Jusqu’au 20 octobre 2024, le musée Maillol consacre une rétrospective au photographe Andres Serrano. Au fil des salles se découvrent ses différents portraits de l’Amérique qui ont marqué sa carrière.
Le nom d’Andres Serrano est souvent associé au scandale. Tout au long de sa carrière, le photographe américain n’a pas hésité à choquer, si bien que certaines de ses compositions ont été vandalisées lors de précédentes expositions. Ces prochains mois, un ensemble de 89 tirages parmi les plus emblématiques de son œuvre est à découvrir au musée Maillol. Un espace sera consacré à ses clichés les plus susceptibles de heurter la sensibilité du public.
Le portrait d’une société fragmentée
« Provocateurs pour d’aucuns, témoin objectif du monde pour d’autres, Andres Serrano met volontiers l’accent sur les tabous que veut dissimuler une Amérique puritaine », explique le musée parisien en guise d’introduction. Dès les prémices de sa carrière, celui qui se définit comme un « artiste avec un appareil photo » a abordé des thématiques telles que la religion, la mort, le sexe, la politique, la pauvreté et la violence. N’hésitant pas à susciter la polémique, il dresse ainsi son portrait des États-Unis.
Si ses mises en scène gravitent autour de nos sociétés contemporaines, Andres Serrano a toujours puisé son inspiration formelle dans l’histoire de l’art, et plus particulièrement dans la peinture classique. Seulement, ici, le sacré des tableaux qu’il admire tant a substitué la pop culture.
Une société fragmentée se dessine alors. Les États-Unis des hommes d’affaires et des mini-miss se heurte aux portraits de sans-abris et aux images glaçantes de membres du Ku Klux Klan et de corps mutilés à la morgue. L’artiste se plaît à cultiver une vision dérangeante pour rendre compte des contradictions de son pays et laisser une empreinte dans l’esprit des visiteurs grâce à la photographie.
Andres Serrano – Portrait de l’Amérique au Musée Maillol jusqu’au 20 octobre 2024.