Unanimement, les premiers retours de la presse spécialisée qualifient ce dernier film de tentative peu inspirée, voire bâclée, où humour forcé et action générique se mêlent sans réelle profondeur.
Tom Hardy reprend les traits d’Eddie Brock pour un troisième et ultime tour de piste dans Venom : The Last Dance, qui arrive dans les salles françaises le 30 octobre. Ce dernier volet scelle la trilogie d’un personnage atypique qui, malgré un bon succès commercial, n’a jamais réellement réussi à rallier la critique à sa cause.
« Le meilleur pour la fin » ou « jamais deux sans trois » ? D’après les premiers retours, il semblerait que cet épisode final reste fidèle à la formule des précédents : un antihéros mal dégrossi et un blockbuster de plus, imprégné d’un air de déjà-vu et d’une certaine saturation envers les grandes machines américaines.
Pari réussi ?
Pourtant, la production annonçait une conclusion plus sombre, plus introspective, centrée sur la dualité tourmentée d’Eddie Brock, contraint de coexister avec Venom, cet insaisissable symbiote venu d’un autre monde. Dans ce dernier acte, Brock devait dévoiler une dimension plus nuancée de son personnage, pris dans une lutte intérieure déchirante. Reste à voir si cette « danse finale » saura mieux capter le cœur du public français, malgré l’accueil mitigé des critiques.
Celles-ci sont unanimes sur une réception plutôt froide de Venom : The Last Dance, dénonçant l’absence d’originalité et le traitement maladroit des thèmes sombres que le film tente d’aborder. Écran Large n’hésite pas à qualifier cette dernière aventure de « viande faisandée » avec une esthétique « affreusement moche » et une réalisation « immature et paresseuse ».
Juno Temple, qui intègre le casting, « brille faiblement » au milieu d’un scénario sans profondeur, tandis que Rhys Ifans erre dans un rôle de hippie « fantomatique ». Pour le site spécialisé, cette conclusion ratée n’est qu’un alignement de stéréotypes et de scènes sans impact, alourdissant « chaque minute en heures ».
Une recette usée
De son côté, Variety voit dans The Last Dance un potentiel gâché. Si l’humour de Venom permet à Tom Hardy d’incarner un Eddie déphasé face à son compagnon alien sarcastique, cette dynamique peine à dissimuler une intrigue « générique et sans humour ». Knull, l’antagoniste, est une énième menace cosmique « au charisme digne d’un Crypt Keeper », et le chaos qu’il entraîne manque de « gravité ou d’émotion ».
Les Inrockuptibles enfoncent quant à eux le clou en qualifiant le film de « volet le plus indigeste de la trilogie ». Selon eux, Venom 3 « ne s’adresse à personne » et « n’est mû par aucune force ou désir de cinéma ». Entre les scènes de comédie forcées et les séquences sans enjeu, la trilogie, concluent-ils, « clôt sa course en roue libre ».
Un manque de profondeur
« Chaque élément d’adieu semble plaqué sur une trame de super-héros sombre », estime de son côté le média américain Rolling Stone. Et si la trilogie a séduit un large public, elle « manque de cœur et de profondeur, laissant peu de place pour une véritable évolution des personnages ».
Enfin, Le Devoir estime que Kelly Marcel n’a pas su trouver le juste équilibre entre comédie et drame. La critique décrit des gags d’un « mauvais goût inédit » qui affaiblissent l’intrigue, tandis qu’une séquence finale larmoyante souligne davantage le déclin de la trilogie dans une forme de médiocrité super-héroïque, « de quoi décevoir même les plus fervents admirateurs de la série ». Une chose est sûre : Venom devra compter sur son fidèle public pour espérer briller en cette fin d’année.