
Énième production télévisée plongeant dans l’univers de l’espionnage et des services de renseignement américains, The Night Agent figure parmi les plus grands succès de la plateforme de streaming. Mais cette série s’inspire-t-elle de faits réels ? On fait le point.
Dans les profondeurs des sous-sols de la Maison-Blanche, un téléphone qui ne sonne presque jamais devient le déclencheur d’événements capables de bouleverser une nation. Ainsi débute The Night Agent, la série d’espionnage qui a fait ses débuts sur Netflix en 2023. Rapidement propulsée parmi les dix programmes les plus populaires de la plateforme, elle est revenue en force avec une seconde saison, diffusée depuis le 23 janvier.
Une histoire totalement fictive
Adaptée du roman éponyme de Matthew Quirk, The Night Agent suit Peter Sutherland, un jeune agent relégué à une mission nocturne des plus énigmatiques. Sa tâche : surveiller un téléphone toujours silencieux, caché dans un bureau isolé du sous-sol de la Maison-Blanche.

Tout bascule lorsqu’un appel inattendu le propulse au cœur d’une conspiration nationale. L’intrigue repose sur une mystérieuse organisation baptisée Night Action, supposément dédiée à gérer les crises les plus sensibles du pays. Une histoire qui semble crédible, mais qui est une pure invention de son auteur.

Un cadre inspiré du FBI
En effet, la Night Action est une invention purement fictive. Dans une interview accordée à The Real Book Spy en 2019, Quick révèle que cette idée lui est venue grâce à un ami travaillant de nuit au FBI : « Il ne parlait pas beaucoup de son travail à l’époque, mais d’après ce que j’ai pu comprendre, il faisait partie d’une veille de nuit chargée de rester au courant de toute crise en cours et, si nécessaire, de réveiller le directeur. Cette idée m’est vraiment restée : un jeune gars assis près d’un téléphone toute la nuit, chaque nuit, attendant son moment. Que se passe-t-il lorsque le téléphone sonne et qu’il est soudainement plongé au milieu d’une urgence, face à face avec les personnes les plus puissantes de Washington ? »

Pour renforcer la crédibilité de son intrigue, l’auteur a mené de nombreuses recherches auprès d’agents du FBI et de la CIA, explorant notamment le fonctionnement des veilles de nuit et la gestion des crises de contre-espionnage. Il s’est également inspiré de l’affaire Robert Hanssen, l’une des plus célèbres chasses aux taupes de l’histoire américaine.

La Night Action relève de la fiction, mais les institutions comme le FBI et la CIA sont parfaitement réelles et bien connues. Aux États-Unis, le FBI est chargé des affaires intérieures, telles que la lutte contre le terrorisme et l’espionnage domestique, tandis que la CIA concentre ses efforts sur le renseignement international et les menaces étrangères. À l’instar du MI5 et du MI6 au Royaume-Uni ou de la DGSE en France, ces agences œuvrent dans l’ombre pour assurer la sécurité nationale.
Les agents secrets : terreau fertile pour les intrigues
Ces institutions, empreintes de mystère et d’une aura fascinante, ont nourri l’imaginaire collectif et inspiré d’innombrables œuvres de fiction, à l’instar de The Night Agent. Parmi les récits les plus marquants, on retrouve des sagas emblématiques comme Mission impossible ou James Bond, qui exploitent des organisations telles que la CIA ou le MI6 pour bâtir des intrigues spectaculaires, souvent très éloignées de la réalité.

À l’inverse, certaines productions adoptent une approche plus réaliste. Bien que romancées pour séduire le public, elles s’inspirent directement d’événements historiques ou de faits réels. C’est notamment le cas d’Argo (2012), réalisé par Ben Affleck et récompensé par l’Oscar du meilleur film en 2013, qui relate une mission d’exfiltration menée par la CIA durant la révolution iranienne. De même, Zero Dark Thirty (2012), nommé dans la même catégorie cette année-là, retrace avec une précision minutieuse la traque d’Oussama ben Laden, offrant un regard saisissant sur les coulisses des opérations de renseignement.