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Anéantir : le nouveau roman de Michel Houellebecq se dévoile peu à peu

28 décembre 2021
Par Félix Tardieu
Michel Houellebecq à la Mostra de Venise en 2014 pour la présentation de "Near Death Experience"
Michel Houellebecq à la Mostra de Venise en 2014 pour la présentation de "Near Death Experience" ©Shutterstock.com

Flammarion annonçait en novembre dernier la parution d’un nouvel ouvrage mystérieux de Michel Houellebecq, l’un des auteurs français les plus lus à l’étranger. On en sait maintenant un peu plus sur Anéantir, son prochain roman.

Le voile se lève peu à peu sur Anéantir, le prochain roman de Michel Houellebecq, véritable vedette de cette rentrée littéraire du mois de janvier 2022. Comme à son habitude, l’auteur de La carte et le territoire (Prix Goncourt 2010) et de Sérotonine (Flammarion, 2019) n’a accordé aucun entretien à la presse ni aux médias en vue de la parution d’Anéantir, programmée pour le 7 janvier prochain. L’ouvrage a d’ores et déjà été tiré à 300 000 exemplaires, ce qui ne suffira probablement pas à combler l’appétit du public – son précédent ouvrage s’étant écoulé à 500 000 exemplaires – pour l’écrivain aussi apprécié que controversé pour ses différentes prises de position. Impliqué dans toutes les étapes du processus d’édition, allant jusqu’à sélectionner lui-même le grammage du papier (censé être plus résistant à l’usure du temps), Michel Houellebecq a souhaité imprimer son roman à sa manière, s’inspirant notamment des livres allemands : une édition reliée et cartonnée plus rigide, avec une tranchefile et un signet de couleur, qui se retrouvera également dans les rééditions de trois de ses ouvrages phares chez Flammarion (Extension du domaine de la lutte, Les Particules élémentaires et Plateforme). 

Michel Houellebecq dans un café moscovite en avril 2006.©Shutterstock.com

Quant à l’intrigue de ce nouveau roman de 736 pages, celle-ci reste relativement secrète et demeure sous embargo jusqu’au 30 décembre. Néanmoins, lors d’un colloque en octobre dernier, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, proche de l’écrivain, a laissé entendre qu’Anéantir prendrait la défense l’industrie française. Le journal Le Point va même plus loin en rapportant que le roman «met en scène un fonctionnaire de Bercy cerné par la mort et sauvé par l’amour » répondant au nom de Paul Raison et dresse notamment le portrait élogieux d’un ministre de l’Economie dénommé Bruno Juge, avec qui Paul entretient une grande amitié. Au grand dam de M. Houellebecq et de son éditeur, des copies pirates d’Anéantir ont filtré sur la toile la semaine dernière, comme ce fut le cas avant la parution de Soumission en 2015.

Anéantir est également très attendu à l’étranger (les livres de Michel Houellebecq sont traduits dans plus de quarante langues). Comme le rapporte Livres Hebdo, 50 000 exemplaires seront tirés en Italie, 130 000 en Allemagne, et 18 cessions de droits ont d’ores et déjà été enregistrées dans le monde. L’ouvrage sera également édité en Espagne à compter du 31 août 2022 et aux États-Unis à l’automne prochain. En Allemagne, Soumission s’était écoulé à 500 000 exemplaires. Pour le critique littéraire italien Antonio d’Orrico, « Houellebecq a quelque chose de Pier Paolo Pasolini : le courage de dire ce que personne ne veut dire, ou entendre ». Rendez-vous le 7 janvier prochain pour découvrir notre critique d’un des romans les plus attendus de l’hiver.

Anéantir (Flammarion) de Michel Houellebecq – 736 pages – 26€ – à paraître le 7 janvier 2022

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste