Malgré un casting prometteur et la promesse d’une origin story explosive, Kraven the Hunter s’ajoute à la longue liste des échecs du Spider-Man Universe de Sony. Entre scénario bâclé, effets spéciaux risibles et personnages sous-exploités, ce dernier opus incarne l’épitaphe d’un univers cinématographique à bout de souffle.
Avec Kraven the Hunter, dont la sortie est prévue le 18 décembre dans les salles sombres, Sony referme le chapitre de son Spider-Man Universe (SSU). Lancé en 2018 avec Venom, cet univers cinématographique avait pour ambition d’exploiter les ennemis emblématiques de Spider-Man… sans Spider-Man. Si Venom et ses suites ont trouvé un public, des projets comme Morbius, Madame Web et maintenant Kraven the Hunter ont rencontré une réception critique désastreuse, marquant les limites de cette stratégie.
Selon les rumeurs, Kraven the Hunter pourrait donc être le dernier spin-off de Sony, le studio envisageant désormais de concentrer ses efforts sur Spider-Man lui-même et des projets plus prometteurs comme Spider-Man : Beyond the Spider-Verse.
Qui est Kraven ?
Le film, réalisé par J.C. Chandor (Margin Call), raconte la genèse de Sergei Kravinoff, alias Kraven, un homme dont la relation destructrice avec son père Nikolai (Russell Crowe) façonne son destin. Lors d’un accident de chasse, Sergei est attaqué par un lion, ce qui lui confère des capacités surhumaines inspirées du règne animal.
Désormais doté d’une force et d’une agilité extraordinaires, il devient un justicier traquant les criminels et les braconniers. Dans cette quête, il croise la route de personnages comme Calypso (Ariana DeBose), une alliée énigmatique, et Rhino (Alessandro Nivola), un adversaire excentrique.
Un naufrage critique
Avec une moyenne de 35/100 sur Metacritic, Kraven the Hunter s’ajoute à la liste des échecs critiques du Spider-Man Universe (SSU) de Sony. IGN résume ainsi le sentiment général : « La dernière tentative de Sony – et espérons-le, la dernière – de produire un film de super-héros live-action avec des personnages de Spider-Man, mais sans Spider-Man est l’un des pires de l’ère moderne ».
Malgré un casting solide, le film n’exploite pas son potentiel. Aaron Taylor-Johnson incarne un Kraven qui, selon Collider, « se rapproche davantage de Tarzan que du vilain Marvel ». Bien que convaincant dans les scènes d’action, son personnage manque cruellement de profondeur. Sa relation avec son père et son demi-frère est « à peine exploitée, malgré son potentiel dramatique », poursuit le média.
Une écriture et une mise en scène défaillantes
Le scénario, pourtant signé par trois scénaristes, manque d’originalité. Le Devoir critique un script qui « distille des idées sans originalité et une morale d’un goût douteux ». Les dialogues sont jugés « creux », et l’intrigue privilégie la vengeance personnelle aux dilemmes moraux, souligne La Presse.
L’aspect visuel n’échappe pas aux reproches. Les effets spéciaux, censés souligner la connexion de Kraven à la nature, sont décrits par IGN comme « des alliés animaliers numériques (…) aux yeux sans âme et [à] l’animation saccadée [qui] distraient constamment ». La Presse enfonce le clou : « Même quelque chose d’aussi conceptuellement simple que des blessures par balle semble incroyablement faux ».
Quelques éclats dans un tableau sombre
Tout n’est pas totalement raté. Le Mag du Ciné salue « une mise en scène ample et appliquée, bien plus professionnelle que celle des précédents films du Spiderverse ». Les scènes d’action, bien que parfois maladroites, bénéficient du charisme de Taylor-Johnson, qualifié par IGN de « performant dans les combats physiques en un contre un ».
Quant à Alessandro Nivola, il livre un Rhino excentrique et, bien qu’involontairement comique, divertissant. Comme le note IGN, « il y a même un moment carrément hilarant où Nivola, sans raison apparente, émet ce que je ne peux que décrire comme “un son”, qui reste indescriptible, mais hilarant ».
Un point final pour un nouveau départ
Si Kraven the Hunter devait marquer la fin du SSU, il ne laisse qu’un sentiment d’inachevé. Le Devoir regrette « une symphonie d’échecs retentissants », résumant ainsi un univers « qui n’a jamais pris son envol ». Sony semble désormais prêt à tourner la page avec une fin du SSU, certes, sans éclat.