Critique

Barbie : pourquoi faut-il voir le film avec Margot Robbie ?

16 février 2024
Par Lisa Muratore
Margot Robbie dans "Barbie".
Margot Robbie dans "Barbie". ©Warner Bros

Pour la première fois, Barbie est diffusé à la télévision, ce soir. À cette occasion, L’Éclaireur vous explique pourquoi il faut absolument voir le film de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling sur Canal+.

Après une promotion internationale gigantesque et un battle culturel inédit avec son concurrent, Oppenheimer de Christopher Nolan, Barbie arrive finalement à la télévision, sur Canal+. L’occasion pour les retardataires de découvrir ce phénomène, ou pour les cinéphiles de la première heure de replonger dans le monde de Barbieland.

Avec un budget colossal, et un casting cinq étoiles réunissant pour la première fois à l’écran Margot Robbie et Ryan Gosling, la super-production Warner a battu des records au box-office. Toutefois, le long-métrage peut également compter sur les talents de sa cinéaste et scénariste, Greta Gerwig, qui a su faire du film labellisé Mattel, un symbole de féminisme, et un blockbuster engagé.

Un film plus complexe qu’il n’y paraît

Victime de pensées morbides, Barbie (version Margot Robbie) va entreprendre un voyage initiatique depuis Barbieland vers le Vrai Monde. Aux côtés de son cher Ken (incarné par le brillant et hilarant Ryan Gosling), la jeune femme va découvrir que les deux univers n’ont rien à voir. Dans le premier, les Barbie(s) mènent la danse, tandis que les Ken(s) sont relayés au second plan, à l’instar de véritables groupies. À l’inverse dans le second, le patriarcat, bien que diminué (2023 oblige), reste le Roi. En opposant, l’atmosphère rose bonbon à la réalité de notre monde, Greta Gerwig offre un propos féministe entre ironie, humour et émotion, tout en trouvant le point de départ d’une histoire dense.

Bande-annonce de Barbie de Greta Gerwig.

La crise existentielle de Barbie…mais aussi celle de Ken, la masculinité toxique, ou encore la place du couple apporteront, en effet, une certaine profondeur au blockbuster alors que l’on redoutait une superficialité de ton et de rythme. Greta Gerwig a bien compris sa mission et n’est pas tombée dans le piège de ce que la poupée représente en termes de stéréotypes et les polémiques qu’elle a, à plusieurs reprises, suscitées. Mieux encore, elle joue sur ces contradictions et celles de sa marque mère, qui au passage, en profite pour redorer son blason.

Par ailleurs, la cinéaste américaine à qui l’on doit Lady Bird (2017) parvient à prendre le contre-pied de la marque Barbie et à surprendre le spectateur en offrant un véritable récit personnel. La trajectoire intime de l’héroïne va évoluer en parallèle du propos féministe évident, pour offrir un voyage initiatique dans lequel Margot Robbie brille par sa beauté – certes – mais surtout pour ses talents d’actrice.

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La star australienne révélée par Le Loup de Wall Street (2013) peut également compter sur sa co-star, Ryan Gosling, hilarant dans le rôle d’un Ken complètement à la ramasse. Là encore, Greta Gerwig a compris que pour s’attaquer à Barbie – symbole à certains égards anti-féministe – il fallait inverser les dynamiques et pousser les curseurs jusqu’au bout pour donner à voir la complexité des personnages.

Riche tant par son fond que par sa forme – le travail sur les décors et les costumes est impressionnant – Barbie dépasse l’univers formel de sa poupée. Avec légèreté, sa cinéaste pose de véritables problématiques pour mieux en dévoiler la contradiction, la complexité et une réalité sombre. Le féminisme, la féminité, et l’indépendance sont explorés pour mettre en lumière l’existentialisme des protagonistes, mais aussi du public, car nul doute que le film saura résonner au-delà de Barbieland.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste