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Gaël Faye, la voix du Rwanda sacrée par le prix Renaudot

04 novembre 2024
Par Sarah Dupont
Gaël Faye sort son deuxième roman, “Jacaranda” (Grasset) en cette rentrée littéraire.
Gaël Faye sort son deuxième roman, “Jacaranda” (Grasset) en cette rentrée littéraire. ©JF PAGA

Alors qu’il figurait parmi les favoris du prix Goncourt 2024, Gaël Faye s’illustre finalement avec le prix Renaudot pour Jacaranda. Son second roman, après Petit Pays, brille à nouveau par sa puissance et sa sensibilité, évoquant avec justesse la mémoire d’un Rwanda meurtri.

Gaël Faye s’avance aujourd’hui sous les lumières du prix Renaudot. L’écrivain, musicien, poète et auteur du remarqué Petit Pays emporte cette distinction pour son deuxième roman, Jacaranda, publié aux éditions Grasset.

Ce lundi 4 novembre, au cœur du Paris littéraire, les jurés ont salué une plume qui étreint la mémoire de la terre rwandaise avec douceur et gravité, offrant au public un récit d’une rare délicatesse sur les traces du génocide de 1994. Si le Goncourt lui échappe une seconde fois – bien qu’il fût cette année encore grand favori, face à Kamel Daoud, lauréat –, le Renaudot récompense l’audace de cet artiste qui, entre vers et prose, fait du Rwanda un monde à part entière.

Sur les traces de l’exil

À 42 ans, Gaël Faye incarne cette élégance discrète qui distingue les créateurs aux multiples talents. Le parcours de cet artiste, aux détours inattendus, va du Burundi de son enfance à son arrivée en France à l’âge de 13 ans, en passant par Londres, là où il a d’abord suivi une carrière en finance avant de se tourner vers l’écriture et la musique.

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Dans ce cheminement, les blessures de l’exil et les réminiscences de ses origines ont peu à peu trouvé refuge dans les mots. Jacaranda, son second roman, est le fruit de cette expérience, une œuvre qui, au-delà des frontières, explore la complexité d’une double identité.

Deux romans et de multiples récompenses

Gaël Faye nous y présente Milan, un jeune homme qui découvre le Rwanda de sa mère, marqué en profondeur par le génocide de 1994. Avec un style sobre et épuré, Faye nous fait suivre ce personnage qui, à mesure qu’il apprivoise un pays qu’il connaît à peine, rencontre ceux qui portent encore le poids d’un passé douloureux. Sans être autobiographique, ce roman s’attache à l’essentiel : mémoire, résilience et ces liens invisibles qui unissent les générations.

Ce prix Renaudot marque un nouveau tournant pour Faye. Son premier roman, Petit Pays, paru en 2016, avait déjà été salué par la critique, remportant le Goncourt des lycéens et rencontrant un succès populaire exceptionnel avec plus d’un million d’exemplaires vendus et une traduction dans 45 langues. Ce récit, inspiré de son enfance au Burundi, avait même connu des adaptations en film, en bande dessinée ainsi qu’au théâtre.

La bande-annonce de Petit Pays.

Un artiste aux multiples talents

En parallèle, Gaël Faye mène une carrière musicale remarquée. Son premier album, Pili-Pili sur un croissant au beurre (2013), révélait déjà un artiste à la voix unique, où se mêlaient influences africaines, hip-hop et poésie. Ce talent fut récompensé aux Victoires de la musique en 2018, dans la catégorie Révélation scène. Son deuxième album, Lundi méchant (2020), confirme sa capacité à aborder les thèmes de l’exil, de l’identité et de la résilience.

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