Critique

Parasyte : la série Netflix est-elle à la hauteur du manga ?

05 avril 2024
Par Samuel Leveque
“Parasyte: The Grey” est disponible depuis le 5 avril sur Netflix.
“Parasyte: The Grey” est disponible depuis le 5 avril sur Netflix. ©Netflix

Nouvelle adaptation de l’un des plus importants mangas d’horreur jamais écrits, Parasyte: The Grey nous donne une bonne raison de (re)plonger dans cette licence culte.

À 63 ans, le dessinateur Hitoshi Iwaaki peut se vanter d’avoir eu un impact déterminant sur le manga moderne. Sa série de 2012, Historie, retraçant la vie d’Alexandre le Grand, a notamment été couronnée du prestigieux prix culturel Osamu Tezuka. Mais, bien avant cela, entre 1988 et 1994, cet auteur prolifique a livré un récit de science-fiction et d’épouvante qui est devenu un standard planétaire du genre : Parasyte (Parasite en VF), qui s’est écoulé à ce jour à plus de 25 millions d’exemplaires.

Une invasion alien teintée de body horror

Parasite, c’est avant tout le récit haletant d’une invasion alien façon Les Envahisseurs. Un beau jour, des formes de vie venues du cosmos infiltrent les cerveaux de millions d’humains, prenant littéralement le contrôle de leur corps. Certains d’entre eux ratent cependant leur atterrissage, ne parvenant à posséder qu’une partie (un membre, un organe…) de leur hôte, et doivent alors cohabiter en symbiose avec eux.

C’est ce qui se produit pour Migi, un extraterrestre qui ne parvient pas à posséder le cerveau du jeune Shinichi et doit se résoudre à fusionner avec sa main droite. Forcés de cohabiter, les deux héros du manga vont devoir collaborer pour survivre, leur existence imparfaite faisant d’eux une cible de choix pour les autres aliens comme pour les autorités terriennes.

©Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.

Tout au long des dix tomes de Parasite, le mangaka déploie des trésors d’imagination pour imaginer le quotidien de ces infectés, entre déformations corporelles et véritable thriller de science-fiction au dénouement quasi apocalyptique. Le manga est un immense succès, y compris en France, où il est publié dès 2002 par Glénat, puis réédité à plusieurs reprises.

De nombreuses adaptations

Parasite n’a pas immédiatement été porté à l’écran, mais il a eu une influence monumentale sur de nombreux auteurs d’horreur et de science-fiction. En 2014, le magazine Monthly Afternoon a même lancé Néo Parasite, une série d’histoires courtes dans l’univers du manga et signée par des auteurs très prestigieux comme Kaori Yuki (Angel Sanctuary), Yuki Obata (C’était nous) ou encore Moto Hagio (Barbara, l’entre-deux-monde).

L’anime de 2014 est toujours disponible sur Crunchyroll et Netflix.

Peu après ce recueil de nouvelles est parue une série animée impressionnante en 24 épisodes, qui reprend et modernise l’intrigue du manga. Le studio Madhouse a fait des prouesses avec Parasyte the Maxim, qui a permis à une toute nouvelle génération de redécouvrir ce classique. Sa diffusion était suivie par deux films japonais en prise de vues réelles, qui ont, eux aussi, été des succès critiques et commerciaux, en particulier en Chine et en Corée du Sud.

Depuis leur diffusion, la hype autour de la licence Parasyte n’a pas décru. La diffusion mondiale du manga a plus que doublé, et un nouveau spin-off a même vu le jour, Parasite Reversi, signé par Moare Ohta. Peu après la fin de sa publication, une nouvelle annonce est survenue : l’arrivée pour 2024 d’une série télévisée coréenne adaptant à nouveau l’œuvre d’Iwaaki.

Parasyte: The Grey, une revisite à la coréenne

Mais qui est derrière cette nouvelle adaptation à (très) grand spectacle ? Tout simplement le célèbre réalisateur Yeon Sang-ho (Dernier train pour Busan, Peninsula…), un habitué de l’horreur teintée de combats frénétiques. Dans les rôles principaux, on retrouve également des superstars de la scène coréenne, dont Koo Kyo-Hwan (Escape from Mogadishu) et Jeon So-nee (Encounter).

Ce nouveau portage à l’écran prend le même parti que les histoires courtes de Néo Parasite et que l’intrigue de Parasite Reversi : faire un pas de côté. Nous sommes dans le même univers que dans le manga, mais la série raconte une histoire parallèle, située en Corée. Nous y suivons le destin d’une jeune fille, elle aussi imparfaitement infectée et qui doit donc cohabiter avec un hôte dangereux et violent.

Seule contre tous, la jeune Su-In doit à la fois apprendre à vivre avec ce passager clandestin et échapper aux autorités et aux autres aliens dans ce qui se révèle être l’une des séries d’action les plus frénétiques du printemps. Parasyte: The Grey est servie par des effets spéciaux absolument dantesques et un jeu d’acteur très convaincant pour une série du genre.

©Netflix

Le réalisateur confirme être un fan du manga – ça se ressent – et avoir eu les mains libres pour réinterpréter l’œuvre d’origine après un entretien avec son auteur. Le résultat est un drama horrifique très réussi, un incontournable de ce printemps, à découvrir dès ce 5 avril sur Netflix.

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