Selon l’OCDE, jusqu’à présent, l’intelligence artificielle « influe davantage sur la qualité que sur la quantité des emplois ».
Avec les progrès de l’intelligence artificielle (IA), de nombreux employés craignent d’être remplacés par cette technologie. Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée mardi révèle pourtant que jusqu’à présent, elle « influe davantage sur la qualité que sur la quantité des emplois ». Soulignant « la forte incertitude qui entoure les effets actuels et surtout futurs de l’IA sur le plan de l’emploi » dans ses « Perspectives de l’emploi 2023 », l’organisme indique que cette technologie touchera « quasiment tous les secteurs d’activité et toutes les professions ».
Selon l’OCDE, l’IA devrait avoir une incidence considérable sur les emplois. S’appuyant sur les travaux publiés, elle déclare que « peu d’éléments signalent des retombées négatives importantes de l’IA sur l’emploi ». L’organisation estime également que les effets négatifs éventuels pourraient tarder à se concrétiser.
Des retombées positives pour les employés
Ayant recueilli des données relatives à l’incidence de l’IA sur les travailleurs et leurs modalités de travail dans divers secteurs, l’organisation assure que l’utilisation de cette technologie dans le cadre professionnel peut avoir des retombées positives pour les employés en termes de satisfaction au travail, de santé et de salaire. « Les travailleurs et les employés déclarent que l’IA peut réduire les tâches fastidieuses et dangereuses, ce qui améliore la motivation et la sécurité physique des travailleurs », indique l’étude.
Dans le secteur de la finance et manufacturier par exemple, 63% des travailleurs utilisant l’IA se disent plus épanouis sur le plan professionnel. Plus de la moitié des employés exploitant cette technologie dans les deux secteurs font également état d’une amélioration de leur santé mentale.
Veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte
L’utilisation de l’IA n’est cependant pas sans risque. « L’automatisation de tâches simples par l’IA s’est parfois traduite par un rythme de travail plus soutenu pour les travailleurs », explique l’OCDE. À cela s’ajoute les craintes toujours présentes d’être remplacés par cette technologie. 63% des employés dans le secteur de la finance s’inquiètent par exemple de perdre leur emploi à cause de l’IA au cours des 10 prochaines années. « L’enquête a mis en évidence une nette divergence entre l’avis des travailleurs sur l’utilisation actuelle de l’IA au travail et leurs craintes pour l’avenir. Les résultats de l’enquête mettent en lumière la nécessité d’une action urgente des pouvoirs publics pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte », fait savoir l’organisme.
Il estime qu’il est nécessaire d’agir dès maintenant pour aider les pays, les entreprises et les individus à tirer profit de l’IA et faire face aux risques qui lui sont associés, en adoptant des politiques, mais aussi en mettant en place des mesures de protection. « Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que l’IA contribue à favoriser, et non à entraver, l’inclusivité sur les marchés du travail », affirme l’OCDE. Selon elle, ils doivent aussi « inciter les employeurs à offrir davantage de formation, intégrer les compétences relatives à l’IA dans l’enseignement, et favoriser la diversité au sein de la main-d’œuvre formée à l’IA » pour aider les employés face à l’essor et à l’adoption de plus en plus rapides de cette technologie.