
Six trajectoires s’entrechoquent dans un huis clos où les fautes du passé condamnent (presque) tous les protagonistes. Le nouveau thriller sud-coréen de Netflix réserve ainsi une fin aussi implacable que son titre le laissait présager.
Sortie le 4 avril sur Netflix, Karma est une mini-série sud-coréenne en six épisodes, sombre et tendue, qui entremêle les destins de six inconnus. Portée par un casting solide – dont Park Hae-soo (Squid Game) et Shin Min-a (Hometown Cha-Cha-Cha) – l’œuvre s’appuie sur une structure chorale et un principe narratif implacable : le karma. À chaque faute, sa conséquence. Et ici, elles sont souvent fatales.
Attention, cet article révèle des éléments de l’intrigue.
Un jeu de dupes et de culpabilités
Le thriller s’ouvre sur un incendie criminel. Dès le premier épisode, l’ambiance est posée : chaque personnage cache une part d’ombre et le puzzle narratif oblige le spectateur à assembler les pièces une à une. Ce qui semble un enchaînement de coïncidences se révèle être une mécanique mortelle : dettes, escroqueries, manipulations, vengeances personnelles se rejoignent petit à petit.

Acculé par ses dettes, Moon Kyuk-nam engage un ancien camarade de cellule, Gil-ryong, pour assassiner son père et récupérer l’assurance-vie. Mal lui en prend : Gil-ryong débarque avec un complice, Beom-jun, homme caméléon et manipulateur hors pair.

Dès lors, les faux-semblants se multiplient. Le meurtre du vieil homme, faussement présenté comme un accident de la route, piège un certain Gyeong-nam, escroqué par Yu-jeong, complice de Beom-jun. Et de fil en aiguille, chaque personnage creuse sa propre tombe.
Une hécatombe méthodique
À l’issue du dernier épisode, une seule survivante parmi les six protagonistes : Ju-yeon, la médecin marquée par un viol survenu durant son adolescence. Elle est la seule à ne jamais sombrer, à demeurer victime sans basculer dans la culpabilité. Face à celui qu’elle pense être son agresseur, elle l’endort au fentanyl, mais renonce à le tuer. Un choix qui lui épargne le pire.

Les autres ne bénéficient pas de cette clémence. Park Jae-yeong, le débiteur à l’origine de toute cette chaîne, meurt dans l’incendie qu’il avait lui-même commandité. Gil-ryong, le tueur à gages, périt à ses côtés. Gyeong-nam, dupé puis piégé, tue Yu-jeong dans un élan de panique avant d’être éliminé à son tour. Yu-jeong, quant à elle, se révèle être une prédatrice financière complice de meurtres, qui paiera pour ses manipulations.
Beom-jun : faux homme, vrai coupable
Reste Beom-jun, dont le rôle pivot ne se révèle que tardivement. Maître du déguisement, il usurpe l’identité de Jae-yeong pour échapper à la justice. Mais la supercherie le rattrape : pris pour l’homme qu’il imitait, il est kidnappé par les usuriers et se retrouve sur une table d’opération clandestine.

Son sort est scellé dans une scène glaçante : sans anesthésie, on lui prélève ses organes. Et ultime retournement de situation, le chirurgien n’est autre que le petit ami de Ju-yeon. Beom-jun meurt ainsi de sa propre imposture. Il n’était pas le violeur qu’on croyait, sans être innocent pour autant. Sa mort symbolise la morale de l’histoire : le mal appelle le mal, peu importe les intentions.