ado et grâce à qui je me suis mise à la guitare ; et Arctic Monkeys, je suis leur fan numéro 1. Mais maintenant, pour l’écriture, je pense plutôt à Declan McKenna, Wet Leg ou encore Sam Fender. Au Royaume-Uni, beaucoup de personnes se plaignent du gouvernement, mais quand il s’agit de faire quelque chose, c’est différent. Avec mes textes, j’ai envie que les gens prennent conscience de ce qu’il se passe aussi bien dans leur pays que dans le reste du monde », explique l’engagée Chloe Slater.
De son côté, en chantant « All I ever wanted was your hands on my body » sur son tube I Lied, I’m Sorry, premier single issu de son EP éponyme, Chloe Quisha est entrée dans la lumière. Ses paroles l’ont (presque) propulsée au même rang qu’Olivia Rodrigo, Chappell Roan ou Charli XCX, atteignant cinq millions d’écoutes – chose particulièrement rare pour une artiste indépendante. « Je trouve que les meilleures chansons sont celles qui sont les plus entraînantes, mais qui, quand on se penche sur les paroles, sont en fait plutôt sombres, explique Qisha à ELLE Singapour. Après tout, je suis comme ça en vrai. Je suis plutôt sérieuse dans la vie de tous les jours, mais, au fond, je veux juste une super chanson sur laquelle danser », continue-t-elle.
Duel ou duo ?
Mais dans la nouvelle génération de pop-stars, point de compétition comme ont pu le vivre certaines chanteuses des années 2000 : « J’adore Chloe Qisha, affirme Slater. Je ne l’ai encore jamais rencontrée, mais tous ses titres sont des tubes. J’ai l’impression qu’avec les autres artistes britanniques, même si on ne s’est jamais rencontrées, on se soutient toutes, on partage ce que font les autres sur Instagram, c’est génial. »
Les deux artistes sont parvenues à exister grâce à leurs références et leur patte singulière. Tout en dévoilant leur talent au fil de leurs créations artistiques, Chloe Slater et Chloe Qisha sont parvenues à séduire le public, mais aussi les programmateurs des festivals.
En novembre dernier, elles jouaient toutes les deux au Pitchfork Music Festival à Paris, connu pour accueillir les superstars de demain. Cette année, elles seront toutes les deux à l’affiche du Printemps de Bourges, qui se tiendra du 15 au 20 avril 2025, avant, on l’espère, de continuer sur leur incroyable lancée !
